Mémorial des Policiers français Victimes du Devoir

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Jean d’ORMESSON

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Gardien de la paix

Eugène LÉCAROUX

Victime du Devoir le 09 décembre 1918

Département

Paris (75)

Affectation

Sécurité Publique (PP) — Paris 19ème

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Circonstances

Cause du décès

Homicide par arme à feu

Contexte

Interpellation(s) d'individu(s)

Dans la soirée de lundi 9 décembre 1918, un témoin assista à des vols de frets près des magasins généraux de la gare de la Villette dans le 19ème arrondissement de Paris.

Cette zone surveillée par passages ponctuels, interdite d’accès au public en temps de guerre, servait effectivement de voies de garage pour les wagons de l’intendance de l’armée américaine.

Plusieurs agents de la brigade cycliste du quartier du Pont-de-Flandre progressaient discrètement sur les lieux et se partagaient les différentes issues.

Quatre agents entraient par la rue de Cambrai, deux autres s’engageaient sur les voies ferrées par la rue Curial. Les agents Bouquin et Lécaroux surprenaient plusieurs individus en train de piller des caisses de denrées alimentaires, mais également de machines à écrire entreposées dans les wagons.

Une fusillade éclata. Le gardien de la paix Eugène Lécaroux, quarante-deux ans, fut mortellement blessé.

Les malfaiteurs porteurs de tenues d’uniformes prenaient la fuite par le canal de Saint-Denis et disparaissaient dans l’obscurité à bord d’une ambulance américaine.

L’enquête s’orienta vers une bande de soldats déserteurs américains. L’ambulance volée fut découverte à l’aube, abandonnée à l’angle des rues de Rennes et Blaise-Desgoffe dans le 6e arrdt.

L’autorité militaire américaine admit que de nombreux déserteurs rôdaient dans la capitale, avec l’intention d’assainir la situation.

Le drame de la gare de la Villette entraina une réorganisation des services de la police militaire dans la capitale. Leurs effectifs furent fortement augmentés ainsi que leurs moyens logistiques.

Des rafles gigantesques furent rapidement opérées la nuit, et les suspects emmenés vers les locaux de la justice militaire américaine, rue Sainte-Anne.

Le 12 décembre, c’est dans ce contexte que, conjointement avec des détectives dépêchés par l’armée US, les agents de la Sûreté identifièrent cinq individus dans le cambriolage suivi du meurtre de l’agent Lécaroux : Thomas Scullion, vingt-trois ans, Ralf Dickerson, dix-neuf ans, tous deux déserteurs américains ; et Georges Rowland, William Langston, déserteurs canadiens âgés de vingt-trois ans.

Une jeune femme qui les accompagnait fut également interpellée sous une fausse identité, il s’agissait de la maitresse de Dickerson, Marguerite Pillet, dix-huit ans.

Cette dernière était chargée de trouver des contacts et d’écouler les marchandises volées. Scullion remit des aveux circonstanciés aux enquêteurs et reconnut le meurtre du policier.

Tous furent transférés aux mains de la justice américaine (suites judiciaires ignorées) à l’exception de Pillet qui avait tenté de se faire passer pour une américaine pour suivre son amant.

Le 25 juillet 1921, le cadavre de la jeune Pillet, dite Sweeny, fut retrouvé au bois de Boulogne près de la porte Dauphine, avec une blessure par balle.

Biographie

Direction d'emploi

Préfecture de Police

Corps

Encadrement — Application

Type d'unité

Unité de Voie Publique — Service Général

Né le 3 août 1876 à Saint-Hilaire-la-Treille (Haute-Vienne). Marié, père de deux enfants. Domicilié Rue des Ardennes, n°11 à Paris 9e.

Libéré de ses obligations militaires au 107e régiment d’infanterie avec le grade de caporal. A participé six mois durant à la campagne d’Algérie en 1899. Dispensé de la mobilisation générale d’août 1914 et militarisé comme gardien de la paix de la ville de Paris au commissariat du Pont-de-Flandre, 19e arrdt.

Entré à l’administration en 1904, blessé en 1908 et 1917 en réprimant des rixes. Récipiendaire de la médaille pour acte de courage et de dévouement lors des bombardements de janvier 1918.

Inhumé à Arnac-la-Poste (Haute-Vinne) dans une concession familiale.

Sources et références

Le Grand Echo du Nord de la France du 27/07/1921, “Qui a tué la complice des cambrioleurs américains ?” — Le Petit Journal du 26/07/1921, “Un suicide au bois” — Bulletin municipal officiel de la ville de Paris du 26/12/1918 — Le Journal du 11/12/1918, “L’affaire de la rue Curial” — La Presse du 10/12/1918, “Comment les agents Bouquin et Lécaroux furent assaillis”

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