Mémorial des Policiers français Victimes du Devoir

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Jean d’ORMESSON

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Agent de police

Louis DRUGBERT

Victime du Devoir le 28 juin 1922

Département

Aisne (02)

Affectation

Police Municipale — Saint-Quentin

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Circonstances

Cause du décès

Homicide par arme à feu

Contexte

Interpellation(s) d'individu(s)

Tard dans la soirée du mercredi 28 juin 1922, deux agents de police étaient copieusement injuriés et pris à partie par un trio d’ivrognes sur la Place du Huit-Octobre à Saint-Quentin (Aisne).

Après une brève altercation à coups de poings, l’un d’eux prit un pavé de grès et le lançait sur les policiers avant de prendre la fuite vers le canal. L’agent Louis Drugbert, trente-et-un ans, poursuivait Stanislas Arnoult, trente ans, marinier, jusque sur le Quai Gayant, où se trouvait amarrée la péniche de ce dernier.

Aussitôt, Arnoult saisissait un fusil de manufacture allemande et désignait le policier, qui fit un écart en reculant. Arnoult fit feu à une reprise et blessait mortellement à la poitrine Drugbert.

Puis, il venait saisir le corps du malheureux pour le trainer une centaine de mètre plus loin, dans un fossé de la Rue Tour-y-Val, dans l’espoir de maquiller son crime. Il volait par la même l’arme de service du policier dont le corps ne fut découvert que le lendemain matin.

M. Strutzer, commissaire de police, découvrait sans difficulté les traces et indices sanglants laissés sur le sol devant la péniche. Arnoult fut mis en état d’arrestation, confondu par plusieurs témoignages. Aucune arme ne fut retrouvée, malgré l’intervention d’un scaphandrier pour sonder le canal.

Les expertises médicales déterminèrent l’abolition partielle du discernement d’Arnoult, grand mutilé de guerre invalide à 95%. Ce dernier arguait qu’il pensait être poursuivi par des militaires prêt à le tuer.

Malgré ses six condamnations précédentes, il bénéficia des circonstances atténuantes. Le 8 août 1923, la cour d’assises de l’Aisne le condamna à 15 ans de travaux forcés.

Biographie

Direction d'emploi

Police Municipale

Corps

Encadrement — Application

Type d'unité

Unité de Voie Publique — Service Général

Né le 31 janvier 1891 à Hargicourt (Aisne) de père inconnu et d’Alice Bas ; époux d’Aline Cagnart, sans enfant ; domiciliés 43 Rue Denfert-Rochereau à Saint-Quentin (Aisne).

Engagé volontaire devançant de trois ans l’appel de sa classe en 1908, au 16e régiment de dragons, Louis Drugbert fut mobilisé le 12 août 1914 pour toute la durée du conflit, nommé brigadier puis maréchal des logis ; il fit l’objet de trois citations à l’ordre du régiment :

“Très bon sous-officier de très belle attitude au feu ; s’est distingué en maintes circonstances, notamment pendant la nuit du 13 au 14 juillet 1917, par les dispositions qu’il a dû prendre dans la partie du secteur qui lui était confié au moment d’une attaque allemande, sous un bombardement d’une extrême violence.”

“Sous-officier très brave et très énergique faisant fonction de chef de section au cours des combats du 24 au 25 mars 1918 et, séparé momentanément de son unité par des attaques d’un ennemi supérieur en nombre, a réussi à ramener sa troupe dans un ordre parfait, après avoir infligé de lourdes pertes à son adversaire.”

“Sous-officier d’élite d’une énergie et d’un courage sans pareil. Le 9 juin 1918, sous un bombardement intense, a réussi à maintenir sa section à son emplacement de combat, et a pris les plus judicieuses dispositions pour arrêter l’ennemi, l’empêchant pendant plusieurs heures de progresser en lui infligeant de lourdes pertes.”

La médaille des actes de courage et de dévouement, échelon Or lui était décernée en 1925 par le Ministère de l’Intérieur.

Sources et références

État civil de l’Aisne, Hargicourt, acte de naissance 1891/6. — Registres matricules de l’Aisne cote 1R2_0548, N°255 classe 1908 — Le Grand Écho de l’Aisne, 8 août 1923, p.1/4 — Le Grand Écho de l’Aisne, 1 juillet 1922 p.1/6

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