Mémorial des policiers français Victimes du Devoir
« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »
Jean d’ORMESSON
Gardien de la paix
Émile JOURNOT
Victime du Devoir le 20 mai 1918
Département
Rhône (69)
Affectation
Police d'État — Lyon
Circonstances
Cause du décès
Homicide par arme à feu
Contexte
Interpellation(s) d'individu(s)
Au cours de la nuit du dimanche au lundi 20 mai 1918, une brigade de gardiens de la paix cyclistes, en ronde sur les quais de Saône à Lyon (Rhône), fut alertée par des coups de feu tirés dans la Rue Mercière (VIe).
Deux soldats avinés provoquèrent une querelle avec un client d’un débit de vins afin de lui extorquer de l’argent sous la menace d’une arme de poing.
Alors que les agents gagnèrent la Rue Centrale (actuelle Rue de Brest), ils tombèrent sur les deux malandrins aux allures embarrassées.
Les deux soldats prirent aussitôt la fuite en direction de l’église Saint-Nizier, puis par les rues transversales, en direction de l’Hôtel de ville.
Alors qu’il allait être intercepté à l’angle de la Rue Pizay et de la Rue de la République, l’un des malfaiteurs exhiba une arme de poing et tira à plusieurs reprises sur la brigade, parvenant à s’enfuir.
Atteint à la tête, Émile Journot, trente-deux ans, s’écroula sans un cri ; transporté à l’Hôtel-Dieu, son décès fut prononcé à l’aube.
L’enquête s’orienta rapidement vers des déserteurs en cavale qui écumaient la presqu’île depuis plusieurs jours.
Le 30 mai, la brigade spéciale de la sûreté lyonnaise parvint à identifier deux individus, au prix d’incessants contrôles effectués sur les soldats en permission fréquentant les établissements de nuit.
Ils furent trouvés en possession de faux livrets militaires et de permissions fallacieuses : Claude Cuisinier, vingt-deux ans, déserteur pour la cinquième fois du 139e régiment de ligne ; et Marius Garbel, vingt-deux ans, déserteur de la 14e section d’infirmiers.
Vivant de rapines depuis leur manquement à l’appel, ils remirent tous deux des aveux circonstanciés devant le juge d’instruction, M. Hauw.
Le 29 octobre, la cour d’assises du Rhône condamna Cuisinier à la peine de mort. La cour de cassation rejeta son pourvoi le 20 décembre, et la commission des recours en grâce rejeta sa demande le 30 janvier suivant.
Cuisinier fut guillotiné le 4 février 1919 à 6h37 devant la porte de la prison Saint-Paul, qui donnait sur le Cours Suchet.
Garbel fut condamné par le conseil de guerre à deux ans de travaux forcés pour désertion en temps de guerre. Mais cet engagé volontaire, blessé grièvement à deux reprises dans les difficiles combats de la Somme, fut finalement amnistié en avril 1919.
Biographie
Direction d'emploi
Sécurité Publique
Corps
Encadrement — Application
Type d'unité
Unité de Voie Publique — Service Général
Né le 27 octobre 1885 à Mélisey (Haute-Saône) de François Journot et Joséphine Gandvoinet ; époux de Marcelle Simond et père d’un enfant ; domiciliés N°59 Rue Neuve de la Villardière (actuelle Rue des Rancy) à Lyon (IIIe).
Entré dans l’administration en décembre 1909. Inhumé au cimetière de La Guillotière.
Sources et références
Arch. état-civil Lyon, acte de décès 1918/1959 — Registres des matricules militaires AD70, classe 1906, matricule 1299 — Le Salut Public du 29/10/1918 “La cour d’assises du Rhône : me meurtre de l’agent Journot” — Le Salut Public du 04/02/1919 “L’exécution du meurtrier Cuisinier” — Le Salut Public du 16/07/1918 “Le meurtrier de l’agent cycliste arrêté” — Le Petit Parisien du 21/05/1918 “Un agent tué par un déserteur” — Le Salut Public du 20/05/1918 “Meurtre d’un agent public Rue de la République”
Laisser un témoignage
Les témoignages irrespectueux ne seront pas acceptés. Pour une demande particulière, merci d'utiliser le formulaire de contact.
Les champs marqués d'une asterisque (*) sont obligatoires.