Mémorial des policiers français Victimes du Devoir
« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »
Jean d’ORMESSON
Brigadier de police
Régis RYCKEBUSCH
Victime du Devoir le 09 avril 2002
Département
Morbihan (56)
Affectation
Sécurité Publique — Vannes
Circonstances
Cause du décès
Homicide par arme à feu
Contexte
Forcené retranché, périple meurtrier
Au cours de la nuit du lundi au mardi 9 Avril 2002, un accident de la circulation survenait entre un véhicule léger monté par trois jeunes gens et le conducteur alcoolisé d’un 4×4 à Vannes (Morbihan) ayant franchi un feu rouge ; ce dernier prit aussitôt la fuite.
Rattrapé par ses victimes près de l’hôtel de ville, Jean-Charles Denis, quarante-huit ans, exhibait un pistolet-mitrailleur pour menacer ses poursuivants.
Les victimes prenaient la fuite en courant vers le commissariat distant de quelques centaines de mètres, et tentèrent d’expliquer brièvement la scène qu’elles venaient de vivre au brigadier Régis Ryckebusch, trente-six ans.
Le policier très expérimenté, ancien membre du RAID, plaçait aussitôt les jeunes gens en sécurité. Le forcené fit irruption dans l’entrée, et tirait une rafale de vingt-cinq projectiles, et tuait le brigadier.
Son collègue Patern Glain, quarante-trois ans, également ancien membre du GIPN et du RAID, progressait lentement dans le couloir et neutralisait le forcené d’un tir à l’épaule.
L’enquête démontrait que le tireur était un ancien membre du Front de Libération de la Bretagne (FLB), condamné à 3 ans de prison par la Cour de Sûreté de l’État, accusé d’avoir commis un attentat le 26 juillet 1975 contre le foyer du soldat au camp militaire de la Lande d’Ouée (Ille-et-Vilaine) et d’avoir tenté d’en commettre deux autres aux domiciles de députés du Finistère.
Le 17 juillet suivant, sans jamais s’être expliqué sur le faits, Denis mit fin à ses jours dans une cellule de la prison de Ploemeur, privant de procès la famille de sa victime.
Biographie
Direction d'emploi
Sécurité Publique
Corps
Encadrement — Application
Type d'unité
Unité d'Appui Opérationnel — Service Spécialisé
Titres et homologations
Citation à l'Ordre de la Nation
Croix de la Légion d'Honneur
Né le 27 mai 1965 à Lille (Nord) ; marié, sans enfant.
Entré dans l’administration en 1986 à l’école nationale de police de Reims, Régis Ryckebusch est d’abord affecté à la compagnie départementale d’intervention des Hauts de Seine. En 1994, il intègre le RAID avant de rejoindre le Service de Protection des Hautes Personnalités en 1996, et enfin la Direction de la Surveillance du Territoire en 1998.
Après quatre ans passés dans le renseignement intérieur, il choisissait de retourner dans sa région natale. Après le drame, deux plaques commémoratives ont par la suite été apposées, l’une dans la cour du commissariat, en septembre 2002, l’autre dans le hall d’accueil, en juin 2006. Une rue de Vannes porte désormais son nom dans le quartier Nazareth.
Ancien membre du Raid, unité d’élite de la police, Régis Ryckebusch était selon son équipier Patern Glain «un sacré bonhomme, très apprécié. S’il n’était pas intervenu, le forcené aurait flingué tout le monde au commissariat. En trente ans de carrière, j’ai perdu six collègues très proches. Cette fois-ci, c’était mon coéquipier, tué dans un lieu qui est censé être un havre de paix. C’est une partie de moi qui est partie. Il restera des traces. Régis était mon ami. »
Cité à l’ordre de la Nation ; nommé au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur ; médaille d’Honneur de la Police Nationale ; médaille échelon or des actes de courage et de dévouement.
Sources et références
BODMR n° 05 du 29/06/2002 ; JORF du 19/04/2002, page 6978 — JORF n°178 du 1 août 2002, Texte n° 3 — Fichier des personnes décédées en France, 1970-2019 — Le Télégramme, article de Mathieu Pélicart du 12/04/2012 — Le Monde du 04/03/1977 — Le Monde du 31/03/1977
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J’ai eu le privilège de croiser son chemin. De passer une merveilleuse soirée chez lui 3 jours avant. Il m’a appelé lundi soir vers 22h. Merci Regis pour ta gentillesse. Tu restes a jamais dans mon Coeur et ma mémoire.
15 ans déjà ! ! Nous étions de la même promotion et de la même école de police. ENP REIMS – 107° promotion ! Repose en paix Régis !