Mémorial des Policiers français Victimes du Devoir

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Jean d’ORMESSON

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Agent de la Sûreté

Léonard PRUVOST

Victime du Devoir le 22 avril 1903

Département

Somme (80)

Affectation

Police Municipale — Abbeville

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Circonstances

Cause du décès

Homicide par arme à feu

Contexte

Interpellation(s) d'individu(s)

Dans la nuit du mardi au mercredi 21 avril 1903, un cafetier de la Place Saint-Pierre à Abbeville (Somme) surprenait trois rôdeurs en flagrant délit de cambriolage d’une maison voisine et prévenait aussitôt la police locale.

Le bureau d’octroi de Saint-Gilles indiquait aux agents que les bandits venaient de prendre la direction de Pont-Rémy, localité distante de deux kilomètres. Deux agents prirent un train pour rejoindre rapidement les lieux.

Sur place, au café de la gare, ils avisèrent trois hommes qui protestèrent aussitôt ; l’un d’eux prenait la fuite. Rattrapé dans la salle des pas perdus de la gare, le bandit exhibait une arme de poing et fit feu à deux reprises sur l’agent Léonard Pruvost, quarante-quatre ans, tué net.

De son côté, aux prises avec les deux autres énergumènes, le brigadier Joseph Anquier était poignardé à la cuisse puis blessé grièvement par le tir d’une arme de poing.

Au terme d’une longue enquête s’appuyant sur les nombreux indices laissés sur place, la police judiciaire identifiait et interpellait les nommés Jacob, Pélissard et Bour comme les co-auteurs, et les confondaient dans une prolifique et audacieuse série de soixante-quinze vols qualifiés commis dans tout l’Héxagone au préjudice de bâtiments de culte et de riches propriétés.

Le 22 mars 1905, la cour d’assises de la Somme faisait comparaitre vingt-trois inculpés, dont cinq encore en fuite, pour association de malfaiteurs conduite par Jacob et désignée comme “la bande des travailleurs de la nuit”. Jacob et Bour écopaient des travaux forcés à perpétuité ; Pélissard, à 8 ans ; tous furent conduits au bagne colonial de Guyane française.

Relégué sur le territoire guyanais, Pélissard disparut en 1911 au terme de sa peine. Désigné comme l’assassin du policier, Bour mourrut au bagne en 1914 ; la peine de Jacob fut commuée à 5 ans de réclusion criminelle et put rembarquer pour la France en 1925.

Anarchiste illégaliste, bagnard devenu marchand-forain en région parisienne, Marius Jacob décédait en 1954 et connut la postérité, inspirant le célèbre personnage d’Arsène Lupin.

Biographie

Direction d'emploi

Police Municipale

Corps

Inspecteurs — Enquêteurs

Type d'unité

Unité d'Investigation et de Recherche

Né le 28 février 1859 à Ramburelles (Somme) de Jean Baptiste Pruvost et de Félicité Wattebled, cultivateurs ; époux d’Hélène Crépin, sans enfant ; domiciliés à Hocquélus ; inhumé au cimetière communal d’Abbeville.

Domestique de ferme dès son plus jeune âge, Léonard Pruvost était finalement entré dans la police municipale d’Abbeville en 1893, en qualité d’agent de la Sûreté. Il était doté d’une solide réputation de policier zélé et courageux.

Sources et références

Arch. dép. Somme, Ramburelles, D, 1859
Arch. Le Progrès de la Somme, avr. 1859

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