Mémorial des Policiers français Victimes du Devoir

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Jean d’ORMESSON

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Gardien de la paix

Xavier JUGELÉ

Victime du Devoir le 20 avril 2017

Département

Paris (75)

Affectation

Sécurité Publique (PP) — Paris - Compagnies d'Intervention

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Circonstances

Cause du décès

Assassinat, exécution ou extermination
Homicide par arme à feu

Contexte

Guerre — Terrorisme

Au cours de la soirée du jeudi 20 Avril 2017, un équipage de la 32ème Compagnie d’Intervention de la Préfecture de Police est en faction face au N°102 de l’Avenue des Champs-Élysées dans le 8ème arrondissement de Paris. Il a pour charge la surveillance du service culturel de l’Ambassade de Turquie dans un contexte de tensions internationales.

Vers 20h50, un véhicule Audi monté par un individu s’arrête à hauteur du fourgon administratif. Il en sort muni d’une arme d’épaule automatique et tire aussitôt en direction des policiers toujours postés dans leur véhicule. Assis en position de chauffeur, le gardien de la paix Xavier Jugelé, trente-sept ans, est atteint mortellement par des projectiles.

L’assaillant est abattu Rue de Berri, au terme d’une brève mais très intense fusillade. Cette soudaine attaque faisait également trois autres blessés : deux policiers et une touriste allemande.
Dans la soirée, l’organisation terroriste État Islamique revendique l’attentat visant directement les forces de l’ordre : “L’auteur de l’attaque des Champs-Elysées dans le centre de Paris est Abu Yussef le Belge, et c’est un des combattants de l’Etat islamique”.

Dans le véhicule conduit par le terroriste, des éléments d’identité désignent un certain Karim Cheurfi, trente-neuf ans : individu très défavorablement connu des services de police. Les enquêteurs retrouvent également un Coran et une lettre manuscrite où il justifie l’action de l’État Islamique en Syrie.

Cheurfi était par ailleurs visé par une enquête antiterroriste pour avoir manifesté son intention de tuer des policiers et avait été arrêté en février 2017, avant d’être remis en liberté par la justice faute de preuves matérielles.

En outre, il avait déjà été condamné en 2005 à quinze ans de réclusion criminelle pour tentatives d’homicides volontaires sur un policier, un élève gardien de la paix et le frère de celui-ci, en Seine-et-Marne. Il obtenait par le jeu des remises de peines automatiques un régime de semi-liberté en 2012, puis une libération conditionnelle l’année suivante, rapidement révoquée par une série de délits. Il sortait de prison en octobre 2015.

Dès le lendemain, l’organisation État Islamique revendique l’attentat via son organe de propagande Amaq.

Le 3 octobre 2022, la cour d’assises spéciale de Paris condamnait en appel Nourredine Allam à quinze ans de réclusion criminelle dans le cadre de l’association de malfaiteurs terroriste ; peine assortie d’une période de sûreté des deux tiers. Ce dernier avait fourni le pistolet-mitrailleur au terroriste.

Biographie

Direction d'emploi

Préfecture de Police

Corps

Encadrement — Application

Type d'unité

Unité de l'Ordre Public — Sécurité Routière

Titres et homologations

Citation à l'Ordre de la Nation

Croix de la Légion d'Honneur

Né le 4 mai 1979 à Bourges (Cher). Entré dans la Police Nationale en 2010 après avoir servi quelques années dans la Gendarmerie, à Saint-Jean-d’Angely (Charente-Maritime).

Il effectuait ses dernières vacations au sein de la Direction de l’Ordre Public et de la Circulation et devait rejoindre le Service de Coopération Technique Internationale de Police le mois suivant.

Décrit comme un policier serviable et bon vivant, il appréciait la musique, le théâtre, et l’art en général. Fan de concerts, il a par ailleurs tenu a être présent lors de la réouverture du Bataclan. Engagé auprès de l’association LGBT Flag!, il vivait avec Etienne, avec qui il s’est pacsé il y a cinq ans.

Sensible et volontaire, il avait coeur à assurer la protection des salons liés à l’association et s’était également porté volontaire pour des opérations extérieures avec l’agence Frontex, notamment par deux fois pour sécuriser les flux migratoires depuis la Grèce, près de Lesbos.

Un hommage national lui est rendu le mardi 24 avril dans la cour d’honneur de la Préfecture de police à Paris. Il est nommé Capitaine de police à titre posthume, et décoré de la légion d’honneur. Les gardiens de la paix Cédric L. et Ludovic T., blessés dans la fusillade, ayant respectivement quinze et six ans de services, sont nommés au grade de chevalier de l’ordre du mérite.

Sources et références

JORF n°0184 du 8 août 2017, texte n° 32 portant mention victime du terrorisme sur un acte de décès — Le Figaro du 21/04/2017, “La victime […] un policier salué pour son courage” — Le Figaro du 21/04/2017, “Karim Cheurfi, multicondamné dès 2001” — Libération du 21/04/2017, “Qui était Xavier Jugelé ?” — France Info du 21/04/2017, “Attentat des champs-élysées : Le point sur l’enquête” — La Nouvelle République du 21/04/2017, “Le policier tué était originaire de Romorantin-Lanthenay” — Paris-Match du 25/04/2017, “Xavier Jugelé, un héros du quotidien” — Décret du 24/04/2017 portant nomination au grade de chevalier

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