Mémorial des Policiers français Victimes du Devoir

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Jean d’ORMESSON

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Inspecteur

Charles DELABRE

Victime du Devoir le 20 octobre 1878

Département

Paris (75)

Affectation

Sécurité Publique (PP) — Paris 19ème

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Circonstances

Cause du décès

Homicide avec arme par destination

Au cours de la soirée du 18 octobre 1878, le commissariat du quartier du Pont-de-Flandre dans 19ème arrondissement de Paris, qui assurait en alternat le service de nuit avec celui du quartier d’Amérique, fut destinataire d’une enquête de flagrance portant sur des vols d’objets de valeur commis par effraction chez un négociant.

Le commissaire Aussiloux confiait l’affaire à l’inspecteur Charles Delabre, quarante-deux ans, affecté depuis plus de quinze ans dans ce secteur qu’il maitrisait parfaitement.

Il décidait de suivre logiquement la piste d’une dénonciation visant la jeune domestique du négociant, Julie Durup, laquelle logeait dans un garni de La Villette.

Il quittait le commissariat vers les sept heures du soir pour se rendre sur place. Vers les trois heures et demie du matin, l’inspecteur Delabre regagnait son domicile avec de graves blessures sur tout le corps. Incapable de donner des détails sur l’agression dont il fut victime, il succomba à un grave traumatisme crânien provoqué par un coup reçu avec un objet contondant.

M. Bresselles, juge d’instruction, confia l’enquête à M. Clément, commissaire aux délégations judiciaires. Le cheminement de l’enquête menée par la victime fut établie de manière indiscutable. Constatant que la jeune Durup n’habitait plus à l’adresse indiquée.

L’inspecteur chevronné obtenait la nouvelle adresse après une rapide enquête de voisinage. Il se rendait dans un garni au 13, Rue de Joinville où le logeur lui apprenait que Durup partage une chambre avec un amant. Le couple se serait rendu au Bal Kolbus, dans la Rue d’Allemagne.

C’est en guettant le retour du couple qu’une altercation aurait éclaté entre l’inspecteur et des rôdeurs avinés tandis qu’il était question d’interpeller Durup. Une mêlée hostile se formait alors dans laquelle l’inspecteur Delabre était copieusement roué de coups dans des circonstances imprécises.

Sur la base de témoignages, trois personnes furent envoyées au dépôt avec Durup, et rejetaient la responsabilité des coups sur un hypothétique cinquième homme, un rôdeur répondant au sobriquet de Buridan le tatoué ; rapport aux tatouages qui lui recouvriraient le corps entier.

En décembre, Durup fut condamnée à trois mois de prison pour le vol commis au préjudice de son patron. Les nombreuses réticences et hésitations des témoins eurent raison de l’instruction. Les détentions provisoires furent levées tandis que la piste du tatoué ne mena nulle part. Le crime resta à jamais non-résolu.

Biographie

Direction d'emploi

Préfecture de Police

Corps

Inspecteurs — Enquêteurs

Type d'unité

Unité d'Investigation et de Recherche

Né le 3 avril 1836 à Fontaine-Notre-Dame (Nord) de Charles Delabre et Henriette Delattre ; époux de Rosalie Hennart, atteinte de cécité ; père de quatre enfants. Domicilié 5 rue du Hainaut.

Entré à la Préfecture de police le 26 février 1864 comme sergent de ville de banlieue parisienne au commissariat de Charenton-le-Pont ; nommé, le 1er janvier 1869, inspecteur de police au commissariat du quartier du Pont-de-Flandre.

Inhumé le 25 octobre suivant, dans une concession temporaire, au cimetière de Saint-Ouen.

Sources et références

Conseil municipal de la ville de Paris, rapports et documents, année 1913, page 116. — Le Petit Journal du 25/10/1878, “L’affaire de La Villette” — Le Petit Moniteur Universel du 28/10/1878, “Le crime de la rue de Meaux” — Le Petit Caporal du 26/10/1878, “L’affaire de la rue de Meaux” — La Lanterne du 15/12/1894, “Mémoires d’un inspecteur de la sûreté” — Le Figaro du 26/10/1878, “L’affaire de la rue de Meaux”

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