Mémorial des policiers français Victimes du Devoir
« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »
Jean d’ORMESSON
Sous-Brigadier — Gardien
Henri MIGLIORINI
Victime du Devoir le 27 mai 1956
Département
ex Afrique Française du Nord (AFN)
Affectation
Sécurité Publique — (ex) Philippeville, Skikda (Algérie)
Circonstances
Cause du décès
Assassinat, exécution ou extermination
Contexte
Guerre — Terrorisme
Le 27 mai 1956, dans le contexte des « opérations engagées contre les rebelles en vue du rétablissement de l’ordre en Algérie », et de nombreux attentats visant les différentes forces de sécurité, le gardien de la paix Henri Migliorini, trente-six ans, était assassiné par des inconnus à Philippeville, actuelle Skikda.
Ce dernier venait de quitter son domicile où le guettaient des terroristes. Malgré les menaces dont il était l’objet, il était resté en poste.
Biographie
Direction d'emploi
Sécurité Publique
Corps
Encadrement — Application
Titres et homologations
MPF - Mort pour la France
Citation à l'Ordre de la Nation
Croix de la Légion d'Honneur
Né le 15 juin 1919 à Constantine (DZA), marié et père de quatre enfants.
Henri Marius Migliorini devenait orphelin de père, tué dans un accident du travail au chemin de fer d’Algérie, et fut placé à l’orphelinat. Il pratiquait de manière intensive la boxe et devenait champion d’Afrique du Nord, catégorie “welter”.
Engagé au 21ème régiment d’infanterie à Fréjus en 1939, il fut déployé sur la « ligne Maginot » ; son régiment fut décimé à l’offensive en 1940, et lui même grièvement blessé.
Il fut recensé à Saumur comme prisonnier sanitaire. Averti qu’il fera l’objet d’un transfert en Allemagne, sa maraine de guerre l’aide à s’évader grâce aux premières poches de la Résistance.
Dissimulé parmi les cheminots, il se fit passer pour un simple d’esprit travaillant à charger le charbon dans les chaudières des locomotives.
Ayant rejoint son Algérie natale, il rejoignait les forces françaises libres par la Côte de l’Or britannique (actuel Ghana) et participa aux campagnes du Fezzan, de la Tripolitaine, de Tunisie et d’Egypte.
Décoré de la croix de guerre, il entra dans la Police d’État à Philippeville en 1947, conciliant son travail avec sa passion, la boxe. Il devenait entraîneur de jeunes gens aussi enthousiastes que lui.
Ses qualités d’entraîneur sont reconnues dans le milieu sportif. Il fit également partie du comité d’organisation du tour cycliste d’Algérie et participa à la promotion de différentes manifestations sportives.
Son fils évoque : « Il y avait une salle de boxe, le RC Philippeville team Migliorini Henri. Parmi ses poulains, plusieurs de ses boxeurs furent champions d’Algérie : monsieur Bedgall, monsieur Charles Fortino et monsieur Pierre Pace champion de France catégorie “poids mouche”. Tous ces boxeurs champions et débutants, tous d’origines modestes, de confessions religieuses différentes, trouvaient de l’humanite en mon père, des conseils, de la pédagogie et surtout l’amour de ce sport auprès de mon père. Comme lui, grâce à leur volonté de réussir , tous ces sportifs ont trouvé “leurs portes de sortie”, un autre chemin, et se sont construit un destin différent. »
Mention « mort pour la France » ; élevé au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur à titre posthume ; médaillé d’Honneur de la Police française.
Sources et références
BODMR n° 14 du 15/06/1957 — Les français libres, notice de Jacques Ghémard de novembre 2018
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