Mémorial des Policiers français Victimes du Devoir

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Jean d’ORMESSON

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Brigadier

Patrick LE ROUX

Victime du Devoir le 16 octobre 2001

Département

Val-de-Marne (94)

Affectation

Sécurité Publique (PP) — Chennevières-sur-Marne

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Circonstances

Cause du décès

Homicide par arme à feu

Contexte

Interpellation(s) d'individu(s)

A l’aube du mardi 16 Octobre 2001, deux véhicules police-secours du commissariat de Chennevières-sur-Marne (Val-de-Marne) progressaient discrètement vers le pavillon du N°16 Avenue de la Sirène, commune du Pléssis-Trévise, suite à un appel d’urgence pour un cambriolage en cours.

Cagoulés, armés et déterminés, cinq malfaiteurs retenaient effectivement en otages un couple et leurs deux enfants âgés de vingt et seize ans, avec l’objectif d’y trouver un coffre-fort susceptible de contenir un important stock de bijoux.

La famille ligotée, aveuglée et violentée, vivait un véritable calvaire ; les bandits ignorant qu’une nièce cachée dans une salle de bain, a pu contacter police-secours.

Après avoir jaugé la situation, les policiers se partageaient les directions dans la propriété, et surprenaient deux malfaiteurs en train de prendre la fuite. Alors que les policiers luttaient pour les maitriser, un autre malfaiteur surgit de la maison.

Ce dernier tirait froidement à plusieurs reprises avec une arme de poing de calibre 9mm. Il prenait la fuite avec ses complices en laissant trois agents grièvement blessés par balles.

Yves Meunier, vingt-sept ans, gardien de la paix, fut déclaré décédé à son arrivée aux urgences de l’Hôpital Henri-Mondor de Créteil. Patrick Le Roux, trente-trois ans, brigadier, succombait dans la journée.

Dans le même temps, un dispositif mis en place par les renforts de police permit d’interpeller Djamel Bessafi, vingt-huit ans, découvert dissimulé sous un véhicule encore entravé d’une paire de menottes ; il présentait une blessure par balle, tirée par son propre complice.

L’enquête menée par la Brigade de Répression du Banditisme aboutit à l’identification de cinq malfaiteurs connus des services de police.

Confondu avec son ADN et les résidus de tirs retrouvés sur un gant sur la scène de crime, Jean-Claude Bonnal, quarante-huit ans, surnommé le chinois par le milieu du banditisme, fut à la fois considéré comme l’instigateur de la séquestration et l’auteur des tirs meurtriers sur les policiers.

Auteur de nombreux actes de grand banditisme commis dans les années 80, Bonnal se trouvait en détention provisoire pour une série de braquages sanglants pour lesquels il attendait un troisième passage devant une cour d’assises, lorsqu’il fut libéré le 26 décembre 1995 à la suite d’un arrêt de la chambre d’accusation de la cour d’appel de Paris.

En outre, l’analyse du téléphone portable de Bonnal démontrait que le 7 octobre, il était en repérage à proximité immédiate de la maison de ses futures victimes.

Les images d’une vidéosurveillance datées du 16 octobre étaient incintestables : Bonnal logeait à l’Etap Hôtel de Villeneuve-le-Roi, non loin du Plessis-Trévise, et quitta sa chambre peu avant 5 heures du matin. Le véhicule de Brahim Titi, trente-trois ans, l’attendait depuis quinze minutes sur un parking. La voix de Titi fut reconnue formellement par l’une des victimes, et son ADN relevée sur une cagoule laissée sur place.

Deux autres complices originaires comme Bessafi de Champigny-sur-Marne étaient interpellés : Zahir Rahmani, vingt-et-un an et Chérif Asslouni, vingt ans. Ces derniers désignaient Bonnal comme le tireur, avant de se rétracter et de faire usage de leur droit de garder le silence.

Le 1er février 2006, la cour d’assises du Val de Marne condamnait Bonnal à la réclusion criminelle dite à perpétuité ; peine assortie d’une période de sûreté de 22 ans pour un quadruple homicide commis à Athis-Mons le 6 octobre et dans le cadre de l’affaire du Plessis-Trévise dix jours plus tard.

Titi était condamné à la réclusion criminelle dite à perpétuité ; Bessafi et Rahmani écopaient tous deux à 15 ans de réclusion criminelle. Asslouni, jusque là inconnu des services de police, fut condamné à 8 ans d’emprisonnement.

Le 4 juillet 2007, la cour d’appel de Paris confirmait les peines prononcées contre Bonnal et Asslouni. Titi vit sa peine allégée à 25 ans de prison. Les peines de Rahmani et Bessafi furent ramenées à 13 ans de prison. Rahmani, Bessafi et Asslouni sont aujourd’hui libres.

Biographie

Direction d'emploi

Préfecture de Police

Corps

Encadrement — Application

Type d'unité

Unité de Voie Publique — Service Général

Titres et homologations

Citation à l'Ordre de la Nation

Croix de la Légion d'Honneur

Né le 20 octobre 1967 à Brest (Finistère) ; marié et père d’un enfant.

Entré dans l’administration en 1989, il rejoint le 3ème arrondissement de paris en première affectation, puis le 19ème où il rencontre sa future épouse. Il est nommé brigadier de police en 1998 et rejoint la circonscription de Chennevières-sur-Marne l’année suivante.

Cité à l’ordre de la Nation [1] ; nommé au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur [2] ; nommé Capitaine de police à titre posthume ; médaille d’Honneur de la Police Nationale ; médaille d’or des actes de courage et de dévouement.

Page réalisée avec l’aimable autorisation de son épouse.

Sources et références

BODMR n° 12 du 08/12/2001
[1] JORF n°250 du 27 octobre 2001 page 16975
[2] JORF n°62 du 14 mars 2002 page 4616, texte n° 1
Photographie : famille Roux (droits réservés)
Le Figaro Magazine via le 3ème oeil, article du 21/01/2006
Libération du 19/01/2006, article de Marc Pivois
Le Parisien du 17/01/2006, article de Fabienne Huger
Le Parisien du 07/01/2006, article de Brendan Kemmet
Libération du 15/11/2001, “le gant du chinois a parlé”
L’Express du 25/10/2001, article de Eric Pelletier
Le Monde du 24/10/2001Paris Match du 01/11/2001
Faites entrer l’accusé – Jean-Claude Bonnal, le chinois

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  1. Collègue de Patrick sur le 19eme arrdt, J’ai été son binôme sur l’un des premiers stages tonfa organisés sur la PP.
    Souvenir d un homme calme, posé, courageux, plein d humour et la foi chevillée au corps avec qui j’ai partagé projets familiaux, professionnels… Uun homme si ordinaire et finalement si extraordinaire !
    Une perte immense pour ses proches, un exemple par ces temps troublé… et un souvenir désagréable de sa compagne que nous avons été obligé d’aller chercher d’initiative pendant notre service à une station de métro “pourrie” du quartier pour l’inauguration de la plaque commémorative du ciat du 19ème …présence des “autorités” …personne n’avait pris soins de s’occuper de sa venue.
    Tout est dit !
    Je suis fier de t’avoir connu Patrick.

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