Mémorial des Policiers français Victimes du Devoir

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Jean d’ORMESSON

Soumettre un complément

Commissaire principal

Victor HARANG

Victime du Devoir le 15 août 1944

Département

Alpes-Maritimes (06)

Affectation

Sécurité Publique — Menton

Partagez

Circonstances

Cause du décès

Assassinat, exécution ou extermination

Contexte

Guerre — Terrorisme

Le 7 juillet 1944, dans le contexte de l’occupation allemande et de l’avancée des forces alliées, la police secrète d’État du Troisième Reich (Geheime Staatspolizei – Ge.Sta.po) localisait et capturait Victor Harang, quarante-trois ans, résistant membre du réseau AJAX (voir biographie).

Ex-commissaire central en poste à Menton, ce dernier était effectivement entré dans la clandestinité, et fut notamment chargé de répertorier les plans des fortifications établies par les allemands sur le littoral de la Côte d’Azur.

Le 1er août, malgré des interrogatoires subis sous la torture, il ne dit rien et fut mis au secret aux Nouvelles-Prisons de Nice. À l’annonce du débarquement en Provence quinze jours plus tard, la Gestapo niçoise sélectionna 23 otages dont Victor Harang, pour être exécutés en représailles.

Ces otages furent emmenés en camion dans un terrain vague du quartier de l’Ariane au nord-est de la ville, le long du fleuve Paillon et à leur descente ils furent fusillés les uns après les autres à coups de mitraillette. Victor Harang mourut ligoté avec Paul Guillevin.

Biographie

Direction d'emploi

Sécurité Publique

Corps

Conception — Direction

Type d'unité

Unité de Gestion Opérationnelle, de Coordination ou d'Intendance

Titres et homologations

MPF - Mort pour la France

Citation à l'Ordre de la Nation

Né le 18 novembre 1900 à Nantes (Loire-Atlantique) de Victor Harang, négociant et Justine Édeline ; époux de Marie Boussion.

Engagé volontaire dans les régiments d’infanterie en 1920, Victor Harang fut libéré avec le grade de caporal en 1923, après avoir tenté la voie d’officier de réserve par l’institut polytechnique de Bretagne.

Il débuta sa carrière de commissaire en poste à la police municipale de Figeac (Lot) en 1931, puis successivement à Sablé et La Flèche (Sarthe) en 1933, à Paris au siège de la Sûreté Générale en 1934.

Classé dans l’affectation spéciale à la mobilisation de 1939, il fut passé d’office dans la subdivision de Marseille le 4 janvier 1940. En poste à Nice sous l’occupation italienne, il offrit rapidement ses services au S.R. militaire de l’Organisation de Résistance de l’Armée (ORA).

Il fournissait de fausses cartes d’identité et aidait les populations israélites et les patriotes traqués par la Gestapo.

Nommé commissaire central à Menton en 1943, il présidait secrètement le Comité Local de Libération. Membre du réseau AJAX, créé en juin 1943, il s’exposait dans des missions de repérages sur le littoral ; il fit l’objet d’une surveillance le poussant à rejoindre le maquis jusqu’à son arrestation par la Gestapo.

Victor Harang fit l’objet de la citation à l’ordre de la Nation suivante en 1948 : “Entré très tôt en contact avec le S.R. militaire de l’O.R.A, alors qu’il était commissaire de police à Nice, il prend dès son arrivée à Menton figure de résistant intrépide au calme courage, qui se consacre à ses multiples activités avec une ardeur exemplaire. Arrêté deux mois avant la libération, il résiste à toutes les tortures qu’il doit subir deux mois durant ; il est fusillé le 15 août 1944.

Victor Harang fut inhumé au cimetière de Caucade, à Nice. Son nom est inscrit sur la plaque commémorative 1939-1945 des policiers morts pour la France à la caserne Auvare ; sur une plaque au carré des fusillés de l’Ariane et sur une plaque commémorative devant le commissariat de Menton.

Mention “Mort pour la France” (1947) ; homologué militaire des forces françaises combattantes (FFC) – réseau AJAX ; médaille de la Réconnaissance française – bronze (1946)

Sources et références

JORF, 16 août 1948 – citation à l’ordre de la nation
JORF, 25 février 1946 – médaille de la reconnaissance française
Arch. Dép. 44, reg. mil. matricule 1920-1749

Laisser un témoignage

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Les témoignages irrespectueux ne seront pas acceptés. Pour une demande particulière, merci d'utiliser le formulaire de contact.
Les champs marqués d'une asterisque (*) sont obligatoires.

Rechercher dans le Mémorial

Recherche par nom Recherche avancée