Mémorial des Policiers français Victimes du Devoir

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Jean d’ORMESSON

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Sous-Brigadier — Gardien

Denis HOOG

Victime du Devoir le 29 juillet 1995

Département

Savoie (73)

Affectation

Sécurité Publique — Thonon-les-Bains

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Circonstances

Cause du décès

Homicide par arme à feu

Contexte

Interpellation(s) d'individu(s)

Au cours de la nuit du vendredi au samedi 29 Juillet 1995, des malfaiteurs entrèrent avec effraction dans une agence du Crédit Agricole en périphérie de Thonon-les-Bains (Haute-Savoie). Après avoir scié les barreaux d’un vasistas donnant accès aux toilettes de l’établissement, ils ont guetté l’heure de l’ouverture.

Vers huit heures et demie du matin, six employés et deux clientes se présentèrent dans l’agence : tous furent pris en otages par deux individus cagoulés, et lourdement armés.

On leur somma de vider les coffres mais la procédure de sécurité resta inachevée ce qui activa une alarme silencieuse. De fait, un agent de télésurveillance directement relié au système de sécurité pu donner l’alerte. Il prévint aussitôt le chef de poste du commissariat local, lequel dépêcha deux équipages de police sur place. L’opérateur resta en ligne.

Deux policiers effectuèrent un premier passage à bord d’un véhicule banalisé devant la banque et ne détectèrent aucune activité suspecte. Un autre équipage composé de trois gardiens de la paix en tenues d’uniformes arriva en renfort.

Ces derniers approchèrent prudemment de l’entrée pour jauger la situation ; dans le même temps un complice venait de faire usage d’un talkie-walkie pour prévenir les malfaiteurs. Le même individu tira dans le dos des intervenants avec un pistolet-mitrailleur type Kalachnikov.

Une fusillade d’une rare violence éclata. Se servant du personnel de la banque comme de boucliers humains, les truands ouvrirent le feu avec des pistolets automatiques sur les policiers pris en étau. Le sous-brigadier Denis Hoog, quarante ans, fut atteint mortellement par une rafale de projectiles qui vint le faucher devant l’entrée de l’agence. L’inspecteur Eric Albert, trente-quatre ans, fut atteint au genou ; le sous-brigadier Michel Loiseau, quarante et un ans, fut très grièvement blessé à la jambe et reçut un second projectile qui vint lui entailler le cuir chevelu.

Le commando s’enfuit en tirant au jugé et laissa le butin sur place. Ils montèrent à bord d’une Renault 21 volée de couleur blanche volée immatriculée dans le Rhône, et dans lequel attendait encore un complice. Elle fut retrouvée plus tard dans le centre de Thonon-les-Bains. A l’intérieur, les policiers découvrirent l’arme du crime, ainsi qu’une perruque, un bleu de travail, et des douilles éparpillées ; beaucoup d’indices, et plus particulièrement un cheveu dont on retire l’ADN.

L’enquête menée par la police judiciaire d’Annecy renforcée par l’antenne des Savoies du Service Régional de la Police Judiciaire de Lyon aboutit à l’identification de trois individus : Nenad Dzambas, vingt-sept ans, Pierre Pallatin, quarante-sept ans, et René Salaün alias Jésus, cinquante-qautre ans.

Fiché au grand banditisme itinérant, Jésus venait d’effectuer vingt-cinq années de prison pour des vols à main armée. Malgré les preuves accumulées au terme d’une longue enquête, ils ont toujours nié leur participation au braquage.

Le 23 Mars 2001, la cour d’assises de Savoie condamne Salaün à la réclusion criminelle dite à perpétuité, Pallatin et Dzambas respectivement à 20 et 15 ans. Peines confirmées en appel en 2002.

Note: Deux années plus tôt, un autre drame similaire endeuillait la police nationale à Annecy (Haute-Savoie), le Sous-Brigadier Christian Verdoulet était tué dans des circonstances similaires.

Biographie

Direction d'emploi

Sécurité Publique

Corps

Encadrement — Application

Type d'unité

Unité de Voie Publique — Service Général

Titres et homologations

Citation à l'Ordre de la Nation

Croix de la Légion d'Honneur

Né le 2 juillet 1955 à Pompey (Meurthe-et-Moselle) ; célibataire, sans enfant.

Entré dans la police en 1979, Denis Hoog est affecté à l’issue de sa formation à Villeurbanne, puis à Lyon (Rhône) de 1981 à 1985. Puis il obtient à sa demande une mutation à Thonon-les-bains, où ce policier expérimenté était respecté et apprécié pour sa bonne humeur et sa grande disponibilité.

Cité à l’ordre de la Nation [1] ; nommé au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur [2] ; promu Officier de paix à titre posthume ; médaille d’Honneur de la Police Nationale ; médaille d’or pour actes de courage et de dévouement.

Sources et références

[1] JORF n°182 du 6 août 1995 page 11841, “Citation à l’ordre de la nation” — [2] JORF n°256 du 3 novembre 1995 — Libération du 29/07/1995, “Thonon-les-bains, un braquage tourne court et vire à la fusillade” — Entretien avec Michel Loiseau (intervenant blessé

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  1. Denis HOOG était mon témoin de mariage le 01/06/1991. Presque 27 ans après qu’il nous ait quitté, il est toujours aussi présent dans ma tête, et aucun jour passé sans une pensée pour lui. On se reverra un jour. Jean-Pierre PICOT

  2. Denis Hoog mon ami a sacrifié sa vie pour la sécurité publique. Jamais je ne l’oublierais… RIP Denis

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