Mémorial des Policiers français Victimes du Devoir

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Jean d’ORMESSON

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Sous-Brigadier — Gardien

Patrick RIGAUD

Victime du Devoir le 08 janvier 2001

Département

Aude (11)

Affectation

Sécurité Publique — Narbonne

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Circonstances

Cause du décès

Homicide par arme à feu

Contexte

Forcené retranché, périple meurtrier

Au cours de la matinée du lundi 8 Janvier 2001, un équipage police-secours fut sollicité sur la scène d’un différend entre particuliers au domaine Saint-Marcellin, situé sur le Chemin de Bougna à Narbonne (Aude).

Dépourvus de renseignements explicites et déterminants, les policiers ignoraient que l’une des personnes présentes était lourdement armée ; Albert Foulcher, quarante-deux ans, était effectivement recherché dans le cadre d’un assassinat commis en 1993 à Pailhès.

Cet agent d’assurance avait abattu un concurrent qu’il accusait de lui avoir cédé une affaire dont il aurait détourné la clientèle, et qui périclitait depuis.

Pendant ses trois ans de détention provisoire, Foulcher clama son innocence. Il obtenait un alibi providentiel d’une maitresse, Isabelle Susic, avec laquelle il eut un enfant au cours de ses entretiens de parloir.

En octobre 1996, un juge le plaçait sous contrôle judiciaire dans l’attente de son procès auquel il décidait de ne pas se présenter. Il était en outre suspecté d’avoir commis un vol à main armée à Aurillac.

En mars 2000, condamné par contumace à la réclusion criminelle dite à perpétuité par la cour d’asssises de l’Hérault, il fit l’objet d’un mandat d’arrêt international. Foulcher se réfugiait en Espagne.

Cependant déterminé à régler ses comptes, Foulcher revenait au domicile de Pascal Herrero, quarante-cinq ans, lequel a témoigné à charge dans le cadre de l’assassinat de 1993.

C’est dans ce contexte que les policiers se rendaient sur les lieux, requis par Danièle Herrero qui se trouvait être une ancienne maitresse de Foulcher.

Lorsque leur véhicule d’intervention se stationna dans le domaine, Foulcher exhiba un pistolet-mitrailleur de type Uzi dont il s’était préalablement équipé, et tira aussitôt plusieurs rafales dans leur direction.

Hervé Prior, quarante ans, et Patrick Rigaud, quarante-quatre ans furent tués. Foulcher abattait froidement M. Herrero avant de prendre la fuite à bord d’une Volkswagen Golf rouge dérobée quelques jours plus tôt à Béziers.

Poursuivant son périple meutrier, Foulcher se rendait désormais dans le centre-ville, dans le cabinet d’assurances appartenant à un autre témoin à charge. Foulcher obligeait ce dernier a quitté son agence et tous deux prirent le chemin de la Capoulade, sur la route de Coursan, à bord de la Mercedes cabriolet de la victime.

Après une brève explication, au milieu d’un champ, Foulcher assassina Maurice Michaud, cinquante-deux ans. Il abandonnait le corps et prit de nouveau la fuite.

Le plan épervier fut déclenché. Après avoir franchi l’Aude sur le « pont à sel », Foulcher forçait un barrage de gendarmerie à Valras où il n’hésite pas à tirer.

Le 16 janvier, l’Office Central pour la Répression du Bandistime interpellait Susic à Paris, alors accompagnée de leur fille âgée de cinq ans.

Confiée à la sous-direction des affaires criminelles de la direction centrale de la police judiciaire, les enquêteurs obtenait la certitude que Foulcher se cachait depuis peu dans l’appartement de sa maitresse à Béziers.

Au cours de la nuit du 16 au 17 janvier, c’est dans ce cadre que des enquêteurs du service régional de la police judiciaire de Montpellier se rendaient au domicile de Susic, au 4ème étage du 16 Rue Bernard-Dauriac, quartier de La Grangette à Béziers.

Vers une heure et demie du matin, les policiers qui effectuaient une reconnaissance dans la cage d’escaliers de l’immeuble furent accueillis par des tirs d’arme automatique à travers la porte palière.

Une unité du RAID investissait l’appartement ; les intervenants découvraient le corps sans vie de Foulcher, qui s’était donné la mort. Elle entrainait la fin de l’action publique.

Isabelle Susic, quarante-quatre ans, fut incarcérée pour recel de malfaiteur le 18 janvier à la prison Saint-Michel de Toulouse, puis libérée le 29 mars sur décision de la chambre d’instruction.

Biographie

Direction d'emploi

Sécurité Publique

Corps

Encadrement — Application

Type d'unité

Unité de Voie Publique — Service Général

Titres et homologations

Citation à l'Ordre de la Nation

Croix de la Légion d'Honneur

Né le 31 octobre 1955 à Carcassonne (Aude) ; marié et père de deux enfants.

Entré dans la Police en 1977 en Compagnie républicaine de sécurité, il rejoignait en 1980 la circonscription de sécurité publique de Marseille (Bouches-du-Rhône) pendant quinze ans avant d’être muté à sa demande dans sa région natale, à Narbonne où il exerçait depuis cinq ans. Il repose désormais au cimetière de Lagrasse.

Cité à l’ordre de la Nation [1] ; nommé au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur [2] ; nommé Lieutenant de police à titre posthume ; médaille d’Or des actes de courage et de dévouement ; médaille d’Honneur de la Police Nationale.

Sources et références

[1] JORF n°15 du 18 janvier 2001, page 960 /[2] JORF n°101 du 29 avril 2001 — L’Observateur du 17/01/2001, “Albert Foulcher retrouvé mort” — Libération du 17/01/2001, “Foulcher, la chute et l’amertume” — Le Dépêche du Midi du 13/01/2001, “Ultime hommage aux policiers assassinés” — La Dépêche du Midi du 09/01/2001, “La sanglante vengeance de l’assureur en cavale” — Déclaration du 12/01/2001 de M. Daniel Vaillant, ministre de l’intérieur

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