Mémorial des policiers français Victimes du Devoir
« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »
Jean d’ORMESSON
Sous-Brigadier de sergents de ville
Pierre COTEL
Victime du Devoir le 13 mai 1870
Département
Paris (75)
Affectation
Police Municipale (PP) — Paris - 9ᵉ
Circonstances
Cause du décès
Homicide avec arme par destination
Contexte
Maintien de l'ordre — Service d'ordre
Le 8 mai 1870 eut lieu le dernier plébiscite organisé sous le Second Empire, voulu par Napoléon III, pour faire approuver les réformes entamées par le gouvernement et donner une nouvelle constitution au régime impérial. Il s’agissait pour l’empereur des Français de conforter sa dynastie. Si le “Oui” l’emportait largement en province rurale, dans les grandes villes ouvrières, et plus particulièrement à Paris, le “Non” républicain fut majoritaire. Paris concentrait alors toutes les crispations révolutionnaires.
Le 10 mai, des troubles graves éclataient en divers points de la capitale, et des barricades furent érigées par des insurgés armés réclamant la fin du second empire et la destitution de Napoléon III. Le quartier du Faubourg-du-Temple fut particulièrement agité, et ravagé par des scènes de pillages.
Aux environs de neuf heures, le dépôt d’omnibus de la rue du Faubourg-du-Temple fut assailli. Deux véhicules y furent volés et transportés jusqu’au croisement de la rue Saint-Maur pour consolider une importante barricade, faite d’une douzaine de petites voitures, de tonneaux de vidange, de palissades, de planches, de charrettes remplies de pavés, désormais utilisés comme projectiles. La situation oscillait entre périodes de calme et des charges des sergents de ville et des gardes de Paris pour les démanteler.
C’est dans ce contexte insurrectionnel faisant de très nombreux blessés Pierre-Arsène Cotel, quarante-neuf ans, sous-brigadier des sergents de ville au 9e arrondissement, fut grièvement blessé à la tête par un pavé, lancé par un émeutier depuis l’un des omnibus. Il fut transporté immédiatement à la caserne du Prince-Eugène pour recevoir les soins d’un chirurgien-major du 29è de ligne, mais son état était désespéré.
Il succomba dans la soirée du 13 mai à l’hôpital Saint-Louis.
Biographie
Direction d'emploi
Préfecture de Police
Corps
Encadrement — Application
Type d'unité
Unité de l'Ordre Public — Sécurité Routière
Né le 7 décembre 1820 à Troyes (Aube) ; époux de Cécile Dubois, père de trois enfants ; domicilié à Paris (Xe).
Entré dans l’administration le 1er décembre 1854 en qualité de sergent de ville, après une période six ans et demi de services militaires. Il était nommé sous-brigadier le 1er décembre 1863 au 9e arrondissement de Paris. Près de quatre mille personnes assistèrerent à ses obsèques qui ont lieu à l’église Saint-Séverin.
Inhumé dans une concession temporaire du cimetière Montparnasse.
Sources et références
Conseil municipal de la ville de Paris, rapports et documents, année 1913, page 83. — L’Univers du 20/05/1870, “Nouvelles diverses” — Journal des débats politiques et littéraires du 18/05/1870, “Faits divers” — La Presse du 13/05/1870, “Tentatives de désordre” — Le Gaulois du 12/05/1870, “Dernières nouvelles”
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