Mémorial des Policiers français Victimes du Devoir

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Jean d’ORMESSON

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Gardien de la paix stagiaire

Pierre CASADO

Victime du Devoir le 01 mai 1945

Département

Paris (75)

Affectation

École Nationale de Police de Paris

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Circonstances

Cause du décès

Assassinat, exécution ou extermination

Contexte

Guerre — Terrorisme

Le 7 avril 1944, dans le contexte de l’occupation allemande, des miliciens se rendaient au N°117 Rue de Montreuil à Paris (XIe), et procédaient à l’arrestation à son domicile de Pierre Casado, vingt-et-un ans, gardien de la paix de la Préfecture de police.

Soupçonné de menées subversives en faveur de la Résistance, il fut livré à la brigade spéciale des renseignements généraux (BS1).

Ce dernier était effectivement très actif pour fournir aux maquisards de faux documents et des armes (voir biographie) ; il était membre du Front national de la 5e compagnie des francs-tireurs et partisans français du Tréport (Seine-Inférieure, Seine-Maritime).

Au terme de l’enquête, il figure parmi vingt-trois résistants interpellés en Basse-Normandie et en Région Parisienne, livrés pour “interrogatoires” au siège rouennais de la police secrète d’État du Troisième Reich (Geheime Staatspolizei – Ge.Sta.po).

Pierre Casado fut interné dans le quartier allemand de la prison de Fresnes. Le 4 juin, il était dans le convoi de 2062 hommes à destination du camp de concentration de Neuengamme (Allemagne) ; puis transféré au camp du Stuthof près de Dantzig (Gdansk) en Pologne ; puis à Bergen-Belsen en Basse-Saxe en Allemagne.

Le 15 avril 1945, les troupes Britanniques libéraient le camp où sévissait une épidémie de typhus. Le 1er mai 1945, Pierre Casado, matricule 33751, mourut de dysenterie.

Biographie

Direction d'emploi

Préfecture de Police

Corps

Encadrement — Application

Titres et homologations

MPF - Mort pour la France

FFI - Forces Françaises de l'Intérieur (maquis, corps-francs,...)

DIR - Déporté, Interné de la Résistance

MED - Mort en Déportation

Né le 15 janvier 1920 à Saint-Maxent, arrondissement d’Abbeville (Somme) de Florentin Casado (ouvrier verrier) et de Jeanne Charpentier.

Pierre Casado était le deuxième enfant d’une fratrie qui en comptait cinq. Il obtint à l’issue de l’école primaire le CEP et travailla pendant un an sur les marchés avec un fruitier espagnol sur les marchés de Choisy-le-Roi, Orly, Thiais (Seine, Val-de-Marne).

Il revint dans la Somme, travailla chez un épicier, servait dans la boutique, et effectuait les livraisons à domicile, puis avec un biscuitier sur les marchés, y compris le dimanche. Il exerça le métier d’ouvrier papetier à la compagnie générale des papiers ; il fut adhérent des Jeunesses communistes.

Il effectua du 9 juin 1940 au 20 janvier 1941 son service militaire, il se rendit à Orléans, les soldats se replièrent en partant à pied à Saint-Sébastien dans la Creuse. La troupe y séjourna deux mois, puis fut dirigée sur le camp de Jeunesse de Saint-Bonnet Tronçais dans l’Allier.

Après six mois passés dans ce camp, démobilisé, il regagna le domicile familial au N°120 chaussée de Picardie, a Eu (Seine-Inférieure, Seine-Maritime).

Il postula en août 1942 un poste de gardien de la paix auprès du Préfet de police de Paris. Entré dans l’administration le 5 avril 1943 comme gardien de la paix stagiaire ; il loua une chambre dans un hôtel au 117 rue de Montreuil à Paris (XIe).

Il était en relation avec deux résistants, Émile Lesage et Marcel
Darragon du Tréport (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) ; le groupe écoulait des faux-titres de rationnement fabriqués dans des imprimeries où provenant de cambriolages.

Il procura aux résistants six revolvers ou pistolets, et tenta d’acheter une mitraillette à un franc garde. Pour écouler les faux titres de rationnement, il était épaulé par Pierre Guiard et Bernard Filliau, gardien de la paix, jusqu’à son arrestation (voir circonstances).

Suspendu le jour de son arrestation, Pierre Casado fut réintégré comme gardien de la paix titulaire ; homologué aux forces françaises de l’intérieur (FFI) et déportés-internés de la Résistance (DIR) ; mention “mort en déportation”.

Son nom a été gravé sur le monument aux morts d’Eu et sur le monument commémoratif 1938-1945 de Rouen (Seine-Inférieure, Seine-Maritime).

Sources et références

Crédit photo : Arch. PP SMAC, série K7 — Notice CASADO Pierre, Jules, Ferdinand par Daniel Grason sur maitron.fr, https://maitron.fr/spip.php?article198098

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