Mémorial des Policiers français Victimes du Devoir
« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »
Jean d’ORMESSON
Sous-Brigadier — Gardien
Alain CLAVERIE
Victime du Devoir le 26 août 1985
Département
Alpes-Maritimes (06)
Affectation
Sécurité Publique — Cagnes-sur-Mer
Circonstances
Cause du décès
Homicide par arme à feu
Contexte
Interpellation(s) d'individu(s)
Très tôt dans la matinée du lundi 26 Août 1985, un commando de malfaiteurs armés de pistolets-mitrailleurs et de grenades investit le siège d’une société de transports de fonds dans la zone industrielle de Saint-Laurent-du-Var (Alpes-Maritimes), rue Claude Bernard. Ils neutralisent et retiennent en otages sept employés.
Accédant aux coffres-forts, les malfaiteurs chargent un camion de plusieurs millions de francs, lorsque l’alarme est finalement déclenchée. Conformément au protocole, une patrouille de police est envoyée sur place pour jauger la situation. Le système de sécurité programmé par horodateur, très contraignant pour les convoyeurs entraîne effectivement de fausses alertes suite à de mauvaises manipulations.
Lorsque deux policiers du commissariat de Cagnes se présentent à l’entrée du siège vers six heures, ils imaginent sans doute une énième vérification de routine ; mais il n’en est rien. Le commando s’extirpe et ouvre le feu.
Le gardien de la paix Alain Claverie, trente-cinq ans, est abattu par une rafale de pistolet-mitrailleur. Une grenade explose près de la Renault 18 des policiers, criblée de balles, dans laquelle le gardien de la paix Bernard Adragna, trente-et-un ans, n’a d’autre choix que de se coucher dans l’habitacle.
Dans la panique, un convoyeur séquestré pour conduire le camion dans lequel le butin a été dissimulé parvient à prendre la fuite, et gagne aussitôt la police municipale de Saint-Laurent-du-Var. Le commando s’enfuit à leur tour à bord de trois véhicules.
Grâce à l’exploitation de l’un des véhicules repérés sur les lieux de la fusillade, l’enquête conduit à des interpellations. Un non-lieu est prononcé en juin 1989.
Biographie
Direction d'emploi
Sécurité Publique
Corps
Encadrement — Application
Type d'unité
Unité de Voie Publique — Service Général
Titres et homologations
Citation à l'Ordre de la Nation
Croix de la Légion d'Honneur
Né le 20 janvier 1950 à Toulon (Var) ; marié et père de deux enfants.
Entré au Centre Régional d’Instruction de la Police Nationale de Toulouse en 1972, ce policier exemplaire, très respecté, avait commencé sa carrière à la CRS N°3 de Quincy-sous-Sénart.
Muté en 1975 à la CRS N°6 de Saint-Laurent-du-Var, il a participé à de nombreuses interventions de secours en haute montagne, sauvant des vies et échappant lui-même à la mort à deux reprises au cours d’avalanches.
En 1980, il rejoignait la Circonscription de sécurité publique de Cagnes-sur-mer, d’abord au poste de Vence, puis au central de Cagnes.
Cité à l’ordre de la nation ; promu au troisième échelon du grade de brigadier de police à titre posthume ; nommé au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur ; médaille d’or des actes de courage et de dévouement ; médaille d’Honneur de la Police Nationale.
Sources et références
BODMR n° 06 du 10/04/1986
BODMR n° 13 du 05/11/1985
Crédit photo : Mathieu Claverie (DR) — Archives AFP – pressedd.com (version inaccessible du public aujourd’hui) — Le Monde du 28/08/1985, “Les syndicats policiers s’inquiètent de l’aggravation des attaques […]” — Le Monde du 25/07/1985, “La guerre des fourgons blindés” — Nice matin, Archive coupure de presse du 01/11/1986 — Nice Matin du 27/01/2022 “Je ne laisserai pas tomber mon père”
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Une artère du centre de Cagnes sur mer fut inaugurée le 01 novembre 1986 par le ministre de l’intérieur Charles PASQUA , la rue du Brigadier CLAVERIE.
Une promotion CRS a également portée le nom promotion CLAVERIE Alain.