Mémorial des Policiers français Victimes du Devoir

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Jean d’ORMESSON

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Gardien de la paix

Hervé DEVIS

Victime du Devoir le 22 février 2001

Département

Seine-St-Denis (93)

Affectation

Sécurité Publique — Épinay-sur-Seine

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Circonstances

Cause du décès

Homicide par arme à feu

Contexte

Forcené retranché, périple meurtrier

Au cours de la soirée du jeudi 22 Février 2001, une mère et sa jeune fille domiciliées au N°15 avenue du Maroc à Villetaneuse (Seine-Saint-Denis), sollicitaient Police-Secours pour des coups de feu tirés sur la façade de sa maison.

Les tirs auraient été la conséquence d’un différend récurrent avec un voisin, Michel Cavalca, soixante-et-un ans ; un alcoolique notoire aux humeurs imprévisibles ayant déjà effectué un séjour à l’hôpital psychiatrique à Ville-Evrard de Neuilly-sur-Marne.

Quatre gardiens de la paix de l’unité de police de proximité locale se rendaient dans un premier temps au domicile de la requérante afin de se faire expliquer clairement la situation. Dans un calme apparent, ils constatèrent que la maison du forcené se trouvait au bout d’une cour intérieure commune.

Vers 19h20, le gardien de la paix Hervé Devis, vingt-cinq ans, se trouvait aux côtés de la requérante lorsque celle-ci ouvrit les volets donnant sur la maison du forcené pour lui montrer les impacts de balles. Le policier écarta alors celle-ci de l’ouverture pour éviter un drame.

Alors qu’il se trouve désormais dans le champ de la porte fenêtre du balcon, le policier fut atteint à la tête par un projectile de gros calibre. Juché sur le toit de sa maison en position de tir, Cavalca guettait effectivement les mouvements.

Seul porteur d’un gilet pare-balle, un autre gardien de la paix stagiaire âgé de vingt-quatre ans fut également atteint par un projectile au thorax.

Trois équipages de la brigade anti-criminalité venus en renfort figèrent la situation. Mais en sus d’une arme d’épaule, ce dernier disposait de deux armes de poing avec lesquelles il fit feu en direction des intervenants. Neutralisé par des tirs de riposte, Cavalca fut transporté aux urgences de l’hôpital Bichat où il succombait.

En mai 1998, cet ancien ouvrier métallurgiste avait été condamné à huit mois de prison avec sursis pour outrages, voies de faits et menaces de mort avec arme sur agent de la force publique. Un incident presque semblable à celui de 2001, à la seule différence qu’il n’avait pas tiré.

La requérante témoigna « On était à moitié sur le balcon quand un coup a claqué. Pour me protéger, il m’a immédiatement poussée derrière lui avec son bras, puis il s’est écroulé. Je n’oublierai jamais qu’il m’a sauvé la vie. C’est moi qui devrais être morte aujourd’hui. Il nous harcelait sans arrêt parce qu’il ne supportait pas qu’on allume dans la chambre où il a tiré. Il disait que ça énervait ses chiens ! On vivait dans la peur, avec les volets toujours fermés. »

Biographie

Direction d'emploi

Préfecture de Police

Corps

Encadrement — Application

Type d'unité

Unité de Voie Publique — Service Général

Titres et homologations

Citation à l'Ordre de la Nation

Croix de la Légion d'Honneur

Né le 24 avril 1975 à Mont-Saint-Aignan (Seine-Maritime) ; en union libre, père d’un enfant à naître ; inhumé au cimetière de Darnétal.

Entré dans l’administration comme policier auxiliaire en 1997, puis comme adjoint de sécurité, Hervé Devis confirmait sa volonté de devenir gardien de la paix et entrait à l’école nationale de police de Périgueux (Dordogne).

Affecté à l’issue de sa formation au commissariat d’Épinay-sur-Seine (Yvelines), il devenait itulaire le 1er novembre 2000 et se portait volontaire pour l’unité de police de proximité, mise en place sur Villetaneuse le 1er février 2001.

Décrit comme un homme ouvert et motivé, Hervé Devis adorait son métier. Il effectuait régulièrement des allers-retours en Normandie auprès des siens et espérait obtenir une mutation à Rouen.

Cité à l’ordre de la Nation [1] ; nommé au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur [2] ; promu Lieutenant de police à titre posthume ; médaille d’Honneur de la Police Nationale ; médaille d’or des actes de courage et de dévouement.

Sources et références

BODMR n° 03 du 24/03/2001 ; [1] JORF du 04/03/2001, page 3468, “Citation à l’ordre de la nation” — [2] JORF n°131 du 8 juin 2001 — Le Monde du 24/02/2001, “Un gardien de la paix tué d’une décharge de chevrotines à Villetaneuse” — Le Parisien du 24/02/2001, “Il m’a sauvé la vie” — Le Parisien du 24/02/2001, “Hervé Devis adorait son métier” — Le Parisien du 24/02/2001, “Le drame qui ravive la colère des policiers” — Le Parisien du 23/02/2001, “Un jeune policier tué par un forcené dans la Seine-Saint-Denis”

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  1. Plus de 20 ans plus tard, une forte pensée à mon camarade de collège, puis de lycée.

  2. Merci pour ce post et le rappel des faits, la mémoire de ces héros de l’ombre ne doit pas s’éteindre et cela peut apporter des miettes de réconfort à la famille et l’enfant qui n’a pas connu son père.

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