Mémorial des Policiers français Victimes du Devoir

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Jean d’ORMESSON

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Gardien de la paix

Émile René SITTERLIN

Victime du Devoir le 20 août 1944

Département

Paris (75)

Affectation

Musique des gardiens de la paix (PP)

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Circonstances

Cause du décès

Assassinat, exécution ou extermination

Contexte

Guerre — Terrorisme

Le 19 août 1944, le Comité de Libération de la Police ordonnait l’insurrection des groupements de résistance constitués par des gardiens de la paix ; la Préfecture de police est occupée dès la matinée tandis que les policiers en grève depuis le 15 août reprennent une possession stratégique des commissariats désertés.

Le lendemain, c’est dans ce contexte que le gardien de la paix René Sitterlin, vingt-et-un ans, participa à l’attaque de trois péniches qui se dirigeaient vers le Pont d’Austerlitz.

Membre d’un corps-franc, il lança des grenades, tira avec sa mitraillette sur les embarcations du quai de la Tournelle à Paris Ve arrondissement à la hauteur du numéro 47. Des soldats allemands ripostèrent, Émile Sitterlin fut touché d’une balle au cœur. Son corps a été emmené à l’Hôpital de la Salpétrière.

Biographie

Direction d'emploi

Préfecture de Police

Corps

Encadrement — Application

Type d'unité

Unité de Voie Publique — Service Général

Titres et homologations

MPF - Mort pour la France

Citation à l'Ordre de la Nation

Croix de la Légion d'Honneur

Né le 25 février 1913 à Mulhouse (Haut-Rhin) de Charles Sitterlin et de Marie-Thérèse Gasser.

Émile Sitterlin résidait à Bourtzwiller, canton d’Habsheim, il était l’un des huit enfants de la famille. Il alla à l’école primaire, puis alla en apprentissage à la Tuilerie Antoine Tranzer à Pfastatt. Il y travailla du 4 avril 1927 au 28 septembre 1931.

Il s’engagea deux ans dans l’armée, fut affecté au 31e BCP le 2 février 1932, classé soutien de famille le 29 décembre 1932. Il suivit trois mois d’instruction dans une Compagnie de Mitrailleuses. Jouant d’un instrument, il a été affecté à la fanfare. Muté au 171e Régiment d’infanterie de forteresses à Mulhouse.

Émile Sitterlin a été libéré du 31e BCP le 4 juillet 1936 avec le grade de caporal-chef. Il était classé soutien de famille Il travailla à la Tuilerie Oscar Lesage à Mulhouse. Il épousa Eugénie, Mélanie Grosheny, le couple vécut 6 rue Henriette à Bourtzwiller.

Le 15 janvier 1937 le Commissaire spécial de Mulhouse lui délivra un certificat « De bonnes conduite et moralité », il soulignait qu’il avait « une instruction primaire assez solide, le postulant possède les qualités requises pour remplir les fonctions de Gardien de la Paix. » Le 6 avril 1937 Émile Sitterlin s’adressa par courrier au Préfet de police de Paris.

Le 12 avril 1938 il débuta par une formation dans la police municipale. Il écrivit le 23 avril 1938 dans sa biographie : « Un mois avant ma libération de mon service militaire, je fis connaissance [avec] mon beau-frère Jean Thomas, gardien de la Paix à Paris », il lui conseilla « de faire une demande pour entrer dans les gardiens de la paix, […] je me suis empressé de suivre ses conseils, et je suis très heureux de débuter dans cette administration d’élite. » Le couple Sitterlin vécut place Voltaire, puis dès janvier 1942 au 6 rue Pache dans le XIe arrondissement dans l’intérêt du service.

Lors de son stage de formation, il fut apprécié pour sa bonne tenue, son sens de la discipline, sa correction lors d’interventions sur la voie publique. Émile Sitterlin était membre de « La Musique de la police ». Luc Rudolph écrivit : « La Musique de la Préfecture de police fut un important lieu de la Résistance policière, presque entièrement entre les mains du Front National ».

Émile Sitterlin parlait couramment l’allemand, était traducteur en fonction des besoins des commissariats, entre autres dans le IVe arrondissement, il donnait satisfaction. Ne faisait l’objet d’« Aucune remarque défavorable » du commissaire. Émile Sitterlin exprima ses souhaits lors de sa notation annuelle, en 1942, il écrivit : « Bien servir la France. Gravir les échelons aux grades supérieurs. »

Émile Sitterlin fut inhumé au cimetière parisien de Thiais (Seine, Val-de-Marne). Il a été déclaré « Victime du devoir », cité à l’Ordre de la Nation (JO du 20 décembre 1944, puis Chevalier de la Légion d’Honneur à titre posthume (JO des 2 et 3 janvier 1945). Il a été homologué FFI.

Eugénie Sitterlin sa veuve, accoucha le 27 mars 1945 d’un enfant prénommé René, Charles. Le Chef de musique en devint le tuteur le 12 mars 1949.

Le nom d’ Émile Sitterlin a été gravé sur le monument à l’intérieur de la cour de la Préfecture de police de Paris, sur la liste des policiers tués dans les combats de la Libération, au Musée de la police rue de la Montagne Saint-Geneviève à Paris (Ve arr), enfin sur une plaque commémorative posée à la hauteur du 47 quai de la Tournelle à Paris (Ve arr.).

Sources et références

Le Maitron – notice SITTERLIN Émile, René par Daniel Grason : https://maitron.fr/spip.php?article207573,

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