Le Grand Défi – édition 2025

01  juin  2025

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Le Grand Défi : l’implication concrète de Police Action Solidaire en faveur des policiers blessés en service

Le Grand Défi est le seul raid inter-entreprises en France réunissant des équipes composées de personnes en situation de handicap et de personnes valides. Pour la 2e fois, Police Action Solidaire a soutenu cet évènement qui correspond aux valeurs de notre association en sponsorisant 2 équipes dont les membres sont issus de la police nationale. Des policiers blessés en service, en situation de handicap et valides qui ont vécu une expérience sportive et humaine qu’ils ne sont pas près d’oublier.

Sensibiliser au handicap

Le Grand Défi est un raid qui réunit des équipes de 4 personnes : 2 en situation de handicap (visible ou invisible) et 2 valides. Chaque étape peut être ponctuellement renforcée par des « jokers » (équipiers, amis, collègues, etc.). Ces équipes sont encadrées par un groupe dynamique de 35 bénévoles vêtus d’un T-shirt orange (« les Oranges »), eux-mêmes souvent d’anciens participants, qui gèrent de main de maître l’ensemble de la logistique et de l’organisation : sécurité, intendance, médical, communication, montage des tentes et approvisionnements…

Les objectifs principaux sont de sensibiliser au handicap et promouvoir l’inclusion dans le milieu professionnel et, au-delà, de favoriser la cohésion de groupe, l’entraide et le dépassement de soi. Ici, ce n’est pas la performance individuelle qui prime mais la capacité du groupe à terminer ensemble.

Cette édition 2025 était parrainée par Agathe Pauli, nageuse paralympique, et Joseph Fritsch, champion paralympique de handbike. Du 16 au 24 mai, les participants ont parcouru une distance de 600 km entre Saint-Etienne et Nice. Ils ont traversé 8 départements et 4 parcs régionaux, soit une moyenne journalière de 85 km en tricycle-tandem (l’étape prévue en canoë sur le Verdon a dû être annulée en raison du vent).

A la rencontre de nos 2 équipes de choc

Notre secrétaire générale, Amandine, et l’une de nos administratrices, Stéphanie, se sont rendues à Nice pour accueillir sur la ligne d’arrivée les 2 formidables équipes de Police Action Solidaire.

Après les félicitations, les photos et une bonne douche, elles ont pu passer le reste de la journée et la soirée avec eux, pour échanger sur leurs parcours de vie, sur leurs ressentis après tant d’efforts, et sur les liens forts qui se sont tissés au fil des jours entre ces flics de tous corps et de tous grades.

Cette formation police de choc était constituée de 13 membres : les 8 compétiteurs des équipes Charlie et Delta, Victoria et Sandrine leurs 2 jokers féminines, Yann et Nathalie, bénévoles pour l’organisation, et Tania, commissaire divisionnaire et administratrice de Police Action Solidaire, mais ici chef d’orchestre / organisatrice / recruteuse / logisticienne, voire joker à ses heures perdues. Elle est surtout dotée d’une incroyable énergie et n’a pas son pareil pour unir et assortir les personnalités, gage d’une meilleure cohésion de groupe.

C’est d’ailleurs Tania, habituée aux raids sportifs comme le Raid Amazones et bénévole durant plusieurs années sur le Grand Défi aux côtés de sa sœur médecin, qui a eu l’idée de monter une équipe police nationale. Après une première édition avec des effectifs issus exclusivement de la DOPC, Tania s’est rapprochée de Police Action Solidaire pour un suivi au long cours qui, ajouté à de nouveaux sponsors, lui a permis de positionner 2 équipes les années suivantes.

L’engagement de ces 2 équipes est important et débute d’ailleurs bien avant le défi sportif, car si les entreprises qui participent au Grand Défi prennent en charge la totalité des dépenses pour leurs salariés et gèrent la communication autour de l’évènement, il faut ici se débrouiller avec les moyens du bord. Donc s’investir dans la recherche de fonds, que ce soit en créant une cagnotte ou en recherchant des appuis auprès de ses commerçants, ses amis, etc.

Des moments de partage et de fraternité

Sur le terrain, Yann et Nathalie, après avoir fait les précédentes éditions comme sportifs, ont revêtu cette année le t-shirt orange : c’est une expérience humainement enrichissante et physiquement exténuante, mais qui permet de voir les deux facettes de l’évènement en se plongeant totalement dans l’organisation au jour le jour.

Sandrine a également déjà été membre d’une équipe, mais souhaitait apporter son aide en tant que joker valide pour soulager ses collègues. Victoria, gravement blessée lors d’un accident de la circulation avec la Brav-M, n’a pas pu s’engager dans l’équipe comme en 2023 du fait de complications médicales. Elle a néanmoins tenu à être joker et à participer au maximum de ses capacités à cette « formidable aventure humaine et sportive qui m’éloigne de mon quotidien ». Cette semaine auprès de personnes bienveillantes qui comprennent sa grande douleur physique et ses difficultés pour remonter la pente est une véritable bouffée d’oxygène. Promis, Victoria fera tout pour être à nouveau présente et en meilleure forme l’an prochain !

