Mémorial des Policiers français Victimes du Devoir

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Jean d’ORMESSON

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Commissaire

Abel DE GOURNAY D’ARNOUVILLE

Victime du Devoir le 05 juin 1832

Département

Paris (75)

Affectation

Service de la Sûreté (1832-1913)

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Circonstances

Cause du décès

Homicide par arme à feu

Contexte

Maintien de l'ordre — Service d'ordre

Le mardi 5 juin 1832, les obsèques du Général Lamarque, grande figure populaire du parti républicain décédé du choléra qui sévissait dans la capitale, attirèrent un vaste concours populaire dans les rues de Paris. Suite au décès de M. Périer, président du conseil des ministres, atteint par la maladie, l’agitation politique était à son paroxysme.

Pourtant né de la révolution de juillet 1830, le nouveau régime monarchique de Louis-Philippe 1er demeurait très instable et clivant. L’opposition, qui reprochait au gouvernement des violations répétées des libertés, agitait l’électorat républicain.

Face aux premiers signes de révolte palpables, la préfecture de police organisait depuis deux jours le maintien de l’ordre aux abords des voies que devait emprunter le cortège funèbre.

Ce dernier passa les grands boulevards en direction du pont d’Austerlitz sous d’ostensibles couleurs rouges républicaines. Exaltée par les meneurs républicains, la foule entourant le convoi attaqua les gardes municipaux et les sergents de ville placés dans les rues adjacentes. Tandis que des corps-de-gardes, des casernes étaient prises d’assaut dans le but d’y trouver des armes, une partie de la garde nationale fit défection et se retourna contre l’ensemble des forces royales.

Les barricades établies dans les rues étroites de la cité, rapidement obstruées, empêchaient le passage des cavaliers. L’insurrection se concentra notamment près des Halles et dans le cloitre Saint-Merri.

A la tête d’un corps de troupes qu’il accompagnait pour faire les sommations d’usage, ceint de son écharpe tricolore, le commissaire de police Abel de Gournay d’Arnouville, cinquante ans, eut pour instructions de déloger un groupe d’insurgés établi à l’hôtel des postes de la rue Jean-Jacques-Rousseau (IIe arrdt).

Alors qu’il se positionnait à l’angle de la rue Montmartre, et que des soldats procédaient au démontage d’une barricade, son unité fut prise dans une embuscade. Le commissaire fut frappé par deux projectiles, tirés depuis une fenêtre du premier étage d’une boulangerie, sise au N°42. Il fut emporté grièvement blessé jusqu’à l’hôtel des postes, où il expira.

L’insurrection dura deux jours et se sanctionna par près de deux cents morts, dont celles de soixante-treize gardes municipaux, gardes nationaux et militaires.

Sur la base de témoignages, le boulanger fut arrêté à son domicile avec un fusil de munition poinçonné du chiffre de la 5e légion. Le 1er conseil de guerre de la 1ère division militaire réuni le 17 juin de la même année le déclara non-coupable. Le tireur ne fut jamais identifié.

Biographie

Direction d'emploi

Préfecture de Police

Corps

Conception — Direction

Titres et homologations

Croix de la Légion d'Honneur

Né le 7 août 1781 à la Haye-Pesnel (Manche) de Louis de Gournay et Louise Roussel d’Arnouville ; époux d’Anne Delaure et père d’un enfant ; le commissaire Abel de Gournay d’Arnouville fut élu, le 9 juin 1831, chef de bataillon de la garde nationale de Chaville (Seine-et-Oise) ; décoré de la Croix de Juillet par Napoléon lors de la révolution des Trois Glorieuses.

Nommé commissaire de police de la ville de Paris, sous le ministère Casimir-Périer, par ordonnance royale du 5 novembre 1831, et attaché en cette qualité au commissariat du quartier du Marais.

Son nom figure sur le monument des victimes du devoir de la préfecture de police.

Sources et références

Crédit photo : archive familiale Steen Heidemann (DR) – (ca 1800) — Conseil municipal de la ville de Paris, Rapport et documents, année 1913, page 73. — Mémoires de M. Gisquet, ancien préfet de police. Tome 2 — Le Courrier du 18/06/1832, “1er conseil de guerre de la 1ere division militaire : affaire C/ Wachez”

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