Paul RISTERUCCI

Colonna, qui venait d’être congédié de la compagnie à cause de son caractère violent, de sa paresse et de ses habitudes d’intempérance, avait manifesté à plusieurs reprises sa ferme résolution de se venger de son ancien patron.

Alors que les deux agents accompagnaient Colonna jusque dans le bureau du commissaire, ce dernier tirait brusquement un couteau dissimulé dans sa ceinture, et frappa l’agent Honorat avec une extrême violence de quatre coups au visage, provoquant des blessures lacérantes au visage et une infirmité permanente au bras.

Colonna prit aussitôt la fuite, mais fut rattrapé dans la Rue Sainte-Pauline par un élève secrétaire de police. Au cours du corps-à-corps qui suivit, Paul Risterucci, vingt-sept ans, était mortellement blessé d’un coup de couteau.

Dépourvu d’arme de poing, l’agent James assena plusieurs coups de plat de sabre contre le forcené, et réussit à le désarmer, non sans avoir été blessé sans gravité. On parvint enfin à se rendre maître du meurtrier, qui fut traîné au bureau de police ligotté.

Le 25 février 1892, la cour d’assises des Bouches-du-Rhône condamna Colonna aux travaux forcés à perpétuité au bagne colonial de la Guyane Française.

Embarqué dès le mois d’octobre de la même année à bord du Villa St-Nazaire, il décèdait à Cayenne le 13 novembre de cette même année.