Mémorial des Policiers français Victimes du Devoir

« Il y a quelque chose de plus fort que la mort,
c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »

Jean d’ORMESSON

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Gardien de la paix

Lucien MONNIER

Victime du Devoir le 10 mars 1907

Département

Paris (75)

Affectation

Sécurité Publique (PP) — Paris 18ème

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Circonstances

Cause du décès

Homicide par arme à feu

Contexte

Interpellation(s) d'individu(s)

Au cours de la soirée du dimanche 10 mars 1907, une violente dispute éclatait dans une chambre de l’Hôtel de la Place Pigalle à Paris (XVIIIe).

Très insatisfait de la relation tarifée qu’il venait d’avoir avec une jeune femme soumise de Montmartre, François Jolibois, trente-trois ans, tentait de récupérer avec violence les deux francs qu’il lui avait remis plus tôt.

Le personnel de l’établissement le surprenait et tentait de le maintenir sur place, avec difficulté. Habituellement porteur d’une arme de poing de calibre 8mm, Jolibois l’exhiba de façon soudaine, et fit feu à deux reprises.

Il blessait grièvement le gérant, qui le tenait en respect avec une canne plombée ; et tuait son garçon d’hôtel. Il prit aussitôt la fuite, encore muni de son revolver à cinq coups.

Le forcené tombait cependant sur une foule attirée par les appels au secours, et surtout parmi elle, deux agents de police en bourgeois. Devant le n°26 Boulevard de Clichy, Jolibois fut saisi au cou pour être immobilisé, mais il déchargea un coup de feu mortel sur l’agent Georges Monnier, vingt-huit ans.

Avant d’être maitrisé totalement, il tira de nouveau sur un militaire en tenue d’officier d’artillerie de réserve, lequel tentait de lui assener un coup de sabre. Blessé grièvement, ce dernier n’eut la vie sauve que grâce à la médaille du Tonkin qu’il portait fièrement, et qui devait dévier la trajectoire de la balle.

Le 26 décembre suivant, la cour d’assises de la Seine accorda les circonstances atténuantes à Jolibois et le condamna à cinq ans de travaux forcés, soit le minimum de la peine encourue.

Elle mit en évidence l’altération du discernement de l’accusé, lequel dans un processus d’intense panique, pensait avoir été attiré dans un guet-apens à l’hôtel ; et admit le doute que les agents en bourgeois ne s’étaient pas identifiés.

Biographie

Direction d'emploi

Préfecture de Police

Corps

Encadrement — Application

Type d'unité

Unité de Voie Publique — Service Général

Né le 19 janvier 1879 à Villers-Tournelle (Somme) de Cyril Monnier et Marie Nolette ; époux de Berthe Pauqet ; domiciliés 72 rue Marcadet à Paris 18e arrdt.

Incorporé le 14 novembre 1900 au 26e régiment d’infanterie, il fut, par anticipation, renvoyé dans ses foyers le 25 septembre 1901, au titre de soutien de famille, comme aîné de sept enfants.

Nommé, le 15 décembre 1903, à son entrée à la Préfecture de police, gardien de la paix stagiaire à la brigade du 18e arrondissement, où il devint titulaire de son grade le 1er juin 1905. Il avait plusieurs de ses parents dans l’Administration.

Inhumé au cimetière de Cantigny (Somme).

Sources et références

Conseil municipal de la ville de Paris, année 1913, rapports et documents, page 115 — Le Radical du 25/12/1907, “Jolibois condamné à cinq ans de travaux forcés” — Le Journal Messidor des 24-25-26/12/1907, “Le drame de la Place Pigalle aux assises” — Le Petit Parisien du 24/12/1907, “Le meurtrier Jolibois devant le jury de la Seine” — Le Petit Parisien du 12/03/1907 , “La tuerie de Montmartre”

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