Mémorial des Policiers français Victimes du Devoir

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Jean d’ORMESSON

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Agent de police municipale

Clarissa JEAN-PHILIPPE

Victime du Devoir le 08 janvier 2015

Département

Hauts-de-Seine (92)

Affectation

Police Municipale — Montrouge

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Circonstances

Cause du décès

Assassinat, exécution ou extermination
Homicide par arme à feu

Contexte

Guerre — Terrorisme

Au cours de la matinée du 8 janvier 2015, lendemain de l’attentat contre le siège du journal satirique Charlie Hebdo, la police municipale de Montrouge (Hauts-de-Seine) est sollicitée sur un simple accident matériel de la circulation survenu Avenue Pierre-Brossolette entre deux véhicules particuliers. Les agents procèdent au balisage des lieux et les services de la voirie œuvrent pour ramener une circulation normale.

Vers 8h15, trois coups de feu éclatent. Visée directement, Clarissa Jean-Philippe, vingt-six ans, stagiaire au sein de la police municipale locale, s’écroule mortellement blessée par un projectile à la gorge. A ses côtés, un employé de la voirie est sérieusement blessé au visage.

Des témoins rapportent qu’un individu vêtu de noir, porteur d’un gilet pare-balles, d’une arme de poing et d’un fusil mitrailleur s’est enfui à bord d’une Clio retrouvée dans la matinée à Arcueil (Val-de-Marne).

Les investigations menées dans l’entourage des frères Kouachi, auteurs de l’attentat contre Charlie Hebdo, et les empreintes ADN relevées sur la scène de crime permettent d’identifier l’auteur des tirs : Amedy Coulibaly, une autre figure de la filière terroriste islamiste des Buttes-Chaumont.

Il ressortait des investigations qui se poursuivaient, que l’épouse de Chérif Kouachi avait passé plus de cinq cent appels sur l’année 2014 avec la compagne de Coulibaly, Hayat Boumeddiene, ce qui est de nature à établir des liens constants et soutenus entre les deux couples, et de fait, leur complicité.

Le même jour, les frères Kouachi sont repérés alors qu’ils viennent de braquer une station essence Avia, commune de Villers-Cotterêts (Aisne). Un large périmètre de sécurité est établie dans la région par d’importantes forces de police.

Le 9 janvier, Chérif et Saïd Kouachi sont repérés par des gendarmes au volant d’une Peugeot 206 volée à une automobiliste et acculés dans une imprimerie de la commune de Dammartin-en-Goële (Seine-et-Marne), retenant en otage le dirigeant de l’entreprise.

Ils le libéraient vers 10h20 en rapportant aux forces de l’ordre que les terroristes souhaitaient mourir en martyrs, alors que ceux ci étaient toujours armés de fusils d’assauts, d’un lance-roquette prêt à faire feu, de grenades et de cocktails molotov.

Vers 14h, Coulibaly entre à son tour dans la supérette Hyper Cacher sise Avenue de la Porte de Vincennes dans le 20ème arrondissement de Paris.

Armé d’un pistolet mitrailleur type Scorpio et d’un AK-47, il retient plusieurs otages et prévient une chaine d’information que si un assaut est mené à Dammartin, il exécutera les otages. Le RAID et la BRI cernent aussitôt le secteur, et le quartier est évacué.

Vers 17h, un assaut commun est opéré sur les deux scènes. Au terme de très violents échanges de coups de feu, les trois terroristes sont abattus les armes à la main.

Un dernier otage était libéré à Dammartin, tandis que Porte de Vincennes, on déplorait la mort de quatre personnes, exécutées au moment de la prise d’otages. Deux policiers étaient blessés aux jambes, un autre plus grièvement.

Le 14 janvier, Al-Qaïda dans la Péninsule Arabique publie une vidéo dans laquelle il revendique l’attentat perpétré contre Charlie Hebdo.

