Mémorial des Policiers français Victimes du Devoir

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Jean d’ORMESSON

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Gardien de la paix

Jean-Baptiste BOISSELIN

Victime du Devoir le 10 mai 1887

Département

Paris (75)

Affectation

Sécurité Publique (PP) — Paris 18ème

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Circonstances

Cause du décès

Homicide par arme blanche

Contexte

Interpellation(s) d'individu(s)

Au cours de la nuit du lundi au mardi 10 mai 1887, un couple et deux amis qui viennaient de passer la soirée dans un débit de vins regagnaient leurs domiciles à pieds en direction des grands boulevards extérieurs. Alors que le groupe atteignit la Place de La Chapelle par la rue Pajol dans le 18ème arrondissement de Paris, la jeune femme qui avait pris de l’avance, fut importunée par un groupe de quatre individus de mauvaise vie. Une rixe éclatait aussitôt entre les hommes imbibés d’alcool.

Alertés par les cris, les gardiens de la paix Delahaye, Laux et Boisselin, du poste de police de la rue Pajol et patrouillant en bourgeois, intervinrent aussitôt. Si les quatre voyous à l’origine de la rixe prirent la fuite, contre toute attente, les autres choisissèrent la confrontation armée.

Hyacinthe Charlot, vingt-trois ans, exhibait une arme de poing et désigna l’agent Jean-Baptiste Boisselin, trente-trois ans.

Le policier saisissait aussitôt le bras armé mais dans le même temps un complice, Pascal Forti, vingt-cinq ans, lui porta un coup de couteau catalan dans l’abdomen. L’agent qui était parvenu à désarmer l’agresseur, se raidit, et fit aussitôt feu à six reprises avec l’arme en direction de son propriétaire. Charlot fut frappé par un projectile, mais sa blessure était sans gravité.

Les cris et les coups de feu ont attiré des renforts policiers. Anna Salvatore et son époux Alessandro Defelippi, âgés respectivement de dix-huit et vingt-trois ans, qui ont également porté des coups aux agents, furent interpellés avec Forti et Charlot. On retrouvait sur ce dernier une boîte de quatorze cartouches destinées à l’usage du revolver.

Tous furent emmenés au dépôt. Transporté à l’hôpital Lariboisière, l’agent Boisselin décédait des suites de ses blessures quelques heures après son admission. Âgé de trente-deux ans, il était marié et père de deux enfants, et attendait la venue au monde d’un nouvel enfant.

Le 30 juillet 1887, la cour d’assises de la Seine condamnait à cinq ans de prison Forti et le frappa de vingt ans d’interdiction de séjour en France. Il comparaissait pour “coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner”, affirmant que les policiers n’avaient pas fait état de leur qualité. Propos qui ont été confirmés par les agents Delahaye et Laux. Suites judiciaires ignorées pour les complices.

Biographie

Direction d'emploi

Préfecture de Police

Corps

Encadrement — Application

Type d'unité

Unité de Voie Publique — Service Général

Né à Froissy (Oise), le 30 août 1855, marié, trois enfants.

Ancien soldat au 9e escadron du train des équipages. Nommé gardien de la paix au 18e arrondissement, le 11 juin 1885.

Inhumé le 13 mai suivant, au cimetière du Montparnasse, dans le tombeau des Victimes du devoir de la Préfecture de police.

Sources et références

Conseil municipal de la ville de Paris, année 1913, rapports et documents, page 129 — Le Petit Parisien du 31/07/1887, “Blessures mortelles” — Le Radical du 12/05/1887, “Le drame de La Chapelle”

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