Mémorial des Policiers français Victimes du Devoir

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Jean d’ORMESSON

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Brigadier

Pierre BILLON

Victime du Devoir le 05 juillet 1917

Département

Seine-St-Denis (93)

Affectation

Police Municipale - Angers

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Circonstances

Cause du décès

Homicide par arme à feu

Contexte

Forcené retranché, périple meurtrier

Tôt dans la matinée du jeudi 5 juillet 1917, les soldats de 2ème classe Philibert Margottin, vingt-trois ans, et Camille Pygmalion, dix-huit ans, respectivement déserteurs des 296e et 179e régiments d’infanterie, rôdaient dans les communes de la banlieue nord-est de la capitale. Subsistant de rapines, le duo mit la main sur le tiroir-caisse d’un commerce de La Courneuve sous la menace d’une arme de poing. Leur signalement précis fut diffusé aussitôt.

Margottin était le plus vil des deux : violent, anti-autoritaire, discours révolutionnaire, il manquait à l’appel du régiment depuis le 14 avril dernier. Repris le 18 mai, il avait terrassé le gendarme venu l’appréhender et manqua de tuer le policier qui le débusqua le 6 juin suivant. Mis aux arrêts au corps, il parvint à s’évader de sa cellule avant le conseil de guerre.

Vers dix heures du matin, deux gendarmes de la brigade de Noisy-le-Sec firent irruption dans un débit de vins de Bobigny. Intrigués par les mines débraillées des deux soldats, ils procédèrent au contrôle de leurs livrets militaires. Bien que revêche, Margottin feignit d’accepter de suivre les gendarmes.

Dès qu’il atteint la sortie de l’établissement, il exhiba un pistolet automatique et tira à plusieurs reprises sur les gendarmes. Vers la Route des Petits-Ponts en direction de Pantin, il blessait deux autres gendarmes dont l’un mortellement, Pierre Boussebayle, quarante-trois ans.

Le commissariat de Pantin fut mis en alerte. Les déserteurs confrontèrent pendant deux longues heures les sergents de ville de la commune, venus en nombre et blessèrent par balles cinq d’entre eux. Porteur d’une musette remplie de munitions, Pygmalion assurait alors le rationnement d’au moins deux cent cinquante cartouches !

Les agents eurent des difficultés à riposter du fait de la présence en nombre de riverains. C’est dans ce contexte que Face au N°5 de la rue Delizy, le brigadier Pierre Billon, trente-neuf ans, futt atteint par deux projectiles mortels à la poitrine.

Rue Vaucanson, cerné, le forcené a court de munitions fut finalement assommé par un policier à coups de sabre-baïonnette. Acculé dans une impasse de la rue du Centre, Pygmalion finit par se rendre.

Le drame de Pantin, décrit comme une scène d’une rare sauvagerie dans les journaux, secoua l’opinion publique.

Le 4 décembre, le deuxième tribunal militaire condamna à l’unanimité les soldats Margottin et Pygmalion à la peine de mort. Compte tenu de ses états de service (engagé volontaire et blessures de guerre) et de son jeune âge, ce dernier fut gracié et sa peine commuée aux travaux forcés à perpétuité aux colonies pénitentiaires de Guyane.

A l’aube du 18 février 1918, Margottin fut fusillé au Fort de Vincennes.

Biographie

Direction d'emploi

Police Municipale

Corps

Encadrement — Application

Né le 27 octobre 1877 à Trévol (Allier) de Thomas Billon et Marguerite Guillet ; époux de Marie Bacquet, père de deux enfants ; domiciliés n°45 Rue de Vincennes à Montreuil.

Libéré du service militaire après une période quatre ans, au grade de maréchal des logis du 6e bataillon de chasseurs à pied, Pierre Billon entre dans l’administration en mars 1902 comme sergent de ville de banlieue parisienne à Montreuil.

Promu sous-brigadier puis, juste avant son décès, nommé brigadier de sergents de ville à Pantin, ses chefs vantaient un agent consciencieux, énergique et courageux. Il fut inhumé au cimetière du parc Saint-Maur-des-Fossés.

Sources et références

Crédit photo : Arch. PP SMAC, série KC 4 ; restaurée et colorisée via myheritage.fr
Registre des matricules des archives de la ville de Paris.Le Figaro du 19/02/1918, “Exécution à Vincennes” Le Journal du 18/02/1918, “Une exécution à Vincennes” Le Petit Parisien du 05/12/1917, “Les meurtriers du brigadier Billon et du gendarme Boussedayne condamnés à mort” Le Figaro du 06/07/1917, “Un drame à Pantin : un mort, sept blessés” — Le Matin du 06/07/1917, “Scène de sauvagerie en banlieue : deux déserteurs tirent sur gendarmes et agents”

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