Mémorial des policiers français Victimes du Devoir
« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »
Jean d’ORMESSON
Gardien de la paix
Bertrand GAUTIER
Victime du Devoir le 23 septembre 1986
Département
Paris (75)
Affectation
Sécurité Publique (PP) — Paris 8ᵉ
Circonstances
Cause du décès
Engin ou projectile explosifs
Contexte
Guerre — Terrorisme
Le 14 septembre 1986, une grande animation entourant la promotion de la nouvelle Renault Super 5 avait rassemblé une foule nombreuse dans le restaurant très populaire de la marque, situé sur les Champs Élysées.
Victime d’une série d’attentats sanglants commis au moyen de bombes artisanales et revendiqués par un « comité de solidarité aux prisonniers politiques arabes » dans le contexte de la guerre entre l’Iran et l’Irak, la population parisienne demeurait vigilante.
Vers la fin de l’après-midi, un étrange paquet était effectivement découvert dans un massif de fleurs, provoquant l’intervention de deux gardiens de la paix présents pour le service d’ordre.
Suspectant un engin explosif, ils décidaient de le transporter aussitôt aux sous-sols de l’établissement, guidés par un maître d’hôtel ; de nombreuses vies allaient être sauvées.
Une effroyable explosion eut lieu à 17h37, tuant sur le coup l’un des policiers, Jean-Louis Breteau, vingt-quatre ans. Bertrand Gautier, vingt-neuf ans, succombait neuf jours plus tard.
Ce drame rejoignait quatorze autres attentats et tentatives d’attentats commis entre le 7 décembre 1985 et le 17 septembre 1986 par le réseau du terroriste Fouad Ali Saleh, vingt-huit ans, de nationalité tunisienne, intégriste chiite.
Le dossier instruit par M. Boulouque conduisit à la condamnation par la Cour d’Assises spéciale de Paris de neuf personnes à la réclusion criminelle dite à perpétuité, dont cinq par contumace.
Il fut établi que Abdelhadi Ali Hamade, cadre du Hezbollah, avait donné l’ordre à deux éléments importants de ce groupe paramilitaire, Hassan Goshn et Ibrahim Akil, d’organiser en France une campagne d’attentats en raison de son rapprochement avec l’Irak.
Ceux-ci, à l’occasion de nombreuses navettes entre Beyrouth et Paris, avaient suscité la création d’un réseau de soutien logistique, sous l’autorité de Saleh.
La réalisation matérielle des engins et leur pose étaient effectuées par Hussein Masbouh, puis après l’expulsion de celui-ci, par Habib Haidar, introduit en France en toute hâte ; le choix des objectifs relevant toujours de la responsabilité de Saleh.
Le 21 Mars 1987, Saleh fut arrêté rue de la Voûte à Paris par des policiers de la Direction de la Surveillance du Territoire et revendiquait la responsabilité des attentats.
Le 14 Avril 1992, Saleh fut condamné à la réclusion criminelle dite à perpétuité assortie d’une peine de sûreté de 18 ans. Il est toujours incarcéré à ce jour à l’isolement total.
Biographie
Direction d'emploi
Préfecture de Police
Corps
Encadrement — Application
Type d'unité
Unité de Voie Publique — Service Général
Titres et homologations
Citation à l'Ordre de la Nation
Croix de la Légion d'Honneur
Né le 22 octobre 1957 à Granville (Manche) de Alfred gautier et Jacqueline Guyon ; époux de Michèle Brizuela ; père de quatre enfants.
Cité à l’ordre de la nation ; nommé au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur ; promu brigadier de police à titre posthume ; médaille d’or des actes de courage et de dévouement ; médaille d’Honneur de la Police Nationale.
Page réalisée avec l’aimable autorisation de son épouse.
Sources et références
BODMR n° 07 du 25/07/1987 ; JORF du 16/09/1986, page 11203 — JORF du 26/09/1986, page 11515 — Le Monde, article du 16/09/1986, “Au pub Renault, sous une table de box…” — Paris-Match N°1948 09/1986 “Attentat au Pub Renault.
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