Mémorial des Policiers français Victimes du Devoir

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Jean d’ORMESSON

Soumettre un complément

Gardien de la paix

Claude CHAUDOT

Victime du Devoir le 30 septembre 1883

Département

Paris (75)

Affectation

Préfecture de police - Paris - 4ème arrondissement

Partagez

Circonstances

Cause du décès

Accident hors-circulation

Dans la matinée du dimanche 30 septembre 1883, le personnel de la Préfecture de police signalait des émanations de gaz qui empestaient jusque dans les appartements privés de M. Camescasse, préfet de police.

Dépêché sur place, l’ouvrier gazier du palais de justice examinait dans la pénombre les tuyauteries situées dans les couloirs en sous-sol. Il déterminait que la fuite de gaz ne provenait pas de l’intérieur, mais qu’une quantité importante s’était accumulée dans une cave située sous le vestibule de l’entrée du Boulevard du Palais.

Le gazier découvrit alors qu’une clef de conduite de gaz située à l’extérieure avait été laissée ouverte, sûrement par négligence d’une équipe de nettoyage.

Tandis qu’il manipulait la vanne, un courant d’air provoqué par ses allers-et-venues avait apporté une trainée de gaz vers une lampe d’éclairage de la loge du concierge. Tous les conduits prirent instantanément feu et éclatèrent en une seule détonation.

L’explosion éventra le sol et emporta le péristyle de l’entrée principale sur plusieurs dizaines de mètres. Toutes les vitres des fenêtres volèrent en éclats sous une grêle de pierres, et de pavés pesant au moins cinq kilos. Une fumée noire et épaisse tapissait l’île de la cité.

La commotion fut telle que l’ensemble des personnes à proximité de la scène furent renversées. Les gardiens de la paix de la 4ème brigade et les cavaliers de la garde Paris organisèrent un périmètre de sécurité étanche. Les sapeurs-pompiers relevèrent cinq blessés dont deux très grièvement mutilés.

De planton à l’entrée du vestibule du préfet, le gardien de la paix Claude Chaudot, quarante-trois ans, fut sorti des décombres et emmené à l’hôpital de l’Hôtel Dieu où il succomba le 2 octobre suivant après une terrible agonie.

L’ouvrier gazier, Nicolas Theisen, âgé de seulement seize ans, fut retrouvé grièvement brûlé mais conscient ; il put apporter son témoignage mais succombait à son tour le 3 octobre.

Biographie

Direction d'emploi

Préfecture de Police

Corps

Encadrement — Application

Type d'unité

Unité de Voie Publique — Service Général

Né le 21 août 1840 au lieu-dit La Loge – Germigney (Haute-Saône) de Jean-Baptiste Chaudot et Marie Moulardot ; époux de Jeanne Beaupoil.

Libéré du service militaire après avoir accompli une période de douze ans, Claude Chaudot fut au moment de la guerre, soldat au 73e régiment de ligne. Il fut fait prisonnier à Sedan et rapatrié le 12 avril 1871. De 1872 à 1873, il servit dans la légion de la garde républicaine.

Nommé gardien de la paix le 1er décembre 1873. Détaché d’abord au 10e arrondissement, puis à la 4e brigade centrale.

Actes de courage et de dévouement : 2 arrestations de chevaux emportés, rue Grange-aux-Belles, les 9 décembre 1874 et 8 février 1875 ; sauvetage d’un homme ivre tombé devant les pieds des chevaux d’un omnibus, le 26 février 1877, boulevard de la Villette ; 2 mises à mort de chiens hydrophobes, les 21 août et 1er septembre 1881, quai Jemmapes et boulevard de la Villette.

Inhumé le surlendemain, dans une concession temporaire, au cimetière de Saint-Ouen – exhumé, le 27 octobre 1888, pour être déposé dans une sépulture de famille, au cimetière du Père-Lachaise.

Sources et références

Le Petit Parisien du 06/10/1883, “L’explosion de la préfecture de police” — La Petite Presse du 02/10/1883, “Explosion à la préfecture de police”

Laisser un témoignage

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Les témoignages irrespectueux ne seront pas acceptés. Pour une demande particulière, merci d'utiliser le formulaire de contact.
Les champs marqués d'une asterisque (*) sont obligatoires.

Rechercher dans le Mémorial

Recherche par nom Recherche avancée