Aurélie FOUQUET

Au cours de la matinée du jeudi 20 Mai 2010, un équipage de la police nationale du Val-de-Marne tentait d’intercepter un véhicule utilitaire en circulation, portant des traces d’impacts de balles.

Dissimulés à l’intérieur, cinq malfaiteurs lourdement armés étaient disposés à commettre un braquage contre un véhicule de transport de fonds.

Le conducteur du fourgon refusait d’obtempérer et empruntait à très vive allure la route départementale traversant la ville de Créteil, puis les autoroutes A86 et A4.

Les truands diffusaient du gaz lacrymogène, vidaient et projetaient des extincteurs sur le véhicule poursuivant. Toutes les unités de police locales furent mises en alerte.

A hauteur du tunnel de Champigny-sur-Marne, un équipage de CRS créait un ralentissement pour stopper le fourgon ; mais les malfaiteurs sortaient de leur fourgon, équipés de leurs fusils-mitrailleurs, et tiraient en rafale vers le véhicule de police. Un policier et trois usagers de la route furent blessés au cours de cette confrontation.

Le fourgon prenait la sortie N°8 de l’autoroute de l’Est ; mais au premier rond-point, sur le Boulevard de Friedberg, commune de Villiers-sur-Marne (Val de Marne), le conducteur perdait le contrôle du véhicule et s’encastrait dans un véhicule léger. Très réactifs, les malfaiteurs mirent le feu à leur fourgon aussitôt.

A bord d’un véhicule sérigraphié, deux agents de la police municipale locale assistèrent à la scène ; se positionnèrent à une trentaine de mètres ; et furent directement victimes de longues salves de tirs d’arme automatique.

Au cours de la confrontation armée, ils étaient tous deux grièvement blessés. Le commando prit la fuite en abandonnant une partie de leurs armes… L’un d’eux était blessé par balle également.

Transportée au centre hospitalier de Créteil, l’agent de police Aurélie Fouquet, vingt-six ans, succombait.

A partir des nombreuses preuves et traces biologiques relevées sur les scènes de crimes, la police judiciaire identifiait neuf membres de cette association de malfaiteurs, tous d’anciens criminels déjà condamnés : Malek Khider, quarante-et-un ans ; Olivier Tracoulat, trente-cinq ans ; Rabia Hideur, quarante-deux ans ; Daouda Baba, vingt-sept ans ; Georges et William Moscheh et Jean-Claude Bisel.

Considéré comme l’instigateur, Rédoine Faïd, trente-neuf ans, un braqueur originaire de Creil au lourd passé judiciaire, connu pour de violentes attaques à main armée en bande organisée, était interpellé au mois de juin 2011. Il s’évadait de la maison d’arrêt de Lille-Sequedin deux ans plus tard, et fut rapidement repris.

Le 14 Avril 2016, la cour d’assises du Val de Marne prononçait les condamnations suivantes : Baba, 20 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de la policière ; Faïd, 18 ans dans le cadre de l’association de malfaiteurs ; Khider, 15 ans ; Hideur, 10 ans ; Mosheh, 5 ans ; Bisel, 1 an, pour recels de malfaiteurs. Tracoulat, blessé et présumé mort, 30 ans de réclusion criminelle par contumace.

Le 11 juillet suivant, acquitté en première instance, le frère de Rédoine, Fisal Faïd, était condamné par la cour d’appel de M’Sila (Algérie) à 20 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de la jeune policière.

Ce dernier était formellement reconnu par un témoin des faits comme étant le tireur. Il avait pris la fuite dans son pays d’origine dès le lendemain de la fusillade où il espérait trouver refuge. Il y était par ailleurs condamné à 10 ans de réclusion criminelle dans le cadre d’un trafic de stupéfiants d’envergure internationale.

Le 14 avril 2018, Rédoine Faïd fut condamné en appel par la cour d’assises de paris à 25 ans de réclusion criminelle. Il parvenait à s’évader une nouvelle fois de la maison d’arrêt de Réau. Malgré cet affront, il fut interpellé 94 jours plus tard, alors qu’il fomentait une nouvelle attaque de fourgon blindé.

Le 10 mai 2019, son pourvoi en cassation fut rejeté. La peine de 25 ans de réclusion criminelle pour le braquage raté qui avait coûté la vie de la policière municipale Aurélie Fouquet demeurait donc définitive.

Le 13 mars 2020, la cour d’assises du Pas-de-Calais le condamnait en appel à 28 ans de réclusion criminelle pour le braquage d’un fourgon blindé survenu en mai 2011. Une peine aggravée de dix ans de celle prononcée en première instance.