Mémorial des Policiers français Victimes du Devoir

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Jean d’ORMESSON

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Commissaire

Louis BLASI

Victime du Devoir le 17 août 1944

Département

Aude (11)

Affectation

Sécurité Publique - Carcassonne

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Circonstances

Cause du décès

Assassinat, exécution ou extermination

Contexte

Guerre — Terrorisme

Le 14 juin 1944, dans le contexte de l’occupation allemande et de l’avancée des forces alliées, la Sicherheitspolizei, police de sûreté nazie, détectait et procédait à l’arrestation d’un important membre de la Résistance dans un café de la gare de Rodez (Aveyron).

Louis Blasi, 53 ans, ex-commissaire de police déclaré démissionnaire par le régime de Vichy, s’était effectivement mit très activement au développement d’un réseau de renseignement dans la région (voir biographie).

Le 17 août, il fut extrait de prison par détachement de SS de la Luftwaffe battant en retraite, puis exécuté sommairement à la mitrailleuse sur le champ de tir de Sainte-Radegonde, avec vingt-neuf autres résistants incarcérés à la caserne Burloup.

Les donneurs d’ordre du SIPO-SD furent identifiés comme étant Herbert Bottger, chef de service avec le grade de sous-lieutenant ; Arthur Fienemann, interprète avec grade de caporal et réputé particulièrement cruel pour mener les interrogatoires.

Au cours du procès tenu du 6 au 11 juin 1951, le tribunal militaire de Bordeaux condamnait Fienemann et Bottger à respectivement à vingt et dix ans de travaux forcés pour tortures, séquestrations, déportations ou encore complicité d’assassinats. Ils bénéficiaient d’une remise en liberté anticipée trois ans plus tard, à la faveur de plusieurs remises de peines, sous couvert de la nouvelle amitié franco-allemande.

Biographie

Direction d'emploi

Sécurité Publique

Corps

Conception — Direction

Type d'unité

Unité de Gestion Opérationnelle, de Coordination ou d'Intendance

Titres et homologations

MPF - Mort pour la France

FFC - Forces Françaises Combattantes (renseignement, action et évasion)

DIR - Déporté, Interné de la Résistance

Né le 7 août 1891 à Torreilles (Pyrénées-Orientales) de François Blasi et Catherine Escudié, cultivateurs.

Louis Pierre Gaëtan Blasi s’était engagé volontairement dans la Marine à l’âge de dix-neuf ans, et fut affecté au dépôt de la 5ème Flotte de Toulon ; promu quartier-maître cannonier ; il fut blessé / mutilé en 1913 au cours d’un exercice.

Le 1er août 1914, il embarqua sur le cuirassé “Le Gaulois” en Méditerranée pendant la Première Guerre mondiale. Engagé d’abord dans l’escorte de convois, “Le Gaulois” fut ensuite engagé dans les difficiles combats de la bataille des Dardanelles. Il fut démobilisé en 1919.

Il débutait une carrière dans la police en qualité d’inspecteur au service régional de police judiciaire de Montpellier, puis en qualité de commissaire à Lunel, puis commissaire central à Narbonne. Il y fut dignitaire de La loge Libre Pensée à l’Orient.

Le 13 aout 1937, il fut promu chef de service en poste aux Renseignements Généraux de Carcassonne. Il fut en particulier chargé de mettre en place le camp de Bram destiné à l’hébergement de réfugiés républicains espagnols. Il eut de bonnes relations avec les internés. L’un d’entre eux, artiste, lui offrit même sa caricature.

Le 17 août 1941, sous occupation allemande, il fut révoqué en raison de son appartenance à la franc-maçonnerie et déclaré démissionnaire d’office en vertu de l’article 7 de la loi du 10 novembre 1940.

Louis Blasi se mit aussitôt au service des premiers mouvements de résistance face à l’occupant et agit comme agent de renseignement permanent au sein du réseau GALLIA dans la zone méditéranéenne. Il fut suspecté et surveillé par la police sécrète d’État du IIIème Reich, Geheime Staatspolizei (Gestapo).

Il changeait de zone et fut déployé en Aveyron à compter du mois d’octobre 1943 jusqu’à son arrestation.

Homologué lieutenant des forces françaises combattantes (FFC) – réseau GALLIA ; statut “Déporté, interné de la Résistance ; médaille de la Résistance (1959) ; médaille commémorative de l’Armée d’Orient ; médaille commémorative serbe ; mention “Mort pour la France”.

Sources et références

Fiche biographique de André BALENT, Le Maitron : https://fusilles-40-44.maitron.fr/spip.php?article173035
Service historique de la Défense, Caen – Cote AC 21 P 75024
Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 377762

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