Mémorial des Policiers français Victimes du Devoir

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Jean d’ORMESSON

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Officier de paix

Félix VIGUIER

Victime du Devoir le 18 mars 1884

Département

Paris (75)

Affectation

Sécurité Publique (PP) — Paris 2ème

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Circonstances

Cause du décès

Accident hors-circulation

Au cours de la journée du mardi 18 mars 1884, Marie Bindel, vingt-six ans, concierge de la maison du 31 Boulevard Bonne-Nouvelle descend jusqu’au sous-sol avec une chandelle et un panier porte-bouteilles dans la cave. Alors qu’elle progresse, une formidable explosion se produit. De nouvelles explosions se font entendre aussitôt dans les caves avoisinantes, dans les rues Saint-Denis et d’Aboukir.

Les sapeurs-pompiers du poste des Arts-et-Métiers et de la caserne du Château-d’Eau, sous les ordre du lieutenant Ferrand effectuent une première reconnaissance du sinistre, compliquée par les émanations délétères qui persistent. Les dégâts matériels sont considérables. Le lieutenant Ferrand est assisté du commissaire Brissaud, du commissariat du quartier Bonne-Nouvelle, lequel est chargé de constater l’origine de l’explosion, assisté des officiers de paix Viguier et Grillères des 2e et 10e arrdts.

Il est trois heures de l’après-midi lorsqu’ils décident d’inspecter les caves du populaire restaurant l’écrevisse, sis 291 rue Saint-Denis, 2ème arrondissement de Paris. Le propriétaire, M. Matte, argue qu’une très forte odeur d’essence se dégageait depuis plusieurs jours de la cuisine de la maison voisine.

Mitoyen de la première maison et du restaurant, un vieux puitsabandonné depuis longtemps et bouché à son orifice a semble-t-il accumulé des gazexplosifs. Le puits a éclaté de toutes parts démolissant toutes les parois contigües aux caves.
Le sergent-major Hermann des sapeurs-pompiers de la caserne du Château-d’eau progresse avec l’assistance de l’officier de paix Viguier dans la cave du restaurant lorsqu’une nouvelle explosion les terrasse, et jette l’épouvante dans tout le quartier.

En un instant, les caves et l’intérieur du restaurant ne présentèrent plus qu’un amas de débris : les vitres en éclats et le mobilier qui garnissait le magasin fut, ainsi que la devanture, projeté à l’extérieur.

On découvre les corps sans vie de l’officier de paix Félix Viguier, marié, trente-cinq ans, et du sergent-major Emmanuel Hermann, tout juste marié, père d’un enfant en bas-âge, trente ans. Dix-huit autres personnes sont blessés, parmi lesquelles essentiellement les premiers intervenants. Ils sont transportés à l’hôpital militaire de la rue des Ecluses-Saint-Martin.
Les restes de l’officier de paix Viguier, inhumés le 21 mars suivant, au cimetière du Montparnasse, dans un caveau provisoire, furent exhumés le 8 juillet 1886 et déposés sous le monument érige par la ville de Paris, dans cette nécropole, aux Victimes du devoir de la Préfecture de police.

Biographie

Direction d'emploi

Préfecture de Police

Corps

Commandement — Officiers de police

Type d'unité

Unité de Voie Publique — Service Général

Né le 16 août 1847 à Brignemont (Haute-Garonne) Cinq ans de service militaire comme engagé volontaire, du 21 novembre 1864 au 21 novembre 1869. Rappelé le 14 juillet 1870, il fut libéré, le 23 juillet 1871, avec le grade de sous- officier. Prit part à la défense de Strasbourg et fut fait prisonnier.

Entré à la Préfecture de police le 1er mai 1874, comme secrétaire suppléant près les commissariats de police de Paris, il fut, dès 1877, attaché en qualité de secrétaire titulaire aux commissariats de police de Saint-Denis puis de Sceaux. Il occupa ensuite les mêmes fonctions aux commissariats des quartiers du Faubourg du Houle et des Halles, et fut nommé, le 1er septembre 1883, officier de paix du 2e arrondissement.

Inhumé dans le caveau des victimes du devoir au cimetière de Montparnasse.

Sources et références

Conseil mun. de la ville de Paris, rapports et documents, année 1913, page 112
La Petite Presse du 20/03/1884, “La catastrophe de la rue Saint-Denis : 2 tués – 20 blessés”

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