Biographie

Direction d'emploi

Police Municipale

Type d'unité

Unité de Voie Publique — Service Général

Titres et homologations

Citation à l'Ordre de la Nation

Croix de la Légion d'Honneur

Née le 1er septembre 1988 à Fort-De-France (Martinique) ; en union libre ; domiciliée à Carrières-sous-Poissy, dans le quartier des Bords-de-Seine depuis 2011.

Clarissa Jean-Philippe a passé toute sa jeunesse dans le quartier Derrière-Morne, à Sainte-Marie (Martinique), au lieu-dit « rue Deux-Terres ». Cette jeune fille discrète et réservée a obtenu son Diplôme national du Brevet des collèges en 2003.

Elle obtient ensuite son Brevet d’études professionnelles (BEP) « Secrétariat » en 2005, puis son Baccalauréat technologique « Sciences et Technologies de la Gestion (STG) » en 2007, spécialité « Communication et Gestion des Ressources Humaines (CGRH) ».

Au cours de cette formation, elle fera ses premiers pas professionnels lors d’un stage d’un mois en tant qu’Assistante secrétaire standardiste à FIDERIM, Société de travail temporaire en Martinique.

Clarissa arrive en métropole en 2008, et sera d’abord hébergée chez sa tante à Mantes-la-Jolie (Yvelines).

C’est en 2009 qu’elle choisit d’engager sa formation dans la sécurité et ainsi servir les autres. Très motivée, très enthousiaste et désireuse de réussir, elle suit une formation d’Agent de sûreté et de sécurité privée auprès de l’AFPA (Association nationale pour la formation professionnelle des adultes), et obtient son habilitation électrique H0B0, ainsi que celle d’agent pour un service de sécurité incendie et d’assistance à personnes (SSIAP 1).

Une formation qu’elle mettra en pratique à l’été 2009, au cours de son deuxième stage professionnel comme Agent de sûreté et de sécurité privée au sein de la société « Sécurité Caraïbes ».

En 2010, elle intégrera la société EFFATA (Val d’Oise), spécialisée dans la sécurité, le gardiennage et la protection. Elle occupera les fonctions d’Agent de sécurité incendie sur plusieurs sites et particulièrement dans les hôpitaux parisiens « Louis Mourier » et « Henri Mondor ».

A cette même époque, Clarissa et son compagnon arrivent à Carrières-sous-Poissy dans le quartier des Bords-de-Seine. Un quartier que Clarissa apprécie beaucoup. Elle y fait ses footings sur les rives de la Seine, y accueille très régulièrement sa famille qui a pris ses marques dans notre ville.

Clarissa aime retrouver ses amis, danser et sortir au cinéma. Une jeune femme pleine de vie. Son rêve reste entier : devenir policière au service de la République. Elle va alors étoffer ses compétences en 2012 en réalisant plusieurs formations en « Système Sécurité Incendie (SSI) », « Appareil Respiratoire Isolant (ARI) », « Sauveteur Secouriste du Travail (SST) ».

Sa volonté sera récompensée quand elle intègre la police municipale de Montrouge (Hauts-de-Seine) le 15 octobre 2013 en qualité de gardien de police municipale stagiaire.

Assermentée par le Procureur de la République en février 2014, elle avait débuté sa formation initiale au Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT), qui devait se solder par la remise de son diplôme le lundi 12 janvier, puis sa titularisation dans le corps des policiers municipaux.

Citée à l’ordre de la Nation [3] ; nommé au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur [4] ; nommé Brigadier de police municipale à titre posthume.

Sources et références

Article en ligne de la ville de Carrières-sous-Poissy : Mémorial à Clarissa Jean-Philippe
[1] JORF n°10 du 13/01/2015, texte 43 — [2] JORF n°10 du 13/01/2015, texte 44. — [3] JORF n°10 du 13/01/2015, texte 45 — [4] JORF n°001 du 01/01/2016 texte n°7

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