Mémorial des Policiers français Victimes du Devoir

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Jean d’ORMESSON

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Gardien de la paix

Serge ROUET

Victime du Devoir le 17 septembre 1998

Département

Yvelines (78)

Affectation

Sécurité Publique — Mantes-La-Jolie

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Circonstances

Cause du décès

Homicide par arme à feu

Contexte

Forcené retranché, périple meurtrier

Au cours de la soirée du jeudi 17 Septembre 1998, un différend éclatait dans l’impasse François-Rabelais à Gargenville (Yvelines) au milieu de trois mobiles-home d’une petite communauté de gitans sédentarisés.

L’un des résidents fortement alcoolisé s’arma d’un fusil de la marque Mossberg calibre 12mm, et tira deux fois en l’air pour décourager des rivaux venus en découdre. Un voisin s’interposait, saisissait le fusil pour l’empêcher de commettre un drame et le raccompagnait à son mobile-home.

Deux équipages de police du commissariat de Mantes-La-Jolie arrivèrent sur les lieux rapidement, dépourvus d’informations précises, équipés de gilets par balle (la dotation individuelle de gilets par balle dans la Police Nationale ne sera effective qu’à partir de novembre 2001).

Les agents interpellaient dans un premier temps le voisin toujours porteur du fusil, et lequel expliquait que le tireur, Samuel Lamy, vingt-quatre ans, se trouvait dans le mobile-home, où des hurlements de dispute finissaient par les attirer.

Deux policiers se présentèrent au portail donnant accès aux mobiles-home. Ils progressaient lentement à trois mètres de distance l’un de l’autre.

Dissimulé dans une haie de troènes à proximité immédiate de l’entrée du bungalow, à nouveau armé avec un fusil Armi Sabatti calibre 12mm, Lamy tirait et blessait mortellement le gardien de la paix Serge Rouet, trente ans.

La gerbe de plomb avait atteint l’aisselle gauche du policier, zone qui n’était pas protégée par son gilet pare-balle, alors que ce dernier adoptait une attitude de riposte.

Dans le même temps, son équipier tirait à deux reprises et atteignait Lamy au visage ; ce dernier parvint tout de même à se réfugier dans le mobile-home de son frère.

Des policiers arrivés en renfort figeaient la situation et obtenaient la reddition du tireur sans plus de heurts. Lamy présentait une blessure à la mâchoire et à la clavicule par balle.

Le 28 juin 2002, la cour d’assises des Yvelines condamnait Lamy à vingt-cinq ans de réclusion criminelle.

Le 20 juin 2003, jugé en appel aux assises du Val-d’Oise à la suite d’un arrêt cassant la procédure pour vice de forme, Lamy voit sa peine aggravée à vingt-sept ans de réclusioncriminelle. Un arrêt de la cour de cassation vint cependant encore annuler le jugement en appel pour vice de procédure.

Le 18 mars 2005 le meurtrier bénéficiait d’un troisième procès aux assises de Seine-Maritime et voyait sa peine de nouveau aggravée à trente ans de réclusion criminelle.

Biographie

Direction d'emploi

Sécurité Publique

Corps

Encadrement — Application

Type d'unité

Unité d'Appui Opérationnel — Service Spécialisé

Titres et homologations

Citation à l'Ordre de la Nation

Croix de la Légion d'Honneur

Né le 24 janvier 1968 à Mont-Saint-Aignan (Seine-Maritime) ; marié, père d’un enfant.

Serge Rouet était décrit par ses proches comme un homme de dialogue, bon et généreux. D’abord engagé dans la police municipale locale, il réussissait le concours de gardien de la paix après quatre années passées au poste du Petit Quevilly.

Affecté en février 1996 au commissariat de Mantes-la-Jolie (Yvelines), il avait à sa demande rejoint l´année suivante l´Unité Légère de Sécurité, s’exposant à des missions plus dangereuses.

Cité à l’ordre de la Nation ; nommé au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur ; promu Lieutenant de police à titre posthume ; médaille d’Honneur de la Police Nationale.

Sources et références

[1] JORF n°224 du 27/09/1998 page 14752, “Citation à l’ordre de la nation — [2] JORF n°295 du 20 décembre 1998 — Le Parisien du 19/03/2005, “Le meurtrier du policier condamné à trente ans” — Le Parisien du 19/06/2003, “Le meurtrier du policier reste sur ses positions” — Le Parisien du 28/06/2002, “L’accusé reste de marbre” — Le Parisien du 29/06/2002, “25 de réclusion pour le meurtre d’un policier” — Le Parisien du 30/01/1998, “Son gilet pare-balles n’a pas sauvé le policier” — Libération du 19/09/1998, “Un policier tué lors d’une interpellation dans les Yvelines” — Journal télévisé du 18/09/1998 à revoir, reportage sur les lieux et débats.

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  1. Merci d’honorer sa mémoire… c’était une bonne personne

  2. Merci d’avoir rendu hommage à Serge et rappelé les faits de cette soirée tragique du 17 septembre 1998.

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