Mémorial des policiers français Victimes du Devoir

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Jean d’ORMESSON

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Sous-Brigadier — Gardien

Jean-Baptiste VERGNE

Victime du Devoir le 25 février 1954

Département

Paris (75)

Affectation

Sécurité Publique (PP) — Paris - Compagnie de Circulation

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Circonstances

Cause du décès

Homicide par arme à feu

Contexte

Interpellation(s) d'individu(s)

Vers la fin de l’après-midi du jeudi 25 février 1954, le gérant d’un bureau de change sis 39 rue Vivienne à Paris (IIe) était la cible d’une attaque à main armée par deux individus agissant à visages découverts.

Ils prenaient la fuite devant plusieurs témoins ; l’un d’eux fut poursuivit jusqu’au Boulevard des Italiens ; il semait la foule en s’engouffrant dans le vestibule du N°9, s’offrant ainsi un court répit.

Plus tard, alors qu’il tentait de sortir comme un simple résident, il était désigné par le concierge à un agent de police de la compagnie de circulation qui recueillait son témoignage.

Il confrontait le malfaiteur. Au terme d’un échange de tirs, Jean-Baptiste Vergne, trente-cinq ans, sous-brigadier, fut mortellement blessé ; son décès fut prononcé à la Maison de Santé des gardiens de la paix.

Le tireur prit la fuite par le métro Richelieu-Drouot, non sans tirer des coups de feu pour décourager ses poursuivants ; il blessait un témoin. Le meurtrier fut finalement terrassé par un inspecteur de police qui lui envoyait avec force la porte d’accès en plein visage.

Jacques F. fut mis a la disposition de la brigade criminelle, et le dossier instruit par le juge Fayon aux chefs de vol qualifié et homicide volontaire sur agent de la force publique.

Jacques R., qui l’accompagna sur les lieux, fut considéré comme son complice ; ce dernier prétextant tout ignorer du projet crapuleux de son ami.

L’enquête permit d’identifier une troisième individu dans son entourage : Jean B., commis de l’agent de change absent au moment des faits. B. fut inculpé dans le cadre de l’association de malfaiteurs ; il fut mêlé à tous les rendez-vous au cours desquels les autres accusés auraient pris leur détermination.

A la demande du juge, F. fut examiné par un collège d’experts aliénistes, tous anciens chefs de clinique à la faculté de Paris, lesquels déclaraient qu’il pouvait être tenu pénalement responsable de ses actes.

Le 6 avril 1957, la cour d’assises de la Seine condamnait F. à la peine de mort sans circonstances atténuantes. R. et B. furent acquittés. Le 1er octobre suivant, la peine capitale fut exécutée à la prison de la Santé.

Biographie

Direction d'emploi

Préfecture de Police

Corps

Encadrement — Application

Type d'unité

Unité de Voie Publique — Service Général

Né le 22 février 1919 à Meymac (Corrèze) de Louis Vergne et Marie Jeanne Coudert ; veuf de Léa Guernic et père d’un enfant ; inhumé à Meymac.

Jean-Baptiste Vergne était veuf depuis deux ans. Marie-Annick, sa fille âgée de quatre ans, fut confiée aux grands-parents paternels.

Cité à l’ordre de la nation ; nommé au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur ; médaille des actes de courage et de dévouement, échelon Or ; promu brigadier de police à titre posthume.

Sources et références

BODMR n° 15 du 24/06/1954 — Crédit photo : Arch. PP SMAC, série KC ; restaurée et colorisée via myheritage.fr — État civil Paris XIII, acte de décès N°1954/844 — « Victimes du devoir » de Stéphane Lemercier, éd. du Prévôt 2011, pages 125 à 130 — L’Express du 14/04/1994, « De l’échafaud à la Grâce » — Le Monde du 02/10/1957, « Jacques F. a été exécuté » — Le Monde du 09/04/1957, « R. et B. sont acquittés » — Le Monde du 05/04/1957, « C’est mon subconscient qui m’a commandé de tirer » — Le Monde du 02/04/1957, « F. comparaitra mercredi devant la cour d’assises » — Le Monde du 06/03/1954, « F. sera examiné par des aliénistes. »
Le Monde du 01/03/1954, « F. et Robbe seront inculpés aujourd’hui » — Le Monde du 27/02/1954, « Un dévoyé tue un agent, blesse deux personnes, dont un changeur qu’il voulait dévaliser »

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