Mémorial des Policiers français Victimes du Devoir

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Jean d’ORMESSON

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Gardien de la paix

Aristide RESLOU

Victime du Devoir le 25 mars 1929

Département

Hauts-de-Seine (92)

Affectation

Sécurité Publique (PP) — Clichy-la-Garenne

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Circonstances

Cause du décès

Homicide avec arme par destination

Contexte

Maintien de l'ordre — Service d'ordre

Au cours de la matinée du dimanche 24 mars 1929, le congrès régional communiste se tenait dans la salle municipale des conférences au N°19 rue Reflut à Clichy (Seine) devant une assistance d’environ cent-vingt personnes.

Deux inspecteurs des renseignements généraux repéraient un militant étranger interdit de séjour en France. Aussitôt approché, l’homme émit de vives protestations et outrageait les agents.

Parmi la foule, une trentaine d’écervelés s’insurgèrent de la situation et vinrent au contact pour le libérer.

A la faveur de l’échauffourée qui se produisit, ce dernier parvenait à se dégager. La salle fut refermée et la réunion se poursuivit.

Les inspecteurs avisaient aussitôt le commissaire de police de Clichy, qui envoya quelques agents disponibles pour filtrer la sortie de la réunion et interpeller les militants impliqués dans l’incident.

Voyant que peu d’agents occupaient les abords de la salle, les protagonistes s’armèrent de manches de pioches.

Un affrontement bref et confus se produisit. Le gardien de la paix Aristide Reslou, cinquante-deux ans, fut frappé à la tête avec un objet contondant et s’écroulait inconscient. Deux cents gardiens de la paix arrivés en renfort par camions se déployaient dans la rue Reflut.

Le directeur de la police judiciaire, M. Benoist, assisté du commissaire Nicolle, fit procéder au contrôle et à l’identification minutieuse des cent-vingt-trois militants présents dans la salle.

Sur la base du témoignage précis d’un riverain et des premiers intervenants, sept individus furent interpellés, et l’auteur présumé du coup porté à l’agent Reslou, un conseiller municipal âgé de vingt-cinq ans.

Transporté à l’hôpital Beaujon avec un grave traumatisme crânien, l’agent Reslou décédait le lendemain de son admission.

Le 5 juin 1929, la 11e chambre du tribunal correctionnel de la Seine condamnait six des prévenus impliqués dans la bagarre de Clichy à des peines allant d’un an à quatre mois de prison. Chacun d’eux écopa de cent francs d’amende.
Le 21 décembre 1929, faute de preuves et de témoignages indiscutables, la cour d’assises de la Seine acquittait le suspect du meurtre, qui resta irrésolu.

Biographie

Direction d'emploi

Préfecture de Police

Corps

Encadrement — Application

Type d'unité

Unité de Voie Publique — Service Général

Titres et homologations

Croix de la Légion d'Honneur

Né le 6 octobre 1876 à Médréac (Ille-et-Villaine) de Eugène Reslou et Henriette Renault ; célibataire ; domicilié 109 rue Paul-Dubois à Clichy.

Entré dans l’administration le 25 septembre 1905 comme sergent de ville de banlieue parisienne à Clichy après une période de services militaires de trois ans passés au 31e régiment d’artillerie, puis comme soldat ordonnance au 10e régiment d’artillerie, de 1897 et 1900. Affecté spécial à la Compagnie des Chemins de Fer de l’Ouest à Fougères de 1901 à 1905.

Agent décrit comme un doux, accessible à la pitié, il devait faire valoir ses droits à la retraite au mois d’août.

Nommé au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur ; médaillé d’or des actes de courage et de dévouement. Inhumé au cimetière du Montparnasse dans le caveau des Victimes du Devoir.

Sources et références

Registres des matricules de l’Ille-et-Villaine, classe 1897, matricule 39.Le Petit Parisien du 22/12/1929, “Accusé du meurtre de l’agent Reslou, Charles Clément est acquitté”Le Matin du 06/06/1929, “L’épilogue de la bagarre de Clichy” Le Petit Parisien du 29/03/1929, “L’agent Reslou décoré de la Légion d’Honneur” — Le Petit Parisien du 26/03/1929, “L’agent Reslou a succombé à l’hôpital Beaujon” Le Petit Parisien du 25/03/1929, “La bagarre de Clichy” — Le Journal du 25/03/1929, “Bagarre à Clichy entre les communistes et la police”

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