Mémorial des policiers français Victimes du Devoir
« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »
Jean d’ORMESSON
Sous-Brigadier — Gardien
Alain VELA
Victime du Devoir le 23 juin 1987
Département
Var (83)
Affectation
Sécurité Publique — Toulon — La Seyne
Circonstances
Cause du décès
Homicide par arme à feu
Contexte
Interpellation(s) d'individu(s)
Tôt dans la matinée 22 Juin 1987, trois malfaiteurs venus à bord d’un véhicule volé se présentaient devant une agence bancaire du quartier Mar Vivo à La Seyne-sur-Mer (Var), et entraient sous la menace de leurs armes dans le même temps que le directeur.
Ils le séquestraient dans l’attente d’un autre employé détenteur des clefs menant aux coffres, mais leur manoeuvre fut remarquée par une riveraine vigilante qui donna l’alerte.
Mis en difficulté par l’arrivée d’un équipage de la Police Nationale, ils prenaient la fuite avec leur otage en direction du nord de la commune. Près du Square Anatole France, leur véhicule déjantait et resta immobilisé en sens interdit face à un véhicule sérigraphié de gardiens de la paix en uniformes.
Au cours de la confrontation, les malfaiteurs tirèrent à plusieurs reprises dans leur direction, blessant très grièvement le policier en position de conducteur. Ses équipiers ne purent risposter du fait de la présence de l’otage.
La trace des malfaiteurs se perdait dans la cité Berthe, après qu’ils aient volé un autre véhicule avec violences.
Transporté aux urgences de l’hôpital de La Timone, Alain Vela, trente-neuf ans, succombait le lendemain à ses blessures, après trois opérations chirurgicales.
Le 26 juin, un couple était écroué pour recel de malfaiteurs et non dénonciation de crime. Leur interrogatoire emmenait les enquêteurs sur la piste d’un truand sicilien et de deux bandits corses.
Ange-Toussaint Federici, membre de la pègre corse, fut arrêté au cours d’un braquage à Pierrelatte dans la Drôme, en novembre 1988. Inculpé dans le hold-up de La Seyne, il fut condamné par la cour d’assises du Var à 9 ans de réclusion criminelle pour “tentative de vol avec arme, prise d’otages pour faciliter la commission d’un crime et la fuite des auteurs, recel de vol et vol avec port d’arme” ; évadé de la maison d’arrêt de Bastia en août 1990, il ne fut repris qu’en janvier 1995 après avoir alimenté sa cavaleau moyen d’une longue série de braquages violents.
Malgré tout libéré sous condition en octobre 2003, il était de nouveau inculpé dans une affaire de triple homicide à Marseille survenus en 2006 (affaire de la fusillade du “bar des marronniers”). Faits pour lesquels il purge à ce jour une peine de 30 ans de réclusion criminelle.
La Brigade de Surveillance et de Recherche de Liège (Belgique) mit la main en décembre 1992 sur Antonio Romeo, recherché dans le cadre de plusieurs braquages commis dans le plat pays.
Ce sicilien d’origine fut identifié comme étant l’auteur du coup de feu mortel du braquage de La Seyne. Condamné par contumace par la cour d’assises du Var à la réclusion criminelle à perpétuité, il fut également inculpé pour un assassinat commis en Allemagne en 1991. Extradé en France à partir de Janvier 1997 et condamné à 20 ans de réclusion criminelle en Décembre. Il a toujours nié les faits, et se trouve toujours incarcéré.
Enfin, 25 ans après les faits, Julien Paldacci était interpellé à Villejuif en mars 2012 par la Brigade Nationale de Recherche des Fugitifs. Il était porteur d’un révolver de calibre 22 long rifle, et de 20.000 euros en espèces.
Condamné par la cour d’assises du Var en Décembre 1992 pour “tentative de vol avec arme, prise d’otages pour faciliter la commission d’un crime et la fuite des auteurs, recel de vol et vol avec port d’arme”, il fut finalement acquitté.
Biographie
Direction d'emploi
Sécurité Publique
Corps
Encadrement — Application
Type d'unité
Unité de Voie Publique — Service Général
Titres et homologations
Citation à l'Ordre de la Nation
Né le 23 décembre 1948 à Guelma (ex-Algérie française) de Albert Vela et Paulette Buisson ; marié et père d’un enfant.
Ébéniste de profession, Alain Vela était entré dans la Police Nationale le 1er octobre 1971, et fut titularisé le 1er août 1973. D’abord affecté en région parisienne, il parvient à obtenir une mutation dans le Var dès 1980 à la circonscription de Toulon — La Seyne.
Sportif accompli, passionné de football, il était membre de l’association sportive de la police nationale et de l’amicale Seynoise.
Décrit comme un policier courageux, un mari aimant et un père affectueux, il était malheureusement arraché aux siens, victime de devoir.
Son fils a suivi les traces de son père et est devenu brigadier-chef de police en fonction à Toulon.
Trente ans après la disparition du policier, en octobre 2017, une plaque commémorative est apposée sur les lieux du drame, avenue Garibaldi, devant les locaux de la poste. La commune de La Seyne n’a pas oublié.
Cité à l’ordre de la Nation ; nommé Officier de Paix à titre posthume ; médaille d’Honneur de la Police Nationale ; médaille des actes de courage et de dévouement, échelon or.
Sources et références
BODMR n° 06 du 18/06/1988
BODMR n° 09 du 22/08/1987
[1]JORF n°0146 du 26/06/1987, page 6919. — Le Monde du 25/06/1987, “Hold-up à La Seyne : un policier mortellement blessé” — FR3 Rhône-Alpes du 14/09/2013, “26 ans après un hold-up mortel, un homme acquitté aux assises du Var” — Ouest-France, article du 10/10/2017, “La Seyne, commémoration : une plaque pour Alain Véla” — Avec l’aimable contribution de Gérard Beccaria.
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