Dans l’équipe Charlie, Charlotte a elle aussi été victime d’un accident de moto en service. Bien que très sportive, elle n’était pas certaine que son pied blessé tiendrait et elle avait le moral en berne au moment du départ. Elle rentre reboostée de cette « semaine intense qui m’a permis de relativiser, d’autant que certains collègues ont été plus gravement blessés que moi et ont malgré tout des postes très intéressants ».

Avec elle, Yoann le CRS du sud de la France, blessé en service, souffre lui aussi d’un membre inférieur. Ancien grand sportif, en triathlon notamment, seule la petite reine lui est désormais autorisée, mais il avoue bien volontiers que le vélo assis fait travailler des muscles très différents !

A leurs côtés, on retrouve Gabriel de la BAC départementale 93, un habitué des défis sportifs au long cours en course à pied ou vélo, qui estime pourtant que « certaines étapes étaient physiquement très difficiles, et les nuits sous tente peu propices à la récupération, notamment en raison du froid ». Il ajoute toutefois « il faut encaisser sans rien dire, car certains participants sont dans des situations de handicap très dures, et aucun d’entre eux ne se plaint ». Autre valide de l’équipe, Louis est un jeune lieutenant fraichement arrivé de Nouvelle Calédonie. En plus d’une ambiance chaleureuse et joyeuse, il est heureux d’avoir pu découvrir grâce au Grand Défi les paysages magnifiques de métropole.

Dans l’équipe Delta, Christopher est né avec une agénésie : son bras gauche ne s’est jamais formé au cours du développement embryonnaire. Contrairement aux blessés en service, il a toujours vécu ainsi, ce qui lui donne des capacités d’adaptation incroyables. Néanmoins, les bras restent importants sur un vélo tandem assis, et les efforts fournis pour équilibrer son corps ont rapidement créé des douleurs. Spécialisé en criminalistique numérique, il avoue n’être qu’un « sportif du dimanche qui en a bavé » ; et ajoute « Je suis venu sans entraînement, donc je me suis réellement surpassé pour aller jusqu’au bout. L’idée n’était pas de venir faire une compétition mais de vivre des moments forts : objectif atteint ! ».

Avec lui, Richard qui a été blessé lors d’une manifestation des gilets jaunes, alors qu’il travaillait en compagnie d’intervention. Après le chaos et l’hôpital, sont restés les acouphènes qui malheureusement ne le quittent plus. Pour sa 2e participation, il a trouvé le parcours plus sportif, avec un dénivelé vraiment plus important. Epuisé, il est néanmoins satisfait de cette « expérience humaine incroyable ». Il salue le tracé du défi qui fait passer les concurrents par des lieux éloignés des sentiers battus et des points de vue de toute beauté. Son seul regret, lié à son handicap invisible : ne plus pouvoir écouter le silence pour profiter pleinement des paysages…

A leurs côtés, on retrouve Gilles de la PAF de Roissy, un cycliste qui a fait de nombreuses compétitions de VTT et qui revient à chaque nouvelle édition avec le même plaisir. L’équipe a également pu compter sur Michaël, sensibilisé au handicap par sa situation familiale. Ce chef de groupe à la DCOS qui ne consacrait pas de temps au sport s’est mis au vélo après sa 1ère participation en 2023 afin de s’assurer de moins souffrir. Pourtant, il en est certain, « c’est dans la souffrance qu’on construit les plus belles choses ». A l’image de ces moments forts partagés avec ses coéquipiers et qui « sont gravés à jamais dans nos mémoires », à l’instar des souvenirs indélébiles construits avec son collègue Christopher qu’il a incité à participer à l’aventure. Mickaël ajoute « ce sont des moments de partage et de fraternité qui finissent par effacer le handicap, des rencontres avec des personnalités et des sensibilités qui sont autant de petits bonheurs différents ». Reçu dernièrement au concours d’officier, il ne sait pas s’il repartira sur la prochaine édition, mais il se dit « prêt à laisser ma place pour laisser à d’autres l’opportunité de vivre cette merveilleuse aventure ».

La force du collectif pour dépasser handicap et blessure en service

Les membres des équipes Police Action Solidaire ont donné corps à la solidarité de la grande famille police. Ils ont affronté les éléments et des dénivelés de folie, apprécié des paysages époustouflants et découvert des coins de France incroyables auxquels ils n’auraient jamais pensé pouvoir accéder. Ils ont ri et pleuré, ils ont souvent douté de leurs capacités mais ont finalement appris à se dépasser et à relativiser douleurs et handicap.

Ensemble, ils ont choisi de porter le message de l’inclusion en changeant le regard sur le handicap et la blessure en service. A leur manière, ils ont également participé à faire évoluer le regard des autres participants sur la police nationale. Mais ils ont surtout vécu des moments inoubliables, de cohésion et de complicité. Au retour, ils sont restés plusieurs jours sur leur nuage, car il faut du temps pour se remettre d’une telle aventure. Ils sont désormais tous liés et resteront en contact : en parfait chef d’orchestre, Tania y veillera !

Ce raid est bien plus qu’un défi sportif, c’est une aventure humaine basée sur le dépassement de soi, le partage, la solidarité et la visibilité du handicap au cœur de la société et du monde professionnel. L’édition 2026 se déroulera entre Clermont-Ferrand et Bordeaux soit 503 km dont 147 en canoë. Des équipes Police Action Solidaire seront une nouvelle fois engagées et nous recherchons d’ores et déjà les sponsors qui nous aideront à relever ce Grand défi !

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