Mémorial des Policiers français Victimes du Devoir

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Jean d’ORMESSON

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Gardien de la paix

Eugène RENAUDET

Victime du Devoir le 02 février 1919

Département

Paris (75)

Affectation

Préfecture de police - Paris - 7ème arrondissement

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Circonstances

Cause du décès

Homicide par arme à feu

Contexte

Interpellation(s) d'individu(s)

Au cours de la nuit du mardi au mercredi 29 janvier 1919, vers les deux heures du matin, Fernand Lasselves, trente-trois ans, secrétaire du commissariat de police de Saint-Merri, remonte la rue de Sèvres en compagnie d’un couple d’amis. Le trio mène alors un grand tapage et se livre à toutes sortes d’extravagances qui ne manquent pas d’importuner les riverains. En poste-vigie à l’angle du boulevard Montparnasse, l’agent Thouin du 7ème arrondissement de Paris intervient et rappelle le groupe au calme. Le policier essuie alors plusieurs injures et reçoit l’assistance de l’agent Renaudet qui assisté à la scène depuis le kiosque-vigie voisin. Devant l’état d’ivresse manifeste des noctambules, ils décident de les escorter jusqu’au poste de police pour un dégrisement en règle.
Chemin faisant, sur la Place de Breteuil, le secrétaire Lasselves, qui n’est autre que le plus exalté des trois, invective les policiers, fait état de sa fonction et les menace à présent de révocation. Il exhibe de façon soudaine un browning. L’agent Thouin vient saisir le bras armé de l’ivrogne, mais ce dernier fait feu à six reprises en gesticulant. Un projectile atteint l’agent Renaudet dans la région cardiaque sans toutefois qu’il ne perde connaissance. Avec le concours d’autres agents et de la foule qui s’est constituée, l’ensemble des protagonistes est amené au commissariat.
Le gardien de la paix Eugène Renaudet est emmené à l’hôpital Necker, distant de quelques mètres. Il meurt le 2 février suivant de sa blessure inopérable à l’âge de quarante ans. Veuf, il laisse un tout jeune garçon.
Le 15 février, Mr Lasselves père, soixante-seize ans, commissaire de la ville de Paris en retraite à Versailles, se suicide en se jetant du deuxième étage de son domicile.
Le 7 juillet, le premier conseil de guerre condamne Lasselves à cinq ans de réclusion de criminelle, sans interdiction de séjour. Très affaissé et sanglotant, ce dernier a répondu avec très grandes difficultés aux questions qui lui étaient posées. Alors que ce dernier invoquait la légitime défense, les débats ont nettement établi que le meurtrier avait volontairement tiré dans un état d’excitation extrême dû à l’ivresse, pour se soustraire aux agents. Il bénéficiait cependant des circonstances atténuantes.

Biographie

Direction d'emploi

Préfecture de Police

Corps

Encadrement — Application

Type d'unité

Unité de Voie Publique — Service Général

Né le 10 mai 1878 à Saint-Hilaire-des-Loges (Vendée). Veuf, père d’un enfant. Entré dans l’administration en 1907 comme gardien de la paix attaché au 7e arrdt de Paris, après une période de services militaires au 93e régiment d’infanterie.

Médaillé d’or des actes de courage et de dévouement.

Inhumé au cimetière Montparnasse dans le caveau des Victimes du devoir.

Sources et références

Excelsior du 08/07/1919 “M. Fernand Lasselves, […] est condamné à cinq ans de réclusion”Le Figaro du 17/02/1919 “Un suicide” — Bulletin municipal officiel de la ville de Paris du 16/02/1919 “Obsèques du gardien de la paix Renaudet” — Le Matin du 30/01/1919 “Un secrétaire de commissariat de police blesse grièvement un agent”

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