Mémorial des Policiers français Victimes du Devoir

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Jean d’ORMESSON

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Gardien de la paix

Jean ROUVILLOIS

Victime du Devoir le 09 février 1944

Département

Pas-de-Calais (62)

Affectation

Sécurité Publique — Boulogne-sur-Mer

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Circonstances

Cause du décès

Assassinat, exécution ou extermination

Contexte

Guerre — Terrorisme

Le 12 octobre 1943, dans le contexte de l’occupation allemande Jean Rouvillois, trente ans, gardien de la paix en fonction à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), fut arrêté par la Feldgendarmerie pour “actes de franc-tireur”.

Signalé comme militant communiste, il était effectivement membre du mouvement de Résistance Front National, parmi les francs-tireurs et partisans français.

Le 27 septembre, lui et son groupe de résistants avaient commandité l’attaque du commissariat de cette localité dans le but de s’emparer de tickets de ravitaillement. L’un des assaillants qui avait revêtu son uniforme et qui était coiffé de son képi numéroté le perdait au cours de la fuite. La Gestapo n’eut aucun mal à faire le lien.

Incarcéré à Loos-lès-Lille (Nord), il fut condamné à mort par le tribunal militaire allemand OFK 670 de Lille. Jean Rouvillois a été fusillé le 9 février 1944 à 16 heures au fort de Bondues par les autorités allemandes.

Biographie

Direction d'emploi

Sécurité Publique

Corps

Encadrement — Application

Titres et homologations

MPF - Mort pour la France

RIF - Résistance Intérieure Française (création de mouvements et de réseaux)

DIR - Déporté, Interné de la Résistance

Né le 11 mai 1913 à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) de Jean-Baptiste Auguste et Thérèse Marguerite Harduin ; époux de Jeanne Bodart et père de deux enfants.

En septembre 1939, Jean Rouvillois fut incorporé à la Marine nationale comme matelot mécanicien, et servit notamment sur des chalutiers d’évacuation du 28 mai au 15 juin. Replié à Toulon le 2 août, puis cantonné à Saint-Tropez, il fut démobilisé le 12 novembre 1940. Il rentra alors à Boulogne-sur-Mer, reprit son emploi de gardien de la paix et il rejoignit la Résistance.

Homologué au titre de la Résistance Intérieure Française, et aux déportés et internés de la Résistance ; mention “Mort en Déportation”.

Voici la retranscription de la dernière lettre laissée à son épouse, quelques heures avant d’être fusillé :

Lille, le 9 février 1944,
Ma petite femme adorée, min quin chérie,
Mes deux petits trésors d’amour,
J’ai eu hier ta visite et j’ai eu la joie de sentir tes lèvres contre les miennes, mais hélas ! pour la dernière fois.
Sois courageuse, mon trésor, car il te faut beaucoup de courage pour lire cette dernière lettre, car il est deux heures trente et à quatre heures nous devons être fusillés.
Je te recommande nos deux petits trésors que je ne reverrai plus. Élève-les convenablement, mon Jean-Jacques chéri pour en faire un homme, et ma petite Jeanine une bonne petite femme courageuse comme sa mère.
La tâche la plus dure est pour toi, ma chérie, car il te reste toute la vie devant toi et tu es jeune encore, très jeune, et même très jolie.
Pour moi, il n’est plus question que d’heures, de minutes même, mais moi ce n’est rien, le pire c’est vous.
Dis adieu à ceux que j’aime et au revoir à tous.
J’ai devant moi la photo de nos deux petits ; ils me sourient les trésors, et pourtant ils ne me reverront plus.
Tu as toute la vie devant toi ma chérie, il ne faudra pas restertoute seule.
Il faut refaire ta vie, et surtout choisir, pour nos petits, un père qui ne les rende pas malheureux.
Tout ce qui est chez nous t’appartient et tu vas recevoir un colis avec mes affaires, ce sera des souvenirs pour nos deux trésors que j’aimais tant, de même que toi ma femme chérie.
Et je veux que tu gardes un bon souvenir de moi, car depuis que nous sommes mariés, je n’ai jamais appartenu qu’à toi.
J’ai toujours eu une très grande confiance en toi et tu le méritais grandement.
Adieu, ma chérie et surtout sois courageuse et soigne bien mes deux trésors chéris.
Adieu min quin et courage.
Ton mari qui t’aime, votre père qui vous adore.
J’ai pensé à vous tout le temps de mon séjour à la prison, et je meure en pensant à vous.
Baisers à Marguerite, Georges, tante Pauline, Mémère et toutes et tous.
Adieu mes trois amours chéris et courage.
VIVE LA FRANCE !
Jean ROUVILLOIS

Sources et références

Le Maitron, notice de Julien Lucchini, Dominique Tantin – https://maitron.fr/spip.php?article165728
Service historique de la Défense, Caen – Cote AC 21 P 533718 (MED)
Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 525082 (DIR, RIF

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