Mémorial des Policiers français Victimes du Devoir

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Jean d’ORMESSON

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Gardien de la paix

Maurice DECHY

Victime du Devoir le 02 octobre 1943

Département

Paris (75)

Affectation

Sécurité Publique (PP) — Paris 14ème

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Circonstances

Cause du décès

Assassinat, exécution ou extermination

Contexte

Forcené retranché, périple meurtrier

Le 5 avril 1943, dans le contexte de l’occupation allemande, la police de sécurité et du renseignement allemande (Sipo-SD) procèda à l’arrestation de Maurice Dechy, trente-sept ans, gardien de la paix de la Préfecture de police révoqué pour “abandon de poste”.

Ce dernier était effectivement recherché depuis deux ans dans le cadre de ses nombreuses et précoces activités au sein de mouvements de Résistance (voir biographie) ; il avait depuis gagné le maquis vichyssois.

Incarcéré à la prison de Moulins, il fut transféré le 30 septembre au fort de Romainville. Le 2 octobre 1943, il fut fusillé comme otage au Mont-Valérien à Suresnes, en représailles de l’exécution du général SS allemand Julius Ritter par des francs-tireurs.

Sous le titre « Les représailles contre les actes terroristes », le quotidien collaborationniste “Le Matin” publia un très bref communiqué : « Les attentats et les actes de sabotage se sont multipliés en France ces derniers temps. Pour cette raison cinquante terroristes, convaincus d’avoir participé à des actes de sabotage et de terrorisme, ont été fusillés le 2 octobre 1943 sur l’ordre du Höherer SS und Polizeiführer. »

Biographie

Direction d'emploi

Préfecture de Police

Corps

Encadrement — Application

Titres et homologations

MPF - Mort pour la France

FFI - Forces Françaises de l'Intérieur (maquis, corps-francs,...)

FFC - Forces Françaises Combattantes (renseignement, action et évasion)

RIF - Résistance Intérieure Française (création de mouvements et de réseaux)

DIR - Déporté, Interné de la Résistance

Né le 8 avril 1906 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) de Edmond Dechy (employé de banque) et Suzanne Lesur ; époux de Georgette Maillot ; père d’un enfant.

Entré à la Préfecture de police en 1933 comme gardien de la paix au commissariat du XIVe arrondissement, Maurice Dechy rejoignait, dès le mois de décembre 1940, “l’Armée des Volontaires” (en liaison avec Honneur de la Police). Soupçonné par les allemands, il entrait dans la clandestinité et fut suspendu de ses fonctions le 1er avril 1941, puis révoqué le 15 avril.

Dans les réseaux “Alibi-Maurice” à partir du 1er janvier 1942, sous le pseudonyme AL102, il travaille sous les ordres du lieutenant-colonel Charaudeau, comme sous-lieutenant chargé de mission. Il fournit de nombreux renseignements d’ordre militaire, transmis à Londres, distribue des tracts et des journaux clandestins, accomplit des missions de sabotage. Le réseau travaillait en liaison avec l’Intelligence Service.

Capturé au cours d’une mission clandestine près de Vichy, il fut fusillé comme otage au Mont-Valérien. Son corps fut incinéré au cimetière du Père-Lachaise, ré-inhumé au cimetière de Rambouillet.

Le dossier de proposition pour la Légion d’Honneur atteste que Maurice Dechy fut “un agent de renseignement de grande valeur. Dans des conditions difficiles n’a jamais ralenti son ardeur à la cause de la Police… Patriote ardent, ayant lutté sans défaillance contre l’ennemi, jusqu’au sacrifice suprême.”

Après la Libération, il fut décoré à titre posthume de la Médaille d’honneur de la police française avec la mention « victime du devoir ». Sa veuve fit des démarches pour que son mari soit rétabli dans ses droits. Le ministère des Anciens Combattants lui accorda la mention « Mort pour la France » le 9 avril 1946.

Il fut décoré de la Médaille de la Résistance à titre posthume. Son nom figure sur le monument aux morts de Vichy, sur la plaque commémorative dans l’église réformée de Versailles ainsi sur le Mémorial des services spéciaux à Ramatuelle (Var).

Maurice Dechy fut réintégré à la Préfecture de police à titre posthume en qualité de brigadier de police.

Sources et références

Le Maitron, fiche individuelle de Dechy Maurice (non créditée) ; Archives du Bureau “Résistance;  Bulletin de l’A.A.S.S.D.N. n°1, p.26; n°21, p.19 ; Arch. PPo., 1W 0119, KC 10. – DAVCC, Caen, B VIII dossier 6 (Notes Thomas Pouty). – Le Matin, 4 octobre 1943. – F. Marcot (sous la dir.), Dictionnaire historique de la Résistance, R. Laffont, 2006. – Serge Klarsfeld, Le livre des otages, op. cit. – Site Internet Mémoire des Hommes. – Site des services spéciaux ; (Bureau Résistance). – Mémorial GenWeb. – État civil, Neuilly-sur-Seine. PHOTOGRAPHIE : Arch. PPo. (restaurée colorisée via myheritage.fr)

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