Mémorial des Policiers français Victimes du Devoir

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Jean d’ORMESSON

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Commissaire

Marc-Roland JUGE

Victime du Devoir le 24 mars 1944

Département

Allier (03)

Affectation

Sécurité Publique — Vichy

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Circonstances

Cause du décès

Assassinat, exécution ou extermination

Contexte

Guerre — Terrorisme

Le 18 janvier 1944, dans le contexte de l’occupation, la police allemande de sécurité et du renseignement (Sicherheitspolizei – Si.po), procéda à l’arrestation du commissaire Marc-Roland Juge, trente-deux ans, dans son bureau situé dans l’Hôtel de ville de Vichy (Allier) pour “espionnage au profit d’une puissance ennemie” (voir biographie).

Détenu au siège de ce service pendant dix jours, puis transféré à la prison de la Mal Coiffée à Moulins, il fut torturé avec une extrême brutalité par des policiers allemands et des affidés français.

Transféré à Clermont-Ferrand dans les locaux du 92e régiment d’infanterie, il fut condamné à mort le 14 mars suivant par le conseil de guerre allemand siégeant en cour martiale dans les locaux de la chambre de commerce.

Un attentat contre un détachement allemand à Clermont ayant provoqué la mort d’un soldat, l’occupant ordonna l’exécution de seize personnes détenues dans les prisons clermontoises, dont Marc Juge.

Dans sa dernière lettre à sa femme, Marc-Roland Juge écrivit : « Je mourrai la tête haute, le regard droit. On m’a demandé de choisir. Mon choix est fait : Vive la France. » Il fut exécuté le 24 mars, au stand de tir de la caserne du 92e RI. Face au peloton, il refusa d’avoir les yeux bandés, et ses bourreaux le bâillonnèrent pour l’empêcher de continuer à chanter « La Marseillaise ».

Biographie

Direction d'emploi

Sécurité Publique

Corps

Conception — Direction

Type d'unité

Unité de Gestion Opérationnelle, de Coordination ou d'Intendance

Titres et homologations

MPF - Mort pour la France

FFC - Forces Françaises Combattantes (renseignement, action et évasion)

DIR - Déporté, Interné de la Résistance

MED - Mort en Déportation

Citation à l'Ordre de la Nation

Croix de la Légion d'Honneur

Né le 25 avril 1911 à Moulins (Allier) de Louis Juge et Marie-Louise Larrassat ; époux de Anne-Germaine Signol ; père d’un enfant ; domiciliés N°29 Boulevard Gambetta à Vichy.

Marc-Roland Juge entra dans la police sur concours en 1938. Nommé d’abord secrétaire de police à Moulins, il entra à la Sûreté Nationale comme inspecteur au contrôle criminel. Après une formation à l’École supérieure de police à Lyon, il fut nommé commissaire à Vichy en octobre 1942.

En décembre suivant, il entra dans la Résistance comme membre du groupe « Didier » (Allier) – affilié par la suite aux Forces françaises de l’intérieur (FFI) – et agent P2 du réseau Marco-Polo (FFC), dont le PC est à Villeurbanne, et qui dépend du BCRA gaulliste à Londres.

Il fournissait des renseignements sur les déplacements des troupes d’occupation et l’activité de l’administration allemande. Par ailleurs, dans l’exercice de ses fonctions, il tentait de secourir les résistants pourchassés et, en initiant des procédures de droit commun, de neutraliser les agents collaborationnistes auxiliaires de l’occupant.

Cité à l’ordre de la Nation (1944) ; nommé au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur ; homologué aux Forces Françaises Combattantes – réseau “MARCO POLO” ; statut “Déporté, Interné de la Résistance” ; mention “Mort pour la France”.

La 7e promotion de l’École nationale supérieure de police (1955-1956), a porté son nom, lequel fut attribué à des rues, à Vichy en 1995, ainsi qu’à Moulins.

Sources et références

Le Maitron, fiche de Dominique Tantin
“Police sous Vichy : obéir, résister ?”, Michel Salager, SLHP, p.302-304
Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 313927
Service historique de la Défense, Vincennes SHD/ GR 28 P 4 130 7

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