Mémorial des policiers français Victimes du Devoir
« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »
Jean d’ORMESSON
Inspecteur de police
Roger QUINTRIC
Victime du Devoir le 06 mai 1944
Département
Finistère (29)
Affectation
Sécurité Publique — Morlaix
Circonstances
Cause du décès
Assassinat, exécution ou extermination
Contexte
Guerre — Terrorisme
Le 6 janvier 1944, dans le contexte de l’Occupation allemande et d’une intense activité de la Résistance intérieure française, la police allemande accompagnée d’un inspecteur de la sûreté de Rennes et d’un adjudant de la gendarmerie de Callac-de-Bretagne, procédèrent à l’arrestation de Roger Quintric, vingt-trois ans, inspecteur de police en fonction au commissariat de Morlaix (Finistère).
Il était conjointement recherché dans de le cadre de délits de droit commun, et pour sa participation à des attaques contre l’armée allemande, à l’assassinat d’un feldgendarme, à des actes de sabotages visant des bâtiments et matériels allemands.
Emprisonné à la maison d’arrêt de Guingamp puis dans celle de Saint-Brieuc, il fut jugé le 5 mai suivant par la cour martiale du tribunal de la Feldkommandantur 665, avec onze autres résistants originaires de l’ouest du département, pour actes de franc-tireur.
Tous furent exécutés le lendemain à l’aube au camp de manœuvre des Croix en Ploufragan, par groupes de quatre.
Ces exécutions répondaient à une directive du maréchal Erwin Rommel, qui, de passage à Quintin (ex Côtes-du-Nord), au mois d’avril 1944, avait ordonné, devant la recrudescence des attentats commis par la Résistance, que soient appliquées les mêmes méthodes qu’en Russie.
Biographie
Direction d'emploi
Sécurité Publique
Corps
Inspecteurs — Enquêteurs
Type d'unité
Unité d'Investigation et de Recherche
Titres et homologations
MPF - Mort pour la France
FFI - Forces Françaises de l'Intérieur (maquis, corps-francs,...)
DIR - Déporté, Interné de la Résistance
Né le 6 juillet 1920 à Mellionnec (ex Côtes-du-Nord) de Joseph Quintric, maçon, et de Marie Louise Morvan, couturière.
Après avoir fréquenté l’école communale, Roger Quintric fit ses études secondaires comme pensionnaire au sein de l’institution catholique Compostal de Rostrenen (ex Côtes-du-Nord), où il obtenait son baccalauréat.
Engagé volontaire dans l’armée, il servit au Maroc, à Port-Lyautey (actuelle Kenitra), et fut mobilisé comme caporal au 11ème régiment du génie. Il fut recensé comme prisonnier de guerre en septembre 1940, détenu en Allemagne.
Assujetti au service du travail obligatoire instauré par le gouvernement de Vichy, visant comme tous les jeunes gens nés entre le 1er octobre 1919 à le 31 décembre 1922, il avait passé avec succès un concours d’entrée dans la Police nationale tout juste réformée. Il fut nommé inspecteur de police à Morlaix (Finistère).
La date et les conditions de son entrée au sein des francs-tireurs et partisans demeurent inconnus ; il était membre des francs-tireurs et partisans de la compagnie « Guy Môquet ».
Ses derniers mots : « Je n’ai pu me mettre à genoux devant l’oppresseur. Pour moi c’est la fin, mais la France sera belle après la guerre. Papa, tu pourras regarder fièrement cette terre pour laquelle on sait mourir. »
Homologué combattant des forces françaises de l’intérieur (FFI) ; statut “déporté, interné de la Résistance” (DIR) ; médaillé de la Résistance par l’ordre de la Libération (1946).
Sources et références
Notice Maitron d’Alain Prigent et Serge Tilly : https://fusilles-40-44.maitron.fr/spip.php?article146918 — Le Petit Parisien, 13 janvier 1944, un inspecteur de police arrêté pour cambriolage — Ouest-France, 7 mai 2014, Ploufragan honore dix-neuf résistants fusillés
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