Mémorial des Policiers français Victimes du Devoir

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Jean d’ORMESSON

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Commissaire

Henri WEILBACHER

Victime du Devoir le 22 mars 1944

Département

Puy-de-Dôme (63)

Affectation

Sécurité Publique — Clermont-Ferrand

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Circonstances

Cause du décès

Assassinat, exécution ou extermination

Contexte

Guerre — Terrorisme

Le 1er octobre 1943, dans le contexte de l’occupation allemande et d’une intense activité de la Résistance, le commissaire Henri Weilbacher, vingt-six ans, chef de cabinet de l’intendance de police du Puy-de-Dôme, fut mis en état d’arrestation à la suite d’une convocation.

Ligoté et recouvert d’une couverture, il fut conduit au siège vichyssois de la police secrète d’État du Troisième Reich (Geheime Staatspolizei – Ge.Sta.po). Emprisonné dans les caves, il fut interrogé sous la torture, puis transféré à la prison militaire allemande du 92ème régiment d’infanterie à Clermont-Ferrand.

En représailles d’un attentat opéré contre un détachement de troupes allemandes dans cette même ville le 8 mars suivant, son jugement par le tribunal militaire allemand de Lyon fut accéléré.

Il fut condamné à mort le 15 mars, et fusillé le 22 mars suivant au stand de tir du 92ème RI.

Biographie

Direction d'emploi

Sécurité Publique

Corps

Conception — Direction

Type d'unité

Unité d'Investigation et de Recherche

Titres et homologations

MPF - Mort pour la France

FFC - Forces Françaises Combattantes (renseignement, action et évasion)

Né le 13 juillet 1917 à Waldersbach (Basse-Alsace, Alsace-Lorraine annexée), Henri Weilbacher fréquenta l’école du village puis poursuivit ses études au lycée Fustel de Coulanges à Strasbourg. Il eut trois frères et deux sœurs.

A la fin de ses études, il s’engagea au 158ème Régiment d’Infanterie et devint sergent (1938), puis sergent-chef (1939). Il participa aux combats de mai 1940 en Belgique et à Maubeuge dans le Nord de la France.

Embarqué à Dunkerque le 25 mai 1940 pour l’Angleterre, il revint à Cherbourg pour rejoindre son régiment reconstitué près de Lisieux. Échappant à la capture, il gagnait Montluçon à pied pour y être démobilisé. Il trouva alors un emploi de traducteur anglais, allemand, et italien dans un service du ministère de la Guerre.

En 1942, il réussissait le concours de commissaire de police et s’installait à Clermont-Ferrand en 1943 en qualité de commissaire stagiaire à la brigade régionale de sûreté. Affecté aux renseignements généraux le 11 avril 1943, il fut ensuite nommé chef de cabinet de l’intendant régional de Police.

Homme au patriotisme à toute épreuve et d’une très haute valeur morale, ce poste stratégique lui permit de consacrer toute son énergie à la résistance armée.

Pionnier du mouvement des « Ardents Auvergne », il était aussi en relation avec l’Organisation de la Résistance Armée (O.R.A.). C’est ainsi qu’il contribua à soustraire les étudiants alsaciens de la faculté de Strasbourg repliés à Clermont-Ferrand aux recherches et représailles de la Gestapo.

Il égara les allemands dans leur recherche du général de Lattre de Tassigny, leur remit de faux états du personnel de la police régionale et informa les mouvements de Résistance des déplacements de la Milice et de la Gestapo.

Bien que menacé ouvertement, il continuait à servir avec sang-froid et abnégation : il fournit des informations sur l’activité de la police allemande et les opérations prévues afin de les déjouer et étouffa des affaires qui pourraient avoir eu des conséquences graves pour la Résistance. Une intense activité qui conduisait malheureusement à son arrestation, puis son exécution (voir circonstances).

Dans sa dernière lettre, il confia ces mots : “Pour la France et de bon coeur, je meurs pour que votre vie à tous soit plus belle. Votre papa Henri mort pieusement. »

Il fut enterré sommairement dans une fosse creusée par les détenus pour les maquisards de Billom.Le 27 septembre 1944, son corps supplicié était exhumé avec ceux de deux autres résistants. Son frère Jean vint reconnaître le corps et des obsèques furent célébrées le 30 septembre à Clermont-Ferrand. Sa dépouille, enveloppée d’un linceul tricolore, était conduite jusqu’au cimetière de Liginiac, petit village de Corrèze où il avait connu, avec son épouse, certains des meilleurs moments de sa courte vie.

Un monument élevé en 1945 par les anciens du 158ème régiment d’infanterie rappelle sa mémoire à côté du temple de Waldersbach en Alsace.

Homologué Capitaine au titre des Forces Françaises Combattantes – réseau MITHRIDATE ; médaille de la résistance (1946) ; Croix de guerre avec étoile d’argent ; carte de combattant volontaire de la Résistance à titre posthume (1952).

Sources et références

Dossier de presse DDSP 63/DR/ 28 avril 2016

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