Mémorial des Policiers français Victimes du Devoir

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Jean d’ORMESSON

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Sergent de ville

Jean-Baptiste ROUGLAN

Victime du Devoir le 05 avril 1914

Département

Seine-St-Denis (93)

Affectation

Préfecture de police Saint-Ouen

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Circonstances

Cause du décès

Homicide par arme à feu

Contexte

Interpellation(s) d'individu(s)

Au cours de la soirée du dimanche 5 avril 1914, deux agents cyclistes du commissariat de Saint-Ouen (Seine) étaient sollicités par des riverains de l’avenue Victor-Hugo pour se plaindre du comportement de dévoyés rançonnant les passants, et importunant les jeunes femmes. On leur désignait trois individus en train d’uriner contre les palissades de la rue des Docks.

A l’approche des agents, l’un des malandrins se débarrassait d’une arme de poing compromettante en la jetant de l’autre côté de la palissade. Le trio avait effectivement commis quelques jours plus tôt un assassinat crapuleux à Colombes.

Alors que l’un des agents saisisait l’un d’eux, un complice exhibait une arme de poing et tirait à plusieurs reprises. Le sergent de ville Jean-Baptiste Rouglan, trente-trois ans, était mortellement blessé par quatre projectiles de calibre 9mm tirés dans son dos.

Son collègue maitrisait avec l’aide de témoins courageux, Pierre Dalbos, vingt ans ; ses complices ont pu s’échapper. Confronté à un rude interrogatoire mené par le commissaire Torlet, du commissariat de Saint-Ouen, le suspect se montrait très bavard.

L’enquête aboutit à l’identification des complices : Lucien Devleeschouwer, dix-neuf ans, Claude Carzon, cinquante ans et André Dubray, dix-neuf ans, trouvé en possession d’un browning M1910 garni d’une seule cartouche sur cinq. Devant les expertises menées sur l’arme trouvée en sa possession, la reliant au meurtre du policier, Dubray remit des aveux circonstanciés.

Les perquisitions menées aux domiciles respectifs des suspects permettaient la découverte d’objets et de recels de bijoux très compromettants. Outre le meurtre de l’agent Rouglan, les enquêteurs attribuaient à la redoutable bande de malfaiteurs, anarchistes convaincus, près d’une cinquantaine de vols qualifiés commis de manière journalière, une tentative de meurtre et quatre assassinats suivis de vol qualifié chez des rentiers, commis en bande organisée depuis le mois d’août 1913 à Neuilly, Saint-Ouen, Gennevilliers, Colombes et Levallois-Perret.

Le 10 novembre 1914, la cour d’assises de la Seine condamna à mort Dubray ; et envoyait Carzon aux travaux forcés pour vingt ans en colonie pénitentiaire de Guyane Française (il s’en évadera en 1922).

Le 4 mars suivant, Dubray vit sa peine commué aux travaux forcés à perpétuité. Condamné par contumace, Devleeschouwer n’a jamais été retrouvé ; toutefois, des enquêtes minutieuses menées dans l’entourage de cet assassin amenaient à l’incarcération de ses proches pour recels et détention d’un véritable arsenal de guerre destiné aux menées subversives anarchistes.

Biographie

Direction d'emploi

Préfecture de Police

Corps

Encadrement — Application

Type d'unité

Unité de Voie Publique — Service Général

Né le 5 décembre 1880 à Etsaut (Basses-Pyrénées) de Jean Rouglan et Laurance Engrace ; époux de Anna Nougues ; père d’un enfant âgé de trois ans ; la petite famille vivait au 22 rue des Batignolles à Saint-Ouen ; Inhumé à Bordes (Basses-Pyrénées).

Après son service militaire accompli au 23ème régiment de chasseurs à pied, Jean-Baptiste Rouglan intégrait la Garde Républicaine ; le 17 novembre 1914, il rejoignait la Préfecture de police et travaillait comme sergent de ville de banlieue parisienne depuis trois ans sur la commune de Saint-Ouen.

Sources et références

Arch. PP SMAC, série KC (photo restaurée et colorsiée sous licence) — Le Figaro du 12/11/1914, “Gazette des tribunaux : trois bandits” — La Liberté du 27/05/1914, “Une association de bandits” — Gil-Blas du 09/04/1914, “La bande des assassins de l’agent Rouglan” — L’Ouest-Eclair” du 07/04/1914, “Un agent de police tué par des apaches” — Le XIXème siècle du 07/04/1914, “L’assassin de l’agent Rouglan est pris” — Le Journal du 06/04/1914, “Un agent tué à Saint-Ouen”

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