Mémorial des Policiers français Victimes du Devoir

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Jean d’ORMESSON

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Commissaire

Edmond DUBENT

Victime du Devoir le 17 mars 1945

Département

Paris (75)

Affectation

Sécurité Publique (PP) — Paris - Services Techniques

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Circonstances

Cause du décès

Assassinat, exécution ou extermination

Contexte

Guerre — Terrorisme

Le 28 décembre 1943, dans le contexte de l’occupation allemande, la police secrète d’État du Troisième Reich (Geheime Staatspolizei – Ge.Sta.po) cernait et invstissait les sous-sols de la brasserie Zimmer, Place du Châtelet à Paris (Ier).

Sur la base d’une trahison, elle surprenait une réunion secrète tenue par un groupe de policiers résistants, dirigé par Edmond Dubent, commissaire de police des services techniques ayant succédé à la tête du réseau “Honneur de la Police” (voir biographie).

Ces derniers projetaient de dynamiter le repaire de “La Carlingue”, surnom donné à l’association de malfaiteurs devenus de prolifiques agents auxiliaires de la Gestapo, dirigée par les redoutables Henri Chamberlin dit Lafont et Pierre Bonny.

Suspendu sinistrement de ses fonctions le 1er janvier suivant pour “abandon de poste”, torturé avant d’être incarcéré à Fresnes, le commissaire Dubent fut transféré et interné au complexe de Compiègne-Royallieu, puis déporté sous le numéro 43686 le 27 janvier 1944 vers le camp de concentration Nordhausen (Allemagne).

Le duo Bonny-Lafont, incarnation de la collusion entre la pègre française et les autorités nazies, tant pour le pillage de richesses, la persécution et la spoliation des juifs, que pour la traque et la torture de résistants français, fut passé par les armes au fort de Montrouge le 27 décembre 1944, avec six autres complices d’intelligence avec l’ennemi.

Le 17 mars 1945, Edmond Dubent mourut à la dite infirmerie du camp de Mittelbau-Dora, sans connaitre l’issue favorable de la guerre, quelques jours avant la libération du camp provoquée par l’avancée des forces alliées.

Biographie

Direction d'emploi

Préfecture de Police

Corps

Conception — Direction

Type d'unité

Unité de Gestion Opérationnelle, de Coordination ou d'Intendance

Titres et homologations

MPF - Mort pour la France

FFI - Forces Françaises de l'Intérieur (maquis, corps-francs,...)

FFC - Forces Françaises Combattantes (renseignement, action et évasion)

RIF - Résistance Intérieure Française (création de mouvements et de réseaux)

DIR - Déporté, Interné de la Résistance

MED - Mort en Déportation

Citation à l'Ordre de la Nation

Croix de la Légion d'Honneur

Né le 21 janvier 1907 à Choisy-le-Roi (Val de Marne), de André Dubent (gardien de la paix) et Rachel Grandjean ; marié le 18 juillet 1936 à Paris avec Marguerite Amélie Aufort. [1]

Edmond Dubent, fils et neveu de policiers, a débuté sa carrière au sein de la Préfecture de police comme secrétaire stagiaire près les commissariats de police de Paris en 1930 ; nommé successivement secrétaire du commissariat de police de Noisy-le-Sec (1935), de Charenton-le-Pont (1937).

Nommé Commissaire de police au commissariat du quartier de Saint-Fargeau (1939), ce patriote intransigeant parvient avec son adjoint Jean Andréani, à faire condamner par le tribunal correctionnel de Versailles un certain Henri Lafont, collaborateur notoire qui mobilisait la Feldgendarmerie contre eux.

Nommé Commissaire de police au quartier de Charonne (1941), puis de Noisy-le-Sec, il demande à être relevé de son commandement, où il trouve trop de personnes favorables à la collaboration, il est affecté à la Direction des Services Techniques, au garage central de la Préfecture de police (1942).

Mobilisé en 1939 comme Officier de renseignement de l’Armée de l’Air, il a adhéré à l’Union des Anciens Combattants de la Préfecture de police, rare association professionnelle à ne pas avoir été interdite au commencement de l’occupation du territoire français par les allemands.

Présidée par Arsène Poncey, vétéran de la grande guerre, brigadier de police du 6e arrdt, la structure située dans les locaux de la Préfecture de police est devenue dès l’été 1940 un véritable centre opérationnel de propagande anti-nazi, d’actions subversives intenses et de renseignement.

Dubent devient l’adjoint de Poncey au groupe Valmy de l’l’Armée Volontaire fondée par le Commandant René Lhopital, ex-officier d’ordonnance du Maréchal Foch.

En mars 1943, Poncey est arrêté par la Gestapo. Avec les survivants de l’A.V., succédant à Poncey, il crée le mouvement de résistance Honneur de la Police, il structure le nouvel organisme à marche forcée autour de l’organisation administrative de la police parisienne.

Puis il est chargé de constituer la section paramilitaire du “Noyautage des Administrations Publiques”. Le comité directeur se réunit à son domicile du 19ème arrondissement, son épouse, Marguerite agissant comme secrétaire.

En liaison avec Londres, Edmond Dubent (alias Mesure ou Lefèvre) transmet de nombreux renseignements recueillis par ses collègues, fournit des armes et des fausses cartes d’alimentation, organise l’évasion d’aviateurs alliés, prépare des parachutages et des caches d’armes.

Il est finalement arrêté par la Gestapo ; déporté, il meurt en déportation au camp de Nordhausen le 17 mars 1945. Il n’aura probablement jamais eu connaissance de l’heureux dénouement de la libération de Paris et de l’avancée alliée.

Cité à l’ordre de la Nation ; nommé au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur ; promu Commissaire Divisionnaire de police à titre posthume ; homologué Capitaine des Forces Françaises de l’Intérieur (aviation) [2] et aux Forces Françaises Combattantes (réseau N.A.P.) [3] ; médaillé de la Résistance par l’Ordre de la Libération [4] ; mention “Déportés et Internés et de la Résistance” [5] ; mention “Mort pour la France” [2] ; mention “Mort en Déportation”

Sources et références

[1] AD94, registres de l’état civil – cote 4E 1868, année 1907, acte de naissance n°15.
[2] Service historique de la Défense, Vincennes – Cote AI 1Mi 28
[3] Service historique de la Défense, Caen – Cote AC 21 P 445 230
[4] JORF du 17/07/1952, décret du 07/06/1952
[5] Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 193666

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