Mémorial des Policiers français Victimes du Devoir

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Jean d’ORMESSON

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Sous-Brigadier — Gardien

Fernand SEITHER

Victime du Devoir le 31 août 1989

Département

Essonne (91)

Affectation

RAID — Recherche, Assistance, Intervention, Dissuasion

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Circonstances

Cause du décès

Homicide par arme à feu

Contexte

Forcené retranché, périple meurtrier

Dans la soirée du jeudi 31 août 1989, une mesure d’internement psychiatrique d’office fut établie à l’encontre de Gérard Marilier, quarante-six ans ; agent de sécurité rongé par la dépression et gravement paranoïaque ; en congé maladie depuis quatre ans.

Un commissaire de police et trois agents du commissariat d’Évry (Essonne) se rendaient à son domicile, au 34 rue de la Fontaine à Ris-Orangis ; ils ignoraient alors que le malade était un collectionneur d’armes de guerre prêtes à faire feu.

Dans un premier temps Marillier refusait catégoriquement le dialogue et laissa sa porte close aux policiers. L’inspecteur Jean-Luc Grandjean, trente-cinq ans, décidait d’escalader la façade au moyen d’une échelle. Extrêmement vigilant, Marilier ouvrit le feu à travers un volet fermé, blessant sérieusement le policier au visage.

Désormais retranché chez lui, d’important renforts de police furent envoyés sur place. Le directeur départemental de l’Essonne sollicita l’unité d’élite du RAID (recherche, d’assistance, d’intervention et de dissuasion) sous les directives de M. Mancini, commissaire principal.

Après s’être muré dans un silence total, à intervalles réguliers, l’individu fit feu à plusieurs reprises sans faire de victime. Puis, vers 20h30, le Procureur de la République donna l’autorisation de mener un assaut.

Deux équipes du RAID intervinrent simultanément ; l”une entrant à l’aide d’explosifs par la porte principale – la détonation servie de signal indiquant à l’autre d’entrer dans le même temps depuis le balcon opposé par une baie vitrée au moyen d’une masse.

Cependant, le blindage de la porte d’entrée fut plus important que prévu… le forcené l’avait renforcée de plaques de métal.

Alors que l’ordre d’investir la maison est donné, deux membres du RAID furent bloqués sur le palier de l’entrée tandis que trois policiers tentèrent de s’immiscer dans la pièce principale.

Tapis derrière du mobilier renversé dans un couloir, Marilier utilisa un fusil de guerre Mauser modifié calibre 7,62 alors capable de percer le blindage et les gilets de protection des policiers. Il tira à plusieurs reprises dans leur direction.

Christian Caron, quarante ans, inspecteur divisionnaire et Fernand Seither, trente-et-un ans, sous-brigadier, furent mortellement blessés.

Le sous-brigadier Thierry Azzouzi fut atteint à l’artère fémorale ; couché derrière une table renversée, le forcené continuait de tirer dans sa direction.

De longues minutes s’écoulèrent lorsque la porte d’entrée cèda enfin. Le forcené, blessé plus tôt par deux tirs de l’inspecteur Caron, fut enfin maîtrisé vers 22h15.

Marilier, irresponsable pénalement de part son aliénation mentale, ne sera jamais jugé.

Le 4 Septembre, les obsèques officielles des deux policiers sont célébrées au siège du RAID à Bièvres (Essonne) en présence du Ministre de l’intérieur, Monsieur Pierre Joxe lequel déclarait : “Aucun de ceux qui servent au RAID ne s’est jamais pris pour un héros. […] Chacun sait pourtant, en entrant ici, qu’il aura à travailler dans des situations difficiles, d’où le risque n’est jamais exclu, risque assumé calmement, sans emphase.”

Le Commissaire de police Christian Caron et l’Officier de paix Fernand Seither furent les premiers policiers du RAID à trouver la mort en opération de police depuis la création de cette unité en 1985.

Biographie

Direction d'emploi

Sécurité Publique

Corps

Encadrement — Application

Type d'unité

Force d'Intervention

Titres et homologations

Citation à l'Ordre de la Nation

Croix de la Légion d'Honneur

Né le 4 avril 1958 à Schiltigheim (Bas-Rhin) ; marié, il attendait la venue au monde d’une petite fille.

Il venait du Groupe d’Intervention de la Police Nationale de Strasbourg.

Cité à l’ordre de la nation [1] ; nommé au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur [2] ; promu Officier de paix à titre posthume ; médaille d’or des actes de courage et de dévouement ; médaille d’Honneur de la Police Nationale.

La 44ème promotion de l’école nationale supérieure des officiers de police (1989-1990) porte son nom.

Sources et références

BODMR n° 08 du 19/08/1989
Photo diffusée via Twitter “36_qdo, restaurée et colorisée via MyHeritage.fr
Le Monde du 02/09/1989, “A Ris-Orangis, 2 policiers du RAID tués par un forcené”
Le Monde du 03/09/1989, “Le chef du RAID donne des précisions sur l’opération de Ris-Orangis”
Le Monde du 06/09/1989, “A Bièvres, M. Joxe a rendu hommage aux 2 policiers du RAID tués”
Livre “Le Jour où j’ai tué HB” par Daniel Boulanger

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