Mémorial des Policiers français Victimes du Devoir

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Jean d’ORMESSON

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Gardien de la paix

Robert GODIN

Victime du Devoir le 03 novembre 1937

Département

Paris (75)

Affectation

Sécurité Publique (PP) — Paris 4ème

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Circonstances

Cause du décès

Homicide par arme à feu

Contexte

Interpellation(s) d'individu(s)

Au cours de la soirée du mercredi 3 Novembre 1937, profitant d’une brume épaisse et de l’absence de piétons sur le Quai de Bourbon, 4ème arrondissement de Paris, un rôdeur découvrait une automobile non verrouillée et dérobait plusieurs objets à l’intérieur.

Cependant surpris par un riverain, le voleur prit aussitôt la fuite. Le témoin était sur le point de l’interpeller à l’intersection des rues Chanoinesse et du Cloître-Notre-Dame, lorsque le bandit saisissait un pistolet automatique 7,65mm et fit feu à deux reprises en direction de son poursuivant. Ce dernier fut grièvement blessé au ventre.

Deux agents cyclistes du poste de police de Saint-Gervais alertés par la clameur publique intervinrent. Tandis qu’ils progressaient rue d’Arcole, l’un d’eux aperçut le malfaiteur sur le pont, dissimulé derrière des madriers.

Alors qu’il mit pieds à terre après l’avoir dépassé, le bandit tira sans aucune hésitation. Robert Godin, trente-quatre ans, gardien de la paix, fut mortellement blessé, frappé deux fois à la poitrine et une fois au ventre.

D’autres agents venus en renfort retrouvaient le gredin, piégé sous le pont Louis-Philippe. Acculé, le moribond choisit de se faire justice lui-même en se tirant une balle dans la tête. La brigade spéciale de la police judiciaire découvrait alors cinq pistolets sur le meurtrier : deux 6,35mm et trois 7,65mm munis de chargeurs garnis.

Un agent découvrait encore, sous le pont d’Arcole, une gabardine contenant deux browning 6,35mm garnis. A l’intérieur encore, les documents d’identités du propriétaire du véhicule, ainsi que d’autres recels permettant de relier le malfaiteur à des dizaines d’autres vols commis dans la capitale ces six derniers mois.

Grâce au Bulletin criminel publié par le Contrôle des Recherches de la Sûreté Nationale, les services de la police judiciaire aidés par l’identité judiciaire identifiaient le malfaiteur comme étant Jean Murger, vingt-quatre ans, déserteur du 2ème Régiment de Spahis, en garnison à Tlemcen. Ce dernier avait fui avec la caisse de la compagnie, soit un préjudice de 9.000 francs, risquant ainsi la peine de mort devant le tribunal militaire.

Biographie

Direction d'emploi

Préfecture de Police

Corps

Encadrement — Application

Type d'unité

Unité de Voie Publique — Service Général

Né le 14 janvier 1903 à Salins-les-Bains (Jura) de Alfred Godin (ébéniste) et Jeanne André ; orphelin du père à l’âge de six ans ; époux de Marcelle André et père d’une petite fille ; domiciliés N°291 rue de Charenton à Paris (XIIe).

Entré dans l’administration le 9 avril 1925 après une période de service militaire de cinq ans, en qualité de gardien de la paix cycliste, au poste de police de Saint-Gervais, Robert Godin bénéficia d’obsèques officielles le 9 novembre dans la cour d’Honneur de la Cité. Il fut inhumé au cimetière de Bercy dans le caveau familial.

Nommé brigadier de police à titre posthume ; médaille des actes de courage et de dévouement – échelon Or.

Sources et références

Le Petit Parisien du 05/11/1937, page 1, “La tragédie du pont d’Arcole” —
L’intransigeant du 05/11/1937, page 3, “L’homme au sept pistolets identifié” —
Le Journal du 05/11/1937, page3, “Après le drame du pont d’Arcole” —
Le Figaro du 04/11/1937, “Tragique chasse à l’homme” —
Le Journal du 04/11/1937, page3, “Le drame du pont d’Arcole”

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