Mémorial des policiers français Victimes du Devoir

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Jean d’ORMESSON

Soumettre un complément

Sergent de ville

Baptiste CABAUP

Victime du Devoir le 14 août 1870

Département

Paris (75)

Affectation

Police Municipale (PP) — Paris 19ᵉ

Partagez

Circonstances

Cause du décès

Homicide par arme blanche

Contexte

Maintien de l'ordre — Service d'ordre

Le 14 Août 1870, dans le contexte de graves révoltes populaires accompagnant la fin du second empire, et précédant le siège de Paris par l’armée prussienne, le socialiste révolutionnaire Auguste Blanqui avait réuni un groupe d’une cinquantaine d’insurgés pour s’emparer du dépôt d’armes stockées dans la caserne des pompiers du Boulevard de la Villette (XIXe).

Blanqui préjugeait que les pompiers, prétendument étrangers aux luttes civiles, seraient acquis à la cause anti-impérialiste, et n’opposeraient aucune résistance.

Ainsi, les blanquistes armés de dagues et de revolvers, se ruèrent vers la caserne gardée par quatorze hommes. La sentinelle put donner l’alerte avant d’être grièvement blessée par arme à feu.

Dans la cour, le lieutenant Gustave Cottrez, trente-six ans, fut intimé par Émile Eudès, futur membre du comité central et général de la commune de Paris, de remettre les armes ou de subir les conséquences d’un refus.

Tenant un discours ferme, enjoignant les insurgés à proclamer la République un peu plus loin, il n’obtenait en réponse qu’une salve de coups de feu tirés au jugé dans les murs de la caserne.

Des pompiers cédèrent quatre fusils Chassepot et deux gibernes furent dérobées.

Le commissariat du Faubourg-Saint-Denis dépêcha des sergents de ville en nombre, cependant essentiellement armés de leurs épées.

Une mêlée violente accompagnée de tirs eut lieu pendant de longues minutes. Le sergent de ville Baptiste Cabaup, quarante-et-un ans, fut frappé d’une balle à la poitrine et achevé à coups de pieds et d’armes contondantes.

Le commissaire du poste de police de la rue de Tanger en appela à la foule pour prêter main forte. Face au nombre, avec l’appui de la garde de Paris, les insurgés battaient en retraite jusqu’à la rue d’Aubervilliers, en direction de Belleville.

Avec le concours de la foule, quarante-deux émeutiers étaient arrêtés et transférés à la prison militaire de la rue du Cherche-Midi.

On retrouvait un grands nombres d’armes parmi lesquelles des poignards dits de l’internationale, sortes de redoutables limes tiers-points facilement maniables.

Condamnés par le tribunal militaire pour attaque à main armée, excitation à la guerre civile et complot contre la sûreté de l’État, l’ensemble des émeutiers pris les armes à la main, ainsi que leurs chefs supposés, ont tous été graciés dans les premiers jours suivant la proclamation de la IIIème République, le 4 septembre.

Biographie

Direction d'emploi

Préfecture de Police

Corps

Encadrement — Application

Type d'unité

Unité de Voie Publique — Service Général

Né le 21 Mars 1829 à Couflens (Ariège) de Pierre Cabaup et Marie Bardou Nan, célibataire ; inhumé dans son village natal.

Baptiste Cabaup avait intégré la préfecture de police le 1er Mars 1864 comme auxiliaire après huit années passées au service de l’armée impériale.

Nommé sergent de ville le 1er octobre suivant, cet agent courageux fut blessé deux mois plus tôt au cours d’une émeute résultant d’un rassemblement anti-impérialiste de sujets avinés.

Sources et références

Bulletin judiciaire du journal des débats littéraires et politiques du 21/08/1870 — Conseil municipal de la ville de Paris, rapports et documents, année 1913, page 84. — Victor Pilhes, commissaire du Gouvernement provisoire, représentant du peuple — Ph. Morère — Le Cri du Peuple du 16/08/1884 “L’heure propice” par Émile Massard

Laisser un témoignage

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Les témoignages irrespectueux ne seront pas acceptés. Pour une demande particulière, merci d'utiliser le formulaire de contact.
Les champs marqués d'une asterisque (*) sont obligatoires.