Mémorial des Policiers français Victimes du Devoir

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Jean d’ORMESSON

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Brigadier

Auguste LIEUTAUD

Victime du Devoir le 31 octobre 1916

Département

Bouches-du-Rhône (13)

Affectation

Police d'État — Marseille

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Circonstances

Cause du décès

Homicide par arme à feu

Contexte

Interpellation(s) d'individu(s)

Au cours de la nuit du mardi au mercredi 25 octobre 1916, trois agents du poste de police de la Place Sadi-Carnot avisèrent trois rôdeurs qui, à leur vue, se dissimulèrent dans la pénombre de la Place Jean-Guin dans le 2e arrondissement de Marseille (Bouches-du-Rhône).

Tandis que les agents Bertrand et Collavery s’affairaient avec les deux complices, le brigadier Lieutaud inspectait le livret militaire que venait de lui remettre le troisième suspect, un certain François Giocanti, vingt ans.

Le brigadier décidait d’examiner la pièce sous la lumière d’un bec-de-gaz et constatait son irrégularité. Le suspect profita de l’inattention pour saisir un browning dissimulé à la ceinture et tira à une reprise à bout portant sur le policier.

La surprise de la détonation provoquait la fuite de l’ensemble des suspects qui furent malgré tout rattrapés dans un passage de la rue de la République. Ils opposèrent une très énergique résistance avant d’être conduits à la permanence centrale devant le commissaire Marion.

Après les efforts qu’il venait d’accomplir, le brigadier ressentait une très vive douleur au ventre et s’écroulait. Un médecin constatait une grave blessure par balle à l’épigastre, et fit transporter le blessé jusqu’à l’Hôtel-Dieu.

Le 31 octobre suivant, après une terrible agonie, le brigadier Auguste Lieutaud,quarante-huit ans, mourrut des suites de ses blessures, en présence de sa famille.

Confronté à l’aggravation de leur situation, murés dans un silence insolent, les suspects se montraient plus bavards. Pierre Santelli, trente-quatre ans, et André Molinari, dix-sept ans, reconnurent avoir commencé l’exécution d’un cambriolage d’un magasin de la Place des Hommes lorsqu’ils furent surpris par les policiers.

Quant à Giocanti, l’enquête du service anthropométrique installé à la prison Chave permit d’établir qu’il s’agissait en fait d’un certain Roch Négri, dix-neuf ans, déserteur du 111e régiment d’infanterie, voyou déjà condamné ayant grandi à la colonie pénitentiaire industrielle d’Aniane. Il expliquait avoir tiré pour ne pas affronter le redoutable conseil de guerre.

Le 25 juillet 1917, la cour d’assises des Bouches-du-Rhône condamnait Negri aux travaux forcés à perpétuité en colonie pénitentiaire de Guyane Française ; Santelli écopait de cinq ans de travaux forcés et dix ans de relégation ; Molinari obtenait les circonstances atténuantes et écopait de quatre mois de prison. [2]

Négri fut convoyé jusqu’à la colonie pénitentiaire de Saint-Jean-du-Maroni d’où il parvint à s’évader le 19 avril 1923 pour ne jamais être repris. [3]

Biographie

Direction d'emploi

Sécurité Publique

Corps

Encadrement — Application

Type d'unité

Unité de Voie Publique — Service Général

Né le 23 septembre 1868 au lieu-dit Saint-Henri à Marseille (Bouches-du-Rhône) de Marius Lieutaud et Marie Delague ; époux de Voctorine Gabriel ; père de quatre enfants dont deux fillettes ; domiciliés N°50 Boulevard Roux à Marseille.

Entré dans l’administration en 1894 après une période de service militaire au 38e régiment d’artillerie d’une durée de trois ans, Auguste Lieutaud officiait depuis 22 ans dans le quartier de l’Hôtel de ville. [1]

Inhumé au cimetière de Saint-Henri dans une concession familiale.

Portrait remis par son arrière-petite-fille – sublimé et colorisé par nos soins (DR)

Sources et références

[1] Registres matricules des archives départementales des Bouches-du-Rhône, classe 1888, n°2409 ; [2] Le Matin du 29/07/1917 “Tribunaux”; [3] Archives Nationales d’Outre-Mer, condamnés au bagne, dossier Negri, COL H 1671, COL H 4262/b ; Le Petit Marseillais du 28/10/1916 “La véritable identité du meurtrier” ; Le Petit Marseillais du 26/10/1916 “Un brigadier de police victime d’un bandit”

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