Mémorial des Policiers français Victimes du Devoir
« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »
Jean d’ORMESSON
Gardien de la paix
Nicolas THOUVENIN
Victime du Devoir le 19 juin 1890
Département
Paris (75)
Affectation
Sécurité Publique (PP) — Paris 14ème
Circonstances
Contexte
Interpellation(s) d'individu(s)
Au cours de la soirée du samedi 7 juin 1890, un malade interné à l’hôpital psychiatrique de Ville-Evrard où il venait de subir un sévère régime pour le soustraire de son alcoolisme notoire, se livrait aussitôt à une véritable orgie d’alcools.
Alphonse Ferat, trente-neuf ans, se trouvait face à la gare Montparnasse, 14ème arrondissement de Paris. Surexcité, ce dernier se jettait effectivement devant les voitures, s’allonga sur la voie publique et insulta copieusement les usagers.
Ces derniers désignèrent inévitablement le trublion à l’agent de police Cantrel lequel eut toutes les difficultés pour le maitriser. Un collègue de l’arrondissement voisin fut sollicité à son tour.
Alors qu’ils luttaient avec l’énergumène pour l’immobiliser, le gardien de la paix Nicolas Thouvenin, trente-neuf ans, se fit briser un genou et reçut un violent coup à la tête. Transporté jusqu’à son domicile, 73 boulevard Vaugirard, son état ne fit qu’empirer. Victime d’une encéphalite, il expira le 19 juin suivant.
Biographie
Direction d'emploi
Préfecture de Police
Corps
Encadrement — Application
Type d'unité
Unité de Voie Publique — Service Général
Né le 5 février 1851 à Condé-Northen (Moselle). Marié, sans enfant. Ancien caporal du génie, Nicolas Thouvenin a servi dans la gendarmerie de la Marne avec le désir de rester français après l’annexion de la Lorraine par l’empire allemand. Il fut naturalisé français en 1872 ; une clause du traité de Francfort permit aux Alsaciens-Lorrains la possibilité de conserver la nationalité française s’ils quittaient la région avant le 1er octobre 1872 .
Il fut nommé gardien de la paix au 14e arrdt de Paris le 11 juin 1880. Inhumé au tombeau des victimes du devoir, au cimetière Montparnasse.
Sources et références
Journal des débats politiques et littéraires du 22/06/1890, “Nouvelles diverses”La Petite Presse du 22/06/1890, “Faits divers” —
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