Mémorial des Policiers français Victimes du Devoir

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Jean d’ORMESSON

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Gardien de la paix

Joseph HUE

Victime du Devoir le 08 mars 1887

Département

Paris (75)

Affectation

Sécurité Publique (PP) — Paris 19ème

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Circonstances

Cause du décès

Accident hors-circulation
Homicide par arme blanche

Contexte

Interpellation(s) d'individu(s)

Tard dans la soirée du mardi 7 avril 1885, une rixe d’une rare sauvagerie éclata entre une quinzaine d’ouvriers italiens et allemands, Rue Labois-Rouillon à Paris (XIXe). Depuis plusieurs jours, les ouvriers travaillant dans les usines du quartier de La Villette se querellaient sur une question de salaire ; les italiens acceptant de travailler avec un rabais de 50 centimes par dix heures.

Dans une grande fabrique de sucre, la raffinerie Lebaudy, le phénomène fut tel que M. Gutzwiller, officier de paix en poste Rue Curial, organisa un service d’ordre dès l’heure de l’embauchage. Mais les ouvriers, qui opèraient en bandes, s’armèrent et de se guettèrent les uns les autres aux coins des rues.

Témoins de la scène, les gardiens de la paix Hue et Guillot s’exposèrent en tenues d’uniformes, provoquant la fuite des allemands, mais pas celle des italiens. Tandis qu’il fut aux prises avec le plus virulent de tous, le gardien de la paix Joseph Hue, trente-cinq ans, fut piqué par trois coups de stylet, à la poitrine, au bras gauche et à la main droite. Un complice vient lui briser une bouteille sur l’épaule, tandis que son collègue fut lacéré à la poitrine.

Des renforts policiers mettent un terme au pugilat. Douze individus sont interpellés et emmenés directement au dépôt. Parmi eux, Napoleone Grilangeli, vingt-six ans, identifié comme étant l’agresseur au couteau, fut escorté jusqu’à l’hôpital avec de profondes blessures à la tête.

Le 8 mars 1887, Joseph Hue succomba à ses blessures sans jamais avoir repris le service.

Biographie

Direction d'emploi

Préfecture de Police

Corps

Encadrement — Application

Type d'unité

Unité de Voie Publique — Service Général

Né le 17 décembre 1850 à Goupillières (Eure) de Pierre Hue et Marie Ludivine Hervieu ; marié, quatre enfants.

Engagé volontaire au 41e régiment de ligne pendant la guerre de 1870-1871. Entré au corps des gardiens de la paix en avril 1875, il faisait partie de la brigade du 19e arrondissement et accumulait les actes de courage et de dévouement : six arrestations de chevaux emportés, capture d’un ouvrier parqueteur qui, le 11 mars 1881, frappait une femme sur le boulevard de La Villette.

Aux cris : « A l’assassin! » poussés par cette dernière, Hue accourut à son secours et reçut, en voulant s’emparer du forcené, un coup de couteau qui fut amorti par la plaque du ceinturon. Il obtenait les médailles d’honneur de 1ere et de 2e classe en argent.
Inhumé au cimetière de Pantin.

Sources et références

Conseil Municipal de la ville de Paris, année 1913, rapports et documents, page 128. — Le Petit Journal du 10/01/1885, “Entre ouvriers italiens” — Gil-Blas du 10/04/1885, “Des troubles à la raffinerie Lebaudy”

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