Mémorial des policiers français Victimes du Devoir
« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »
Jean d’ORMESSON
Inspecteur de police
Alfred RONGEAT
Victime du Devoir le 08 mai 1881
Département
Paris (75)
Affectation
Police Municipale (PP) — Paris - Sûreté
Circonstances
Cause du décès
Homicide par arme blanche
Contexte
Interpellation(s) d'individu(s)
Le 21 avril 1881 à Paris, deux voleurs à la tire étaient à l’oeuvre parmi la foule qui se promenait aux abords des magasins du Palais du Louvre (1er).
Effectuant une surveillance en bourgeois, deux inspecteurs guettaient l’opportunité de les prendre en flagrant délit. Cependant repérés, ces derniers se séparèrent temporairement.
L’un des agents finissait par surprendre un voleur en train d’explorer le sac d’une jeune femme contemplant le magasin de jouets faisant l’angle de la rue du Louvre et de la rue de Rivoli.
Le policier approchait pour le saisir mais sa manoeuvre fut repérée par un complice qui le fit chuter et le frappa vigoureusement.
Bien que blessé, l’agent poursuivait le voleur sans le perdre de vue jusque dans la cour du palais du Louvre, et le rattrapait en déclinant de vive voix sa fonction.
Nanti d’un os de mouton dont il se servait comme d’un poing dit américain, le malfaiteur portait de nombreux coups au policier.
Doté d’une force peu commune, le malfaiteur âgé de seulement dix-huit ans, fut finalement maitrisé difficilement avec l’aide des passants et d’un gardien de la paix en faction.
Louis Landrillon, garçon-boucher de formation, sans domicile fixe ni moyens de subsistance réguliers, était recherché dans le cadre de plusieurs vols qualifiés commis chez d’anciens employeurs, pour un préjudice d’au moins cinquante mille francs.
L’inspecteur Alfred Rongeat, trente ans, souffrait de graves lésions internes ; le 5 mai, il cessa le service et se retrouva alité à son domicile, dans un état désespéré.
Le 8 mai, il succombait au terme d’une horrible agonie, victime d’une péritonite suraigüe.
Le 22 septembre 1881, inculpé de vols, voies de fait, et coups volontaires ayant entrainé la mort sur un agent de la force publique, la cour d’assises de la Seine condamne Landrillon aux travaux forcés à perpétuité.
Déporté au bagne de Nouvelle-Calédonie qu’il ne quitterait jamais, Landrillon décédait le 22 décembre 1891 en colonie pénitentiaire.
Biographie
Direction d'emploi
Préfecture de Police
Corps
Inspecteurs — Enquêteurs
Type d'unité
Unité d'Investigation et de Recherche
Né le 11 mai 1850 à Troyes (Aube) ; marié, père de deux enfants en bas âges.
Engagé volontaire le 30 juin 1867 au 98e régiment de ligne, il appartenait au 74e régiment de la même arme lorsqu’il fut libéré le 3 mars 1874, effectuant au cours de ces sept années la campagne de 1870-1871.
Après avoir été employé durant quelques années à la Compagnie du chemin de fer Paris-Lyon-Méditerranée et à celle des chemins de fer de l’État, il entra à la Préfecture de police le 1er janvier 1881 et fut nommé inspecteur au service de sûreté.
Inhumé le 11 mai suivant dans une concession temporaire, au cimetière d’Ivry.
Sources et références
Dossier individuel de bagne FR ANOM COL H 495 — Conseil municipal de la ville de Paris, rapports et documents, année 1913, page 119. — Le service de la sûreté : la police parisienne par son ancien chef G. Macé, éd. Charpentier 1884 — Le XIXème Siècle du 21/09/1881, “Gazette du palais : entre agents et pick-pockets, assassinat”